453e exercice d’écriture créative imaginé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.
– Comment tu trouves ma nouvelle toiture ?
– Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait !

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Comme cette idée est née à Bordeaux

20 réponses

  1. Françoise - Gare du Nord dit :

    Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.

    Il m’est arrivé une tuile qui m’a obligée à refaire la toiture . Comment la trouves-tu ?

    Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait !

    Et tes balconnets. Superbes ! On croirait que tu es passée par la chirurgie esthétique

    Je l’admets. Mais ne le répète pas, tu connais le voisinage

    Ne t’inquiète pas. Tu me connais depuis un sacré bail. Avec moi, tout est bien isolé

    Enfin, je suis encore loin de celle du numéro 5 qui s’est fait encore ravaler la façade .

    Elle doit s’en être tirée avec une sacrée ardoise

    As-tu vu cet immeuble en construction ? Bien monté ne trouves-tu pas ? Quelle érection !

    Mais enfin, mesure tes propos ?

    Bon laissons tomber le bellâtre du BTP et tournons-nous alors vers ce pauvre HLM

    Oui, cela vaut mieux, ce terrain-là est un peu glissant
    .
    Foncièrement urbain certes mais si populaire. Du bas étage, c’est un comble. Quelle pitié !

    Il faut bien loger l’ouvrier, que veux-tu !

    Et ce pauvre pavillon de la rue Jean Bart, bien mal élevé à mon avis

    Oui, le genre mal embouché qui n’entend que dalle aux maisons. Pas comme ce manoir qui…

    Ah ! Lui aussi te fait la cour. Méfie-toi il les a laissées toutes sur le carreau

    Mais non mais non.

    Hum! Avoue que son côté bien charpenté t’impressionne.

    Mais non mais non

    J’ai bien vu que depuis une certain temps, tu ne lésines pas sur les parements

    Je me méfie de la pierre de taille et n’aime que le béton armé. Et puis, cet œil-de-bœuf

    Méfie-toi, il a la main courante dit-on.

    Je suis solide et confiante dans mes garde-corps

    Si tu savais les dégâts des eaux qu’il y eu dans le quartier par sa faute

    Pourquoi ?

    A cause de toutes les larmes que ses conquêtes ont versées à cause des ruptures de bail

    Écoute cette discussion commence à m’agacer et puis..

    Je suis sûre qu’il t ‘a complimentée sur ton châssis, tes colombages et ta balustrade

    Le mur mitoyen qui nous sépare ne t’autorise pas ces familiarités. Cette promiscuité me pèse. Finalement, nous ne sommes pas du même bâtument. Ma pauvre ! Tu peux entreprendre tous les travaux de réhabilitation que tu veux, tu sentiras toujours le chaume et le torchis. Chaumière tu étais, chaumière tu resteras

    Quant à toi, ton fils aîné disjoncte, le cadet fait le mur, ta fille ne casse pas les briques et ton mari est sur une voie de garage. De plus, tu peux prendre des manières de châtelaine mais tes mimiques de marquise ne trompent personne. Préfabriquée tu étais, préfabriquée tu resteras

  2. oholibama dit :

    Deux maisons papotent.
    _Comment tu trouve ma nouvelle toiture?
    -Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait!
    _Oui,un peu rondouillarde sur les pourtours…mais il est là pour ta sécurité.
    Moi, avec mon nouveau toît…j’épate la galerie.

    Ceux qui sont à l’intérieur, ne sont pas aussi à l’abri qu’ils le pensent.
    Tiens il y a deux jours de ça…un truc tout noir est venu, il a presque forcé ma fenêtre du haut.
    Si M.Frelin n’avait pas fait du bruit, eh ben je serais peut être toute nue à l’heure qu’il est.

    -Ma pauvre, tes habitants ont ils donné l’alerte? Vont ils mettre un sécurité-test?
    _Pas folle, j’ai tendue le mur afin de comprendre ce qu’ils disaient,
    tiens toi bien…ils veulent partir en vacances alors pas de quoi mettre dans une alarme rattachée à la gendarmerie.
    Les vacances avant tout. Je te le dis, on va me mettre à nue, quelle poisse!

    -Écoutes,on va s’entreder hein! Je vais demander à mes habitants de surveillés les alentours d’accord?
    _Si tu crois qu’ils sont capable de cela pour moi, j’en serais ravie.
    _Eh bien, il n’y a pas de mal à le leur susurré n’est ce pas!

    Le temps passe, un nouveau jour s’éveille.
    _Blanche es-tu réveillé?
    _Bien sûr bloc deux, que veux-tu de si bon matin? Ne me demande pas un rayon de soleil, cette petite exclamation commence à m’ennuyer tu t’en doute n’est ce pas!
    _Oh oui Blanche, non ce que j’aimerai comprendre c’est ce que taupe a dit hier soir avant que ses habitants ne rentrent de leur soirée
    _Oh est quelle est ta question petite?
    _Eh bien, elle a dit que la terre s’est séparé en plusieurs morceaux, que l’eau est tomber si longtemps que l’homme et la terre ne savaient plus s’ils pourraient pour les uns marchés et pour les autres ( maisons) restés debout.

    _ C’est une histoire n’est ce pas?
    _Non bloc deux, Taupe a dit la vérité. La moitié du vivant a survécu.
    Si tu arrive à lire un holosow, tu verras ce qui s’est passé.
    _racontes moi Blanche, s’il te plaît, après tout…toi sur notre colline tu y étais non?

    _Oui petite j’y étais, mes souvenirs restent vagues,mais…je peux telle une histoire te raconter ce dont je me souviens. tes habitants sont absent?
    _Oui et j’ai un tas de truc à faire. Étaient-ils déjà comme cela lorsque tu étais jeune?
    _Ummm oui, ils ont commencés dans les années 2020, tout devaient être connectés, ils ne voulaient plus avoir à faire ces taches dites ménagères. Les repas, les courses, le chauffage, la vaisselle, se lavés ( douche sèche).

