450e exercice d’écriture créative inventé par Pascal Perrat
De son vivant, il fut toujours exploité. Une fois mort, son fantôme connut le même sort. La vie de château, ce n’était décidément pas pour lui…
Inventez la suite, ce peut-être « IL » ou « ELLE »
Ces exercices inédits d’écriture créative n’apprennent pas à écrire, ils enflamment l’imagination. Le but est de vous conduire vers les ressources imaginatives qui somnolent en vous. Après quoi, vous décidez de mener le projet d’écriture qui vous convient : nouvelles, roman, etc.
De son vivant, il fut toujours exploité. Une fois mort, son fantôme connut le même sort, jusqu’au jour où celui-ci rencontra celui d’Al Capone . Mon pauvre ami vous n’en avez pas assez de cette vie de labeur pour un salaire de misère , suivez-moi vous ne le regretterez pas ajouta-t-il. Qu’avait-il à perdre ? Comme tout un chacun, il savait que c’était un membre de la mafia et qu’il avait fait de la prison mais que lui importait et il le suivit.Le fantôme d’Eliott Ness n’était jamais bien loin mais jamais il ne les importuna. A la mort d’Al Capone et alors que Lucky Luke ,pourchassant les Dalton, passait par là, il sauta sur Jolly Jumper et fut emporté à vive allure. Bien que n’ayant jamais fait de cheval, il se montra très vite bon cavalier et fut de tous ses voyages dont le dernier les mena en Chine Se sentant fatigué il faussa compagnie à Lucky Luke et prit sa retraite au Monastère Shaolin, fantôme d’u moine, où il se convertit au boudhisme.
Tout laisse à penser qu’il y finira sa vie de fantôme.
De leur vivant, ils furent toujours exploités. Une fois morts, leurs fantômes connurent le même sort. La vie de château, ce n’était décidément pas pour eux.
Elvis, Michael, Johnny, vous fûtes bien exploités durant vos vies, le show-biz ne vous a pas lâchés d’une semelle, les fans, les tournées, les folles soirées , les enregistrements . Et puis aussi les architectes pour vos maisons, les banquiers pour placer vos jolis cachets, les notaires pour vos hoirs, les jardiniers, les cuisiniers, les décorateurs, les couturiers, les bijoutiers, les coiffeurs, ils vous ont tous exploités, ont tous profité de votre gloire, de votre argent, de votre négligence, voire de votre naïveté, de votre générosité, de ce statut si spécial d’idole qui a fait de vous des proies de choix. Et les médias, que ne se sont-ils pas mis dans la poche grâce à vous ? Vos maisons, vos familles, vos enfants, vos succès, vos ratages, vos amours, vos excès, tout a été décortiqué, dépiauté, trituré, malaxé.
La vie de château, vous l’avez, en définitive, peu connue, dans vos belles demeures devenues à leur tour des lieux de pèlerinage (Graceland est la 2ème maison la plus visitée après la Maison Blanche aux États Unis).
Si vos vies furent courtes (42, 50 ans), sauf Johnny qui fit un peu de rab (74ans) , pleines de bruit et de fureur, vos morts firent du bruit et suscitèrent de la fureur. Trop de médicaments, mort suspecte, cancer, quelles qu’elles furent, les causes de vos disparitions frappèrent le monde entier et vos funérailles furent gigantesques.
Mais las, point de repos ! Mêmes morts et enterrés, vous êtes toujours là. Toujours vivants, toujours chantant , films, vidéos, disques, journaux, livres, tout est là pour que vous ne mouriez jamais. Franchement, c’est pas drôle !
De son vivant, il fut toujours exploité. Une fois mort, son fantôme connut le même sort. La vie de château, ce n’était décidément pas pour lui…
C’était la saison de myrtilles. L’après-midi touchait à sa fin. Sophie enfonça son chapeau de paille sur la tête, saisit à la volée un panier d’osier et enfourcha son vélo. Direction, le Petit Bois à la Source.
Elle adorait faire cette route : les dernières petites maison du village, la cascade, le pont sous le chemin de fer, la montée en ligne droite. Au sommet, d’un côté, la vue sur le village, de l’autre, la forêt de feuillus d’où se détachaient les pointes sombres des sapins.
– Courage, encore quelques bons coups de pédales et j’y serai !
Brutalement, le goudron s’effritait et le chemin de terre prenait la relève. La bifurcation se dessinait près du massif de fougères. Sophie posa le pied à terre, laissa son vélo et s’enfonça jusqu’à la source. Elle était convaincue. C’était en ces lieux qu’elle trouverait la réponse à « sa question ».