    Ils ont réduit de plus en plus…les voitures roulaient seules sur des routes communicantes avec les moteurs, des robots étaient des serviteurs, des livreurs, certains faisaient même le travail de leur humain.

    Petit à petit,ils ont changés leur façon de se nourrir , de se vêtir,même leur maison devinrent différente.
    _Ah! C’est pour cela que toi Blanche, tu es si différente de nous autres? Même tes habitants disent de toi que tu es si vieille que…
    _Tu veux que je me fâche,parce que tu me traite de vieille?

    _Hum non Blanche! Tu es une construction des années 90 à l’ancienne quoi!
    _Petite futée, oui c’est vraie, je suis la dernière de cette belle époque ou l’homme avait la hargne facile. Il y avait aussi des guerres et cela ne menait nul part, des vies étaient ravagés, ils y avaient des épidémies, cela venait de la terre parfois mais…la plupart du temps, l’homme lui-même en était responsable.

    _Et la terre Blanche, la terre comment était ‘elle la terre?
    _ah petite bloc deux, bleue, elle était bleue, belle, fascinante, éclatante de beauté. L’homme s’est battu pour tourner autour de son astéroïde la Lune, mais leurs regards se portaient rapidement vers elle et ils souffraient d’en être éloignés.

    _Blanche tu n’es pas connecté toi, comment font tes habitants ?
    Blanche allait poursuivre lorsque …Ah mais peut-on empêché cette enfant de nous secouer ainsi! Nous allons encore être recouvertes de cette étrange chose blanche sur nos toits, nos avancées…faites donc quelque chose! Une grosse main attrapa la boule l’ôtant ainsi des mains potelées de l’enfant qui gémit.

    _Voyons mon petit chou, ce n’est pas un jouet, c’est un vestige, je le garde précieusement.
    _Un vestige père! Pourquoi il est pas au Musée?
    _Oh, simplement parce que cela m’appartient, j’en suis le gardien…
    _Pourquoi il ne reste que ça père?

    _Oh mon petit chou, c’est trop long, cette histoire appartient au passé.
    _Moi, j’aime bien la secouée, elle est si belle toute blanche. Dis moi père est ce qu’un jour on verra nous aussi cette belle chose blanche?
    _Non petit chou, plus jamais, la Terre n existe plus…ce vestige est là pour que l’on se souvienne du mal que nous les hommes ont a fait.
    La boule retrouva sa place sur le bloc de pierre, Blanche respira profondément, une nouvelle page de vie venait de se fermée.(y.l.)

    Sur une idée de Pascal Perrat.

  3. Anne Lonjaret dit :

    Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.
    – Comment tu trouves ma nouvelle toiture ?
    – Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait.

    – Mais ma grande, ce gros ventre te protège des intempéries ! tu n’as décidément point de culture architecturale. Imagines tu que ta façade soit à découverte ? le cristallin de tes pierres se perdrait, ces dernières auraient de brunâtres tâches, adieu ta belle couleur beige clair ! point de culture chez toi, tu ne sais que te plaindre ! Crois tu que l’Homme construise par hasard ?
    Regarde donc ma toiture et mes tavaillons ! Peut être me diras ru qu’ils sont moches, grisâtres ? Certes une couleur peu enclin à la gaieté, mais si utile dans nos régions. Je ne me darde pas de t’expliquer le pourquoi du comment, ton ignorance étant ta suffisance….
    Et vois tu pour une fois, la rénovation va pouvoir s’installer dans la durée. Ils ont remplacé les joints en ciment par du mortier de chaux. Ouf ! on peut enfin respirer ! Et puis quel bonheur que de sentier sur soi la main encore fébrile du stagiaire en maçonnerie apprenant le métier de ses maîtres compagnons.
    Bref, du bonheur que nous pourrons montrer en exemple aux générations futures qui lèveront le nez vers nous au hasard de leurs vagabondages. Nul besoin de plaques explicatives, l’oeil y suffira.

  4. Nouchka dit :

    Deux maisons papotent

    Dans ce bourg breton au pied des Monts d’Arrée, un quartier en rénovation se transforme. Deux des maisons papotent :
    – Comment trouves-tu ma nouvelle toiture ?
    – Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que çà me fait !
    – C’est original, cette adjonction de balcon sur un « penty » (petite construction basse). Cela te met en valeur. Il est plutôt seyant le bois choisi partant du sol jusque cette nouvelle porte-fenêtre. Tu parais bien plus jeune ainsi vêtue.
    – Je suis surprise que le couvreur-coiffeur est eu l’autorisation de te mettre de fausses ardoises à la place des anciennes de Sizun. Enfin, tu y trouveras ton compte car ta toiture est maintenant bien plus légère.
    – Avec les ans, il faut y prêter garde. Ma charpente vieillit elle aussi ; le nouveau revêtement de toit me convient mieux, j’aurai ainsi moins mal aux solives.
    – C’est tout de même difficile d’imaginer ce que sera notre rue quand tous les changements seront terminés.
    – Tu as vu, l’ancien Hôtel du Cheval Blanc a été démoli hier. Il semble qu’il sera remplacé par un square et bien sûr, l’inévitable parking en enrobé noir. Depuis quelques années, je déplore toutes ces tenues noires. Le sol pourrait, de temps en temps être rouge ou vert ; cela serait plus gai et pourrait délimiter les zones de stationnement ou les sentiers piétonniers. Tu vas voir que le square prévu sera ridiculement petit, comparé au parking.
    – Heureusement, le magnifique chêne de l’hôtel a été préservé. Au moins est-on sûr d’avoir un point de verdure à proximité.
    – Oui, c’est important de garder quelques grands arbres. Le quartier ne doit pas devenir trop rectiligne, uniforme et les maisons de granit résister à cette mode des crânes rasés. Tu imagines si on t’avait également mis une terrasse en lieu de place de ta toiture d’ardoise ? Tu serais défigurée !
    – Oui et non ; si j’avais eu le crâne rasé, saurait été pour créer un étage. Ce qui veut dire que je serais peut-être un peu plus grande.
    – Mais tu y aurais perdu en caractère. Ces toits-terrasses ne correspondent pas du tout au style de la région. Bien sûr, il y a le réchauffement climatique, mais quand même, les pluies n’ont pas disparu et ces terrasses ne m’inspirent pas confiance. Tu verras que bientôt, on va entendre parler d’infiltration et de moisissure dans les pièces situées au dessous.
    – Comme si nous n’avions pas assez de rhumatismes comme cela !
    – Le côté plaisant de ces rénovations, c’est la taille des ouvertures. Les petites fenêtres d’antan sont remplacées par des échancrures et décolletés de grandes dimensions qui inondent de lumière les pièces qui précédemment nécessitaient un éclairage artificiel une grande partie de la journée.
    – As-tu remarqué que les rideaux ont également disparu des fenêtres ? Ces voilages qui supprimaient encore un peu plus de lumière ne sont plus à la mode.
    – Moi, j’aimais bien les petits rideaux ajourés, faits au crochet, qui représentaient souvent une fleur ou un voilier.
    – Si cela se trouve, dans dix ou vingt ans, sur la photo d’une rue, plus personne ne saura dire où le cliché aura été pris. Du nord ou sud et de l’est à l’ouest, la mode architecturale du moment sera à l’identique. Les maisons auront le même uniforme rectiligne, parallélépipédique faites de matériaux sortis à prix raisonnable des usines du bout du monde.
    – La tendance du moment est aussi de prendre l’existant et de le transformer avec des adjonctions devant, derrière ou sur le côté ; quand ce n’est pas au-dessus….
    – Du coup, on ne ressemble plus à rien. Tu deviens bossu, ventripotent, désarticulé en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
    – Ma doué ! C’est quand même triste.
    Tu te souviens quand les femmes ont abandonné leurs coiffes ? Et bien, c’était un peu pareil. On ne savait plus alors, d’où venait la belle blonde qui traversait la place ou une autre au sourire enjôleur. Maintenant que les femmes et les hommes sont tous à l’identique, c’est à leur habitat de s’uniformiser.
    – Quel gâchis ! Les techniques et les hommes qui savaient réaliser nos constructions de pierre, d’ardoise et de chaume aux jolies formes arrondies, aux volumes harmonieux n’exercent plus ou sont au cimetière. Alors, c’est la fin des haricots !!!
    – Tu vas me donner le bourdon.
    Si la mode est un éternel recommencement, espérons que certains aient la nostalgie de nos beaux matériaux et fassent en sorte qu’ils réapparaissent un jour. Au moins pour créer les décorations des façades, toitures et cheminées. Ce n’est qu’à cette condition que le pays gardera son identité architecturale, faute d’avoir perdu sa langue, ses coiffes et traditions agraires.
    – Dame ! tout fout l’camp….
    – Kenavo, mignonne ; regarde, le soleil brille et les mûres sont déjà noires. Tachons de garder le moral.

  5. Palaing dit :

    Dans un quartier en rénovation, deux maisons papotent.
    – Comment trouves-tu ma nouvelle toiture?
    – Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait!
    – En effet! On dirait que tu es enceinte de six mois! C’est d’une niche ou d’un abri de jardin? Ha ha…
    – Oh non pitié, pas de niche chez moi. Ces poils partout, c’est dégoûtant. On n’est plus jamais propre, on sent le chien en permanence, et je ne te raconte pas l’hiver quand il reste dans la maison… Et puis, je suis allergique. Qu’ils essaient un peu de me coller un chien, je suis capable de leur faire un feu de cheminée!
    – Ce serait dommage en effet. Pourtant, un petit rejeton dans le jardin, ça peut être sympa, non? Que dirais-tu d’une cabane à outils?
    – Ca je veux bien. S’il y a des outils, c’est que le jardin autour est entretenu. Et je ne supporte pas de vivre dans un environnement négligé. D’ailleurs tous ces travaux en cours m’incommodent. J’espère qu’ils sont bientôt terminés.
    – Ne te plains pas des travaux. Tu en as bien profité aussi!
    – Tu as vu dans quel état j’étais? Il le fallait bien! Mais ces cabanes à lapins qu’ils construisent à coté, c’est d’un vulgaire…
    – Tu ne serais pas devenue un peu snob? Quand on était à l’abandon et que ce quartier n’était guère plus qu’un terrain vague, tu n’étais pas aussi exigeante.
    – On a eu une mauvaise passe, c’est vrai. Mais on ne doit pas pour autant renier ses origines! Bon mortier ne saurait mentir!
    – Bah, chacun a droit au bonheur. Celui des pavillons voisins ne va pas empiéter sur le tien, si?
    – Ca dépend. Toi tu t’en fous, avec ta nouvelle toiture, tu crois que tout le monde te respectera. Mais attends voir que les nouveaux riches d’à coté se mettent des tuiles d’Andalousie…
    – Des tuiles d’Andalousie? Ma lucarne! Ca m’étonnerait!
    – C’est vrai, les bobos qui débarquent seraient plutôt du genre à se couvrir de panneaux solaires.
    – Oh, quelle horreur!
    – Ah, Madame est choquée! On dirait qu’il n’y a pas que moi qui suis snob dans le quartier!
    – Mais tu te rends compte, des panneaux solaires! Pour nous pourrir l’environnement, bravo! Et pourquoi pas des éoliennes dans leur jardin?
    – Des éoliennes, je voudrais bien voir ça. Si on me bouche la vue avec ces moulins à vent, j’en perds mon crépi!
    – Ca ne te fera pas prendre de valeur.
    – Des éoliennes… pffft. Enfin, tant qu’il n’y a pas de nains…
    – De quoi?
    – Ben, de nains de jardin! Je veux bien voir des haies mal taillées, des antennes paraboliques, du linge aux balcons, mais par pitié, pas des nains de jardin!
    – Pourquoi? C’est sympa, des nains de jardin! Ca fait habillé, même quand tu n’as personne à l’intérieur!
    – Mon Dieu qu’elle a des goûts de plouc! Des nains de jardin!
    – Des goûts de plouc, moi? Tu m’as bien regardée? Bicoque, va!
    – Quoi? C’est toi qui me traites de bicoque, vieille baraque?
    – Mais oui, je te traite de bicoque! Tout le monde sait que ta mère était une masure!
    – Touche pas à ma mère, cabane! La tienne était un taudis, elle aurait fait honte à une hutte!
    – Parle à ma fosse, ma façade est malade.
    – Ta fosse, elle n’est même pas septique! Elle empeste jusqu’ici!
    – Il vaut mieux avoir une fosse semi-septique que le tout-à-l’égoût, hein! Je parie qu’il y a encore un vide-ordures chez toi!
    – Un vide-ordures, n’importe-quoi! Pourquoi pas une cuisinière à charbon? J’ai un broyeur, moi, madame! Et je ne sais pas pourquoi je te parle. Allez, retourne jouer avec tes nains.
    – C’est ça. Et toi je te souhaite une belle niche rose et verte, en attendant le clébard.