Elle repéra la grosse pierre plate, au pied d’un hêtre. Elle passa sa main sur le poli puis s’assit. Elle étala sa jupe et enfonça ses pieds dans l’eau fraîche. Et elle ferma les yeux et laissa ses idées vagabonder.
Un vent léger dansait avec le feuillage et Sophie crut entendre les premières notes de la Moldau…à moins que ce ne fut le Matin de Peer Gynt…
Elle plissa son front et ses doigts se crispèrent… le violon… ce violon au son unique…
« Là-bas, dans une forêt lombarde, un homme marchait, un marteau à la main … et il frappait, frappait sur les troncs… puis il s’arrêtait, levait les yeux et murmurait : « Lui »…
Ce rituel se répétait autant de fois qu’il était nécessaire car la demande ne tarissait pas !
L’érable rouge se sentait exploité de son vivant. Mais il savait que c’était pour la bonne cause. Il lui suffisait d’écouter le vent chanter !
De retour dans son atelier, Niccolo Amati continuait son œuvre. Les fonds, les tables d’harmonie, les éclisses, les ouïes, l’âme….
L’âme… celle qui donnait la vie alors que lui, l’érable, n’en était plus que le fantôme….
Trois siècles plus tard, entre la plaine allemande du Nord et l’Elbe, Wagner terminait l’écriture de son cinquième opéra. Fantastique, dramatique et sans titre…
Richard s’empara du violon et laissa glisser l’archet, lentement, puis le fit danser avec fougue. Les notes s’élevèrent, diaphanes et mystérieuses telles des âmes errantes.
Richard posa le violon et nota sur la partition : « Vaisseau Fantôme »
Une centaine d’année plus tard, Gaston Leroux signa un roman à la lisière du policier et du fantastique : Le fantôme de l’Opéra. »
Sophie ouvrit les yeux. La lune resplendissait et les fantômes dansaient, loin des vaisseaux et de la vie de château.
Elle se leva, elle avait trouvé la réponse, sa réponse. Elle dirait « Oui ».
Elle s’appellerait Lisa. Elle ne hanterait pas l’Opéra mais les galeries du Louvre. Elle serait Blephégor.
©Clémence.
Pierre était gardien d’oubliettes. Une vacation, d’arrière grand-père en petit fils. On l’avait formé sur le tas de cadavres. Ce n’était pas compliqué, un trousseau de clés à la ceinture et une gueule de grille. Largement suffisant. Totalement inutile de se former à l’oubli. C’est la première nature humaine. Les oubliés balancés dans les culs de basse fosse avaient à peine la force de penser à chier dans le trou prévu.
Aucun n’avait plus l’idée de réclamer un quelconque beurk, ou un semblant de digne ploutch. Ils avaient moins de pattes que les araignées mais tentaient quand même de gratter les murs. Certains se laissaient aller à inscrire de clairvoyantes pensées sur la liberté d’écrire. La pénombre puait le rat, la mousse imbibée et le cafard écrasé.
Un jour, Pierre fut surpris par son chef gardien d’oubliettes. Non seulement il avait offert du feu au condamné mais il lui avait bourré une antique pipe en terre avec son reliquat de tabac de la semaine. On lui reprocha d’avoir trop tendu la perche, entamé la part du non dialogue attenant au silence des décrétés coupables.
A cause ou malgré l’ancienneté de ses références, Pierre fut à son tour bouclé. Les pouvoirs ne divaguent que pour eux. Celui qui ne sillonne plus droit tombe. Et Pierre partagea avec ses si semblables différents , la paille des cachots, le bout de l’entonnoir.
Jamais il n’avait pu, avec ses camarades faire la ronde sur le haut du chemin. Le château demeurait un gouffre. Jamais il n’aurait une flèche à tirer. Même la guerre ne lui serait pas autorisée. Du château, il ne pourrait qu’imaginer le pont levis, la possibilité d’une fuite.
Heureusement, l’expérience lui avait appris à chier droit dans le trou de sa survie.