  6. françoise dit :

    .Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.
    – Comment tu trouves ma nouvelle toiture ?
    – Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait !
    – Tu exagères ! Moi je te trouve à mon goût !
    – Eh bien prouve-le moi !
    – Que puis-je faire ? T’envoyer une tuile ?
    – Tu n’y penses pas ! Qui paierait l’ardoise ?
    – Sens-tu la nuit qui en tombant nous frôle en passant de son aile noire toute humide ?
    – Ici les bruits paraissent contraints de faire la queue avant d’être autorisés à entrer dans le silence
     – Moi J’écoute la mer, j’écoute le vent, j’écoute les voiles qui parlent avec la pluie et les étoiles dans les bruits de la mer et je n’ai pas sommeil.
    – Allons dormons !Rêvons nos vies, et demain nous vivrons nos rêves.
    Dans le silence on n’entendit plus de bruit, excepté le crissement d’une plume sur une ardoise….

  7. laurence noyer dit :

    Paréidolie maritime

    Le pin a déployé son parasol
    La mouette joue au cerf-volant et ses plumes font du badminton
    La mer prend un bain moussant et les vagues crantent sa mise en pli
    L’arc en ciel sort ses crayons
    Les étoiles enfoncent le clou auprès de la lune borgne
    Les rochers ont mis leur pied dans l’eau
    L’hirondelle suit la flèche
    Les nuages dessinent des oreilles de lapin
    Le bungalow cligne du volet
    La fontaine a la goutte au nez
    Le marc de café fait la grimace
    Le feu de camp déploie sa chevelure
    La régate dispose ses triangles
    L’église a une crête sur la tête
    L’horloge sourit à 10h10 et râle à 20h20
    Le balcon art-nouveau a des moustaches
    Le toit de chaume a besoin d’une coupe
    Les tâches d’encre sur ma carte postale sont de vrais papillons !

  8. durand JEAN MARC dit :

    Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.

    – Eh beh, ma pauvre Georgette, ça traînasse ton chantier, ça n’en finit plus de tenter de démarrer; on se croirait dans les fouilles d’un site gallo-romain. On devine bien le tour des murs, mais par contre, il ne risque pas d’y avoir des volets aux fenêtres, ya pas de fenêtres, elles ont été inventées trois siècles plus tard…pouf…pouf…, non, je ne me moque pas, on ne tire pas sur les corbillards.

    – Bon, Camélia, arrête tes sornettes de vilain serpent, tu sais très bien que moi, c’est mon proprio qui se tape tout le boulot. Alors entre ses gagne-pain, ses gagne-labeurre, ses incidents de travail, ses excédents de l’amer, ses décompositions de famille, ses prêts bancals…il ne lui reste plus que la vingt cinquième heure pour s’occuper de moi. Et contrairement à toi, il n’a pas la folie de ses grandes sœurs.

    – Bof, ya rien de mal à exposer ses fortunes, à péter plus haut que la cave de son voisin. Tu demeures dans les troglodytes, c’est ton problème, mais moi, je veux une vue panoramique sur la vallée de mes mensonges.

    – N’empêche que, entre nous, Camélia, votre architecte qui se prenait pour Gaudi, ça tourne un peu beaucoup à Disneyland, non ? Toutes ces flèches et ces tourelles autour de ce pompeux donjon.Tu te prends pour la princesse au chignon défait, une pub rose pour Franck Provost.

    – Ecoute bien, tronche de basse fosse, que tu te grattes le cul à vie, c’est ton problème, nous, nous chatouillons les cieux, nous conversons avec les souverains, nous partageons les sandwichs au concombre à l’heure de leur divinithé. Nos routes sont carrossables et nos succès ont le meilleur cx du marché. Toi , tu demeureras éternellement une traînée de turbulence. Tu avanceras toujours à la vitesse d’un cyclorameur. Je serai déjà dans les cimes du culminant que tu en seras encore à récurer les écuries de tes incuries.

    – Petite garce deviendra grande, je le savais, mon vieux père m’avait prévenu, on ne fricote pas avec les pétasses, les balcons enrubannés, les jalousies sur venins, les décrassées des ongles, les acoquinées de la débauche. Grimpe tant que tu veux! Au moins, ton ombre sera utile… à ma tranquille élévation. Je pisse sur ton soupiraille, je cague sur des soubassementeuse, je te crève l’œil de bœuf!

    Adiable!

  9. RENATA dit :

    Dans un quartier en rénovation 2 maisons papotent .
    – Comment tu trouves ma nouvelle toiture ?
    – Elle te va bien . Moi , avec mon balcon sécurisé , regarde un peu le ventre que ça me fait !
    – Rassure toi , tu es parfaitement remodelée , et ça accentue tes courbes juste où il faut .
    – Flatteuse ou hypocrite ?
    – Juste voisine ! écoute , moi ce que je ne comprends pas c’est le maire et son projet de réhabilitation de notre quartier . C’est gros comme une maison qu’il brigue une nouvelle élection .
    – Ou il a une araignée au plafond !
    – Très drôle , mes murs se gondolent . Blague à part tu ne penses pas que ce plan de réaménagement sort de la tête de quelqu’un qui n’a pas la lumière à tous les étages ?
    – Pour l’instant c’est plutôt pas mal retapé . La maison près de la fontaine , repeinte en bleu est louée aux Forestier et la maison vide de Pol, rebaptisée la maison de bonne heure voit Francis accueillir chaque jour les artisans .
    – D’accord , ça c’est pas mal . Tu as quand même entendu qu’il était question de nous « Karchériser » pour éliminer tous les parasites et autres champignons que nous nous échangeons depuis des années ; et le point culminant de ce programme c’est quand même le mariage forcé des 2 villas indépendantes de la voie sans issue . Les voilà obligées d’adopter un garage commun et de se réaménager en mitoyennes . On n’est pas loin d’un scandale de la malfaçon .
    – Je te l’accorde et je reconnais même l’abus de pouvoir , mais avoue que la métamorphose de l’ancienne maison close en maison de retraite est fabuleuse . Moi , j’en connais quelques uns et bien d’autres qui ne vont pas en revenir , voire se souvenir , se reconnaitre , se retrouver , se ….
    – Chut ! il y a quelqu’un qui glisse sa clef dans ma serrure .

  10. Clémence dit :

    Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.
    – Comment tu trouves ma nouvelle toiture ?
    – Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait !

    Dans ce petit village du Haut-Var, les commérages allaient bon train, et dans les deux sens !
    Certains habitants se disaient heureux et ravis de l’arrivée régulière de nouveaux résidents, même si ils étaient des « estrangers bien nantis», d’autres se recroquevillaient dans leur coquille, maugréant contre ces mêmes « riches estrangers » qui faisaient monter le prix des maisons et les rendaient inaccessibles à leur progéniture.

    C’est donc dans ce contexte tendu que Monsieur le Maire et son équipe municipale prirent la décision de rénover toutes les vieilles maisons insalubres de la Rue du Château et de les réserver aux « Locaux ».

    Toutes les maisons ? Pas exactement, car deux venaient juste d’être acquises par une Anglaise et une Française revenue au pays. Elles furent – par obligation – contraintes de faire connaissance chez le Notaire de la bourgade voisine. En effet, les actes de vente s’avéraient délicats, voire épineux, car les pièces de leur étages respectifs s’imbriquaient mutuellement.
    Quelques heures plus tard, ce fut sur le Cours que Margaret et Fanny fêtèrent, à coup de rosé local, leurs actes de propriété et qu’elles scellèrent ainsi une sympathie naissante, espérant la voir évoluer en amitié durable.

    Ceci étant fait, les travaux de rénovation allaient commencer, de concert avec toutes les autres sises dans la même rue…Quoique certaines réserves apparurent vite quant au choix des architectes et des artisans. Autrement dit, le concert friserait tôt ou tard la cacophonie.

    Les mois passèrent, les gravats furent évacués et les maisons furent enfin hors d’eau et hors d’air.
    C’est alors qu’un phénomène très étrange se produisit.
    Quand Margaret et Fanny se rencontraient pour vanter l’avancement des travaux, leurs maisons se mettaient également à papoter.
    – Le plâtrier m’a réalisé un enduit structuré de toute beauté ! s’exclamait Margaret.
    (Tu parles, un beau gâchis!)
    – Je n’ai pas voulu d’un plâtrier, c’est pas assez…noble. J’ai fait appel à un tailleur de pierres pour mettre en valeur les blocs de tuf, minauda Fanny.
    ( Des blocs informes de qualité médiocre!)

    Un peu plus tard, il fut question de revêtement de sol.
    – J’adoooore ces tomettes patinées… elles sont de renommée mondiale, déclamait Fanny.
    ( Sans oublier toutes les femmes exploitées, la misère, les mains déformées, le dos cassé…)
    – Oh, je préfère la douceur de vieux planchers que j’ai récupérés chez le brocanteur du coin !
    ( Bonjour la vermine et les produits chimiques pour l’éradiquer!)

    A partir de ce jour, le papotage des deux voisines provoquait chez les maisons, un règlement de compte en bonne et due forme.

    Le temps des finitions extérieures arriva et les commentaires reprirent d’allure. Style et couleur des persiennes, des fenêtres, densité d’ocre de la façade, décorations subtiles en fer forgé et, pas des moindre, le changement radical de la toiture de la maison de Margaret. Elle avait succombé à un lot de vielles tuiles roses et patinées. Du plus bel effet.