De son vivant, son usine le faisait travailler à la chaîne. Et là où il y a de la chaîne, il n’y a pas de plaisir, c’est bien connu. L’absence de plaisir lui devenant insupportable, la pince robot lui prit un jour la tête à la place de l’objet qu’il avait mis trop de temps à boulonner. Lorsqu’Edgar prit conscience de sa mort, il était encore à l’usine. La chaîne était toujours là, mais autour de ses chevilles cette fois. Il se sentait tout vaporeux. Il regarda ses bras, il « les vit » transparents et nuageux. Pris d’un doute affreux, il traversa les allées de machines-outils désertes pour chercher un miroir. Aucun reflet ne lui renvoyait son image. Il n’en revenait pas, il était devenu un spectre, un fantôme prisonnier de son lieu de travail. Autant il pouvait traverser « lémurs » intérieurs et toute forme solide, autant l’enceinte principale était close à son pouvoir de pénétration. Il ne se faisait pas d’illusion : son âme devait errer éternellement en ce lieu. Parmi les fantômes le plus souvent on trouve « linceul », mais parfois il ne l’est pas tout seul. Heureusement pour Edgar, il y avait Allan, un autre accidenté du travail qui lui tenait compagnie. Edgar, Allan avaient du pot ; ils étaient tous deux plein d’esprit. Allan était un être farceur qui se la jouait poltergeist frappeur avec le gardien de nuit ou avec tout dirigeant qui venait la nuit faire quelque travail supplémentaire. Deux d’entre eux avaient fait une jaunisse en ressentant le souffle glacé de la mort les approcher avec le bruit de la chaîne trainant sur le béton pour les réconforter. Depuis, l’usine avait la réputation d’être « hantée ». Ce qui était archi faux puisque le bâtiment était en U. De jour, rares étaient ceux qui les voyaient. Une fois pourtant une dame fut prise de vapeur. Elle devint toute blanche. Les cas se multiplièrent. Leur présence était de plus en plus évidente. Edgar et Allan devinrent célèbres lorsque deux scientifiques parvinrent à les prendre en photo. L’image fit le tour du monde. Depuis les châteaux du Loch Ness, en passant par les brusques Wilis slaves, et jusqu’au vaisseau du Hollandais volant, la moindre apparition, le plus petit ectoplasme, se reconnut dans cette parution. Si Edgar n’était qu’un maillon de la chaîne fantomatique, cette soudaine reconnaissance lui donnait l’énergie de celui qui n’était désormais plus transparent.
🐀👻 SA DERNIÈRE VIE.
Sa première vie, il la passa à régler le temps: tous les cadrans solaires, puis les années passant, ce fut les sabliers… Et fourbu de courir après toutes ces heures qui changent sans cesse, il mourut.
Par la force de l’habitude, il compta le temps qu’il mit pour arriver en haut, somme toute, ce fut assez court par rapport à la distance parcourue.
Alors qu’il pensait reprendre maintenant du temps au temps qui le lui devait bien pour se reposer, ‘ On ‘ le mit à la régulation du jour et de la nuit ! Mais ce n’est pas tout ! Il y avait aussi les marées, les jours fériés dont lui ne tirait aucun bénéfice.
Aussi quand on lui proposa de redescendre faire une autre vie, il trouva que c’était le moment propice et tout de suite accepta.
Il fut marieur dans cette vie là : mais marieur sans distinction de race ou d’espèce. Les gens, les chiens, et même assembleur de couleurs. Une sorte d’ entremetteur. À sa mort, il devint Trait d’union. Tâche difficile pour un fantôme d’établir des bonnes relations entre les différents étages qui menaient, comme à la marelle : du paradis à l’enfer.
Et ce le fut. Monter, descendre…
Il entama sa troisième vie sur terre. Celle d’entre toutes qu’il a préférée. Il fut nommé zigouilleur-exterminateur de rats et de serpents.
Ce fut un de ses meilleurs moments ! Il lui suffisait d’attendre que le boa bouffe le rat et pan ! D’un coup sec derrière le crapin du reptile et il faisait d’une pierre deux coups du boa et du rat. Il s’amusa beaucoup mais, compte tenu de ses vies de fantômes précédentes, il n’était pas sans s’inquiéter de ce qu’on allait lui proposer quand il passerait de vie à trépas.
Il le sut rapidement après s’être fait mordre bêtement par un rat plus futé que les autres qui les attaqua lui et le boa par derrière alors qu’ils ne s’y attendaient évidemment pas !
Là, le trajet de la montée fut plus pénible, les serpents de l’enfer se tortillaient en se tordant d’un rire moqueur. Leurs langues bifides lui indiquaient de faux chemins là où les fantômes des rats perfides le guettaient en dansant une gigouillette menaçante.
Il n’alla pas jusqu’en haut, zappa sa troisième vie de fantôme et attaqua directe la quatrième sur terre, celle de casseur de noix.
Fort de ses expériences précédentes, il savait faire ! Que dis-je un maître en la matière. Mais un jour, il tomba sur un récalcitrant qui protégeant les siennes n’accepta pas que le casseur y touche
L’affaire dégénéra, le tribunal trancha : les deux parties seront punies de deux ans d’enfermement à l’eau et au pain sec. C’est eux qu’on retrouva complément desséchés la veille même d’ être libérés.