    Elle invita Fanny à passer dans l’autre rue afin d’avoir une vue plus dégagée sur le chef d’oeuvre.
    – Comment trouves-tu ma nouvelle toiture ? demanda Margaret.
    – Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait ! lui répondit Fanny.
    A peine cette réplique faite, Margaret porta sa main à son oreille. La voix de sa propre maison explosa dans sa tête :
    – T’as entendu sa réponse à la Fanny ! Deux points, ouvrez les guillemets : Elle te va bien. Pas un mot d’intérêt supplémentaire. Non, elle ramène immédiatement tout à elle ! Son tailleur de pierres, ses tomettes, son balcon, sa silhouette.
    Et demain, de quoi sera-t-il fait ? Réfléchis !
    Lorsque tu auras un souci de santé, elle te parlera de tous ses bobos !
    Lorsque tu auras besoin d’ aide, elle te racontera ses problèmes existentiels !
    Lorsque tu auras besoin d’empathie, elle balayera ton espace vital d’une chiquenaude et te fera sa Gréco en chantant « Parlez-moi d’moi… »
    Réfléchis, Margaret, réfléchis bien…

    Et Margaret passa toute sa nuit à réfléchir. Au petit matin, elle se rendit, l’âme en peine, dans une agence immobilière.

    Nul ne sut jamais si c’était une vengeance ou un lapsus, mais la maison qui fut mise en vente avait des murs en blocs de tuf, des tomettes patinées et un balcon sécurisé….

    © Clémence.

  11. iris79 dit :

    Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.
    – Comment tu trouves ma nouvelle toiture ?
    – Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait !
    -Quelle idée aussi. A quoi ça sert un balcon sécurisé ? On aura tout vu.
    -Tu as raison, je n’en comprends pas trop l’intérêt moi non plus.
    -Ah ces rénovations me fatiguent, j’espère que cela va bientôt prendre fin. Je ne suis pas contre un petit coup de rajeunissement. Il est vrai que mon circuit électrique et mes tuyaux en plomb laissent à désirer et que si, comme je le souhaite, je dois abriter une petite famille sympathique très bientôt, autant que ce soit en toute sécurité.
    -Oui certes, espérons juste que cela soit fait dans le respect de nos histoires…Trop de normes tue la norme !
    -Et notre passé !
    -c’est vrai, tu as raison. Pour être franche et honnête avec toi, j’ai peur.
    -Moi aussi, j’ai peur. Après soixante-dix ans de vie commune avec Marie, c’est difficile de continuer sans elle après avoir abrité presque tout sa vie et son histoire. J’ai peur que les prochains propriétaires ou locataires aient des envies de tout casser ! Du style « ici, on abat les murs pour faire une grande pièce lumineuse et une cuisine américaine. Au fond du jardin on supprime ce carré de verdure pour une plateforme en béton, on aura moins besoin de désherber ». Tu vois, du gros œuvre, un mas-sacre…. Je ne serais pas contre une nouvelle façade mais repeinte seulement, le plus naturellement possible.
    -Oh oui, effet « nude » comme ils disent maintenant. Et puis je peux bien te le dire, je t’ai toujours envié le petit chemin bordé de pommiers qui commence à ta porte et coule jusqu’à la rivière.
    -Oui, j’avoue que j’en suis très fière, je n’ai aucun mérite mais en toute modestie, il me met réelle-ment en valeur.
    -Et puis ton annexe au fond du jardin, bien que décatie ferait bien des envieux. En fait, tu caches tes plus beaux atouts !
    -C’est aussi le privilège de l’âge ! Je suis bien plus vieille que toi, je te rappelle ! et puis, tu connais le vieil adage ? « Pour vivre heureux, vivons cachez ». C’est vrai que de la rue, on ne soupçonne pas toutes les richesses qui se trouvent derrière moi. J’espère juste qu’une fois passé le portail qui grince encore, les gens qui viendront visiter la maison ressentiront l’amour des gens qui me bâtirent pa-tiemment, entendront les rires des enfants qui ont résonner entre mes murs un peu défraichis, ac-cueilleront avec bienveillance les blessures que j’ai su taire, abriter, consoler avec le jardin, respire-ront les odeurs des saisons en écoutant le clapotis de la rivière, apprécieront de s’asseoir sur mon petit muret en guettant le retour des premières hirondelles qui s’installent sous mes dalles à l’arrière…
    -Ben pour moi, c’est raté ! Ce balcon sécurisé n’augure rien de bon… Mais pour toi, il n’est peut-être pas trop tard après tout !
    -Que veux-tu dire ?
    -On vie, on parle, on respire, on craque ! exprime-toi tant qu’il en est encore temps ! Use de ton pou-voir ! Essaie de retenir ceux qui te comprendront !
    -Peut-être. Je ne sais plus très bien. Je suis partagée entre nostalgie et espoir.

  12. ourcqs dit :

    Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent. 
– Comment tu trouves ma nouvelle toiture ? 
– Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait !

    _ un peu trop stricte, trop sobre, ta nouvelle toiture, pourtant la note tech des grands panneaux est intéressante…. quant aux balcons sécurisés le must maintenant ce sont les terrasses, regarde ta voisine avec son toit végétalisé, elle est géniale. Des arbustes, des fleurs , des herbes, qui changent au gré des saisons, qui attirent tous les oiseaux. Elle a installé des hôtels à insectes , elle a prévu des ruches , la nature en ville !!
    _ hello ! regardez -moi, en face, le nouveau work shop sur ma terrasse, des espaces zen dans la verdure, sous le vent, avec la fontaine sous les pierres, pour réfléchir, trouver son inspiration
    _ Vous oubliez mon roof-top, plutôt sympa, avec les apéro, piano, expo,

    Quant à moi, je suis ravie, maintenant, dans la rue les passants lèvent les yeux, ils savent que tout se passe là-haut ….

  13. Odile Zeller dit :

    Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.
    – Comment tu trouves ma nouvelle toiture ?
    Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait
    T’inquiète pas tu es plus tranquille maintenant et d’en bas …
    Quand même je trouve …

    – Papa, arrête, c’est pas possible : des maisons qui parlent, ça n’existe pas. Moi je veux une vraie histoire pas des trucs inventés

    – mais mon chéri, je lis le livre que tu as choisi, je n’invente pas.

    – Eh bien je l’aime pas ce livre. Tu peux le donner. Il raconte des choses pas vraies. Ça papote pas les maisons.
    – Mais les fées …
    – Non pas les fées non plus. C’est pour les filles moi je sais que y en pas, ni les sorciers enfin…juste dans Harry Potter.
    – Alors pas les pyjamasques non plus …
    – Si c’est inventé aussi mais bien inventé quoi et puis j’ai eu la tenue de Gluglu en cadeau d’anniversaire alors ….
    – j’arrête alors et tu dors
    – Non je voudrais une vraie histoire … quand tu étais petit qu’il y avait pas le wifi, presque pas la télé … une histoire ancienne et vraie. Maman elle, elle en connaît … allez papa
    – Mais…
    – Alors je vais pas m’endormir, si j’ai pas une belle histoire, je vais faire un cauchemar et réveiller le bébé
    – Bon bon … quand j’étais petit, qu’il n’y avait pas d’ordinateur enfin juste les premiers, pas de smartphone, les maisons ne parlaient pas mais les concierges …
    – C’est quoi une convierge
    – Une gardienne, tu sais à la loge où on prend les clés
    – Ah oui en bas qui est pas souvent ouvert et tu n’es pas content quand c’est fermé ….
    – Je continue
    – Oui mais elle est pas si ancienne … j’en voudrais une avec des papas qui fument et lisent le journal et des mamans qui tricotent des chaussettes.
    – Écoute … je vais l’écrire et je te la lis demain. Il faut que je demande à maman pour tricoter …tu dors maintenant ? C’est ok
    – Oui c’est ok bonne nuit papa !
    – Bonne nuit je t’embrasse mon bonhomme
    -Pas je t’embrasse mon bonhomme ! Bisous Max
    – ok ok bisous Max

  14. Souris verte dit :

    🐀 LA GRAND-RUE.

    On entrait dans cette Grand-rue par la majestueuse porte ducale en arche surmontée des armes de ceux qui avaient pris possession de cette ville ancienne à grands coups de décapitation.
    Nous accèdons à cette arche ducale par le chemin des décollés ! Entendez par là ceux qui n’ont jamais pu la franchir parce qu’ils étaient morts avant.
    C’est souvent le cas des villes anciennes où le pousse-toi de là que je m’y mette était assez, sanguinaire. Ce doit être pour se faire pardonner qu’ils ont érigé le monastère.
    Donc le chemin des décollés, la porte ducale qui mène tout droit au monastère des Récollets. Tout y est.
    Quelques siècles plus tard, cette ville médiévale est devenue un haut lieu de pèlerinage où les touristes musardent avant d’aller au culte.
    Cette rue bordée de maisons de maîtres aux allures de petits châteaux poussent toutes leurs avantages.
    Une, un peu plus volumineuse que les autres dit au petit castel à côté
    – Seigneur, avez-vous vu mon balconnet refait ? Bordé de ses balustres pommelées ? Ça fait classe non ?
    Le Castel lui fait remarqué son échauguette tout nouvellement recoiffée d’ardoises brillantes et surmontée d’une girouette. – Quel chic cette petite tourelle qui s’élance vers le ciel et allure mon apparence. Alors que votre balustre ma chère, vous alourdit terriblement, vous avez pris au moins deux tailles !
    – Taratata, vous êtes jaloux de ma majestueuse avancée c’est tout.
    Le Castel ne voulant pas d’histoire de voisinage clôt le chapitre en fermant ses volets.
    Autant l’un que l’autre sont visités. D’aucun préfère la maison carrée le suivant, le charmant castelet🐀

  15. Pissenlit dit :

    Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.
    – Comment tu trouves ma nouvelle toiture ?
    – Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait !
    -Mais non pas du tout, c’est seyant, il est fin et te fait un beau profil. Ce n’est pas comme celui de la voisine aux volets bleus, on dirait qu’elle va accoucher d’un cabanon ! Elle a même installé un salon de jardin et des transats dessus.Elle aurait mieux fait de faire réparer sa porte d’entrée.
    -C’est vrai qu’elle fait mauvais genre, tout le monde rentre et sort comme dans un moulin et en plus cette couleur de volet, ça fait un peu m’as-tu-vu !
    -Elle m’a dit l’autre jour qu’elle pensait à faire installer un système d’alarme, mais comme je la connais, c’est pas fait avant la saint Glinglin !
    -Quand tu penses qu’elle n’a même pas de sonnette !
    -Moi depuis que j’ai mes caméras de surveillance, je me sens beaucoup plus en sécurité.
    -J’ai fait faire des devis mais je n’arrive pas à me décider. On se sent envahi depuis la rénovation du quartier et avec tous ces bâtiments étrangers, on a du mal à se sentir chez soi. On ne sait pas qui habite ou qui travaille à l’intérieur.
    -Hier justement, une famille est passée dans la rue, je ne les avais jamais vus, alors quand c’est comme ça, je fais claquer mes volets en les fermant pour bien faire comprendre que c’est même pas la peine de venir dans la cour.
    -Moi je n’ouvre jamais si je n’ai pas invité la personne. On n’est jamais trop prudents ! Avec tout ce qu’on voit.
    -Hé bien figure toi que les gens en questions sont allées directement chez les volets bleus. Et vas-y que j’ouvre ma porte en grand, que je dégage un maximum de chaleur, je peux te dire que le fuel ne coûte pas cher pour tout le monde !
    -Ah non mais moi, ça m’énerve ! 

    Ainsi nos deux commères dissertent sans complaisance sur les maisons alentours. Et c’est le jardinet de l’une qui est mal entretenu, la façade de l’autre qui est décrépie, la peinture des volets qui s’écaille, les tuiles qui noircissent, la voisine du bas qui a pris un sacré coup de vieux depuis que son agrandissement l’a quitté pour la jolie veranda ultra moderne de la boulangerie.
    Chacune en prend pour son grade. Elles ricanent méchamment en faisant grincer leurs fenêtres jusqu’au soir.
    Avec la fraicheur qui arrive et le soleil qui décline, elles frissonnent, se disent au revoir brièvement du bout de la gouttière, ferment les volets rapidement et s’endorment le ventre vide comme bien souvent.
    Personne ne les habite. Elles sont à louer.

  16. Camomille dit :

    Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.
    – Comment tu trouves ma nouvelle toiture ?

    – Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait !

    – C’est vrai, je n’osais pas te le dire, mais je l’avais remarqué.

    – Vraiment ?

    – Vraiment !

    – Oh mais tu t’es vue toi avec tes volets roulants? C’est pire qu’un lifting… ça te fait la façade lisse…à force de vouloir rajeunir tu deviens….tu deviens….

    – Mais tu va me lâcher à la fin ? Je t’ai rien dit moi quand tu t’es fait repeindre la façade en bleu lavande, pour faire sois-disant « Effet Provence » ! Tu parles d’un effet…Tu te rafistoles comme tu peux mais tu te rafistoles c’est tout !

    – Espèce de vieille bicoque qui se la pète avec son balcon alambiqué… tout le quartier rigole de ce nouveau balcon qui ne ressemble à rien…même les WC publics du coin de la rue se foutent de toi… Alors, mets la un peu en veilleuse s’il te plaît et occupe toi de tes propres rafistolages…. t’as assez de boulot comme ça !

    – Et toi avec ton gros ventre c’est pas mieux,

    – Ecrase vieille chose prétentieuse. Tiens… attrape !

    – Oh NON arrête : pas de pierres sur ma façade….ARRETE ! ARRETE !

    LES VOISINS : MAIS QU’EST CE QUE C’EST QUE CE VACARME ?

    – Oh… c’est encore ces deux vieilles rénovées qui sont mal dans leur peau et qui supporte pas la canicule,

    – Bon, faut encore appeler les pompiers.
    Un bon coup de jet d’eau et ça va nous les calmer…En tout cas pour la journée !

  17. Blackrain dit :

    – Non, je trouve que ça te fait le corbeau et que ça met en avant tes parements. Quant à moi, c’était ma faite ce nouveau couvre-chef, une vraie tuile ! C’était la lauze ! Depuis que je supporte cette magnifique toiture j’ai mal au fronton. Elle pèse sur mes colonnes en pierre ponce pilastre. J’ai le piédroit qui se voûte. Tout part de guingois. Je fais bien moins aristocrate depuis que j’ai la Marquise qui penche comme la casquette de Gabin. Elle part auvent. Heureusement, j’ai le pied gauche qui tient bon. Les 2 CV et les 4L peuvent encore passer sous mon porche. Ca me console un peu.

    – Tu as beau dire, je me sens grosse. Je préfère clore mes volets pour point que ma dignité en persienne. Si je suis en sécurité avec ces gardes-corps ventrus, je ressemble à une mère porteuse. Je ne suis plus que corps niche. Chaque œil de bœuf pleure la taille fine de mes vingt ans, lorsque j’étais libre. J’étais sans complexe parce que je n’étais pas liée à une chaîne de promoteurs.

  18. Antonio dit :

    Dans un quartier en rénovation deux maisons papotent.
    – Comment tu trouves ma nouvelle toiture ?
    – Elle te va bien. Moi, avec mon balcon sécurisé, regarde un peu le ventre que ça me fait !
    – Mais qu’est-ce tu t’en fous, avec le décolleté que t’as. J’aimerais bien avoir un balcon aussi garni. Y a pas que les abeilles qui se régalent. Regarde le voisin, il n’en perd pas un pétale !
    – Où ?
    – Le pavillon cinquantenaire, là. Il a les deux fenêtres de sa chambre en vis-à-vis sur tes seins.
    – Oh ! le salaud !
    – Ne rougit pas ! Il est pas mal pour son âge, non ? On vient de lui refaire la façade, t’as remarqué ?
    – Non.
    – Bon, il a les tuiles ardoise et sel, mais on dirait la villa de Georges Clooney… Non ?
    – Tu connais la villa de George Clooney, toi ?
    – Je l’ai vue dans « Maison & Jardin ». Elle casse pas des briques, non plus.
    – Bonjour, beautés !
    – Oh ! t’as entendu sa porte ?
    – Ça claque. Un courant d’air bienvenu. Je crois qu’on a une ouverture. Bonjour cher voisin !
    – Belle journée pour prendre l’air, n’est-ce pas ? Vous êtes bien plus jolies sans vos échafaudages, si vous me permettez.
    – (tout bas à sa copine) T’as vu comme il nous reluque. Et mes garde-corps qui sont transparents.
    – (de lui répondre à elle) Et alors, c’est pas la fin du monde s’il voit la tringle de ton rideau. (à lui) Merci. Je suis juste passée chez le couvreur. Vous savez, la coquetterie d’une maison. Ce brushing n’en finissait plus.
    – Votre toiture est magnifique, et moderne. Elle vous va à ravir.
    – Oh merci, vous allez me faire rougir.
    – Cela vous irait merveilleusement bien à la lueur du coucher de soleil. (se tournant vers sa copine) Vos balcons sont une pure invitation à s’y laisser bercer au crépuscule. M’autoriseriez-vous à y prendre un café ?
    – N’approchez pas ! Vous allez déclencher l’alarme !
    – Mais j’y compte bien.

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