D’eux, il ne restait plus rien. Et là haut, on n’en voulut pas, devenus inexploitables
De son vivant, il fut toujours exploité. Une fois mort, son fantôme connut le même sort. La vie de château, ce n’était décidément pas pour lui…
Il avait trouvé ce triste travail dont personne ne voulait mais qui lui permettait de remplir son assiette : assistant de croque mort.
Le titre ne faisait point rêver. Il marchait dans l’ombre des vivants qui s’occupaient des morts nouvellement nommés. Son chef n’avait aucun état d’âme. Tiraillé par les sentiments qui ne manquaient pas de s’inviter quand il devait recevoir de nouvelles familles, ce dernier dépensait une énergie folle à garder une façade de maitrise alors que tout dans ce travail n’était que méprise. Du moins pour lui. Il passait donc ses nerfs sur son assistant qui allait au travail, la boule au ventre, les boyaux retournés, les idées embrouillées par ce chef tyrannique. Il ne fallut pas plus de six mois pour que la santé du pauvre commis ne vacille et qu’il se retrouve à son tour dans la position qu’il avait maintes fois contribuer à faire prendre à ses obligés par le passé.
Il crut d’abord qu’au moins ici allongé son calvaire prenait fin mais quand il comprit une fois le cercueil fermé qu’il était toujours assis là, dans la chambre mortuaire à voir défiler tous les usagers de ce triste commerce, il en fut accablé…
La vie ne l’avait pas très bien servi, la mort prolongeait ce triste sursis. C’est du moins ce qu’il crut les premiers temps.
Puis assis là, de jour en jour, il se piqua de se retrouver dans cette drôle de posture. Assis dans l’ombre d’un coin sombre de la pièce, il voyait défiler la vie des autres et parfois, d’autres fantômes venaient s’asseoir sur la chaise près de lui. Il ne fut plus jamais seul et chaque jour, ses compagnons d’infortune venaient échanger avec lui. C’était d’une richesse insoupçonnée. Il recevait la parole, les regrets, les chagrins, les soulagements, les confidences de ses amis éphémères. Les échanges étaient parfois un peu tristes, mais toujours profonds et riches. Ils se succédaient et maintenant il était fier de les recevoir un peu chez lui, de les rassurer, de les écouter, de les accompagner vers l’autre chemin.
Pas une seule fois il ne regretta la vie de château. Il découvrait que les fantômes aussi pouvaient faire du bien.
Ce n’était décidément pas pour lui…
De son vivant, il fut toujours exploité. Une fois mort, son fantôme connut le même sort. La vie de château , ce n’était…
Et mince alors, j’ai pourtant tout donné, que ce soit à mes femmes, mes patrons, et à ce gamin ingrat,alors pourquoi?
Ma colère me fit faire une énorme boulette, est ce pour cela que mon fantôme erre depuis ce jour?
Qui a dit que la mort est une sinécure? Celui-là n’a rien compris… J’avais une belle vie quoi qu’en pense Mes soit disant « amis ». Ma femme Michelle est très belle, longue, fine, élégante toujours au goût du jour. Mon fils! Ah là il y a erreur sur la personne, comment expliquez le phénomène sinon!
A peine né, je sus qu’il y avait un souci… Blond de poil, ses yeux virè rent aux vert bouteille, sa bouille bien que fort mignonne ne me correspondait aucunement quant à son groupe sanguin…. Misère, je suis O négatif, ma chère femme est quant à elle A négatif alors…quant on vous dit que vôtre petit est O positif , que vous savez que vôtre chère épouse n’a pas eu de traitement???ou se situe l’erreur!
Bref en tant que père, j’ai assuré.
Alors que ce petit monstre avait cinq ans; il me toisa de son tout petit mètre cinq et dans un regard sauvage…me dit: » Tu n’es pas mon père, ma mère te déteste,tu ferais mieux de partir et laisse nous la maison. » Le tout en zézayant. Là-dessus, il me tourna le dos et rejoignit sa mère qui se reposait sur la terrasse avec Guillaume Fervant mon meilleur ami.Oui, oui, je sais ce que vous pensez et là-dessus, vous avez bien raison. J’ai accueilli sous mon toit le loup qui me vola sous mon nez, la femme de ma vie…
Oui, il est blond et ses yeux sont de la même couleur que ceux de mon fils, je sais plus idiot que moi,tu meurs et c’est ce qui m’est arrivé. Une crise cardiaque alors que je hurlais après ce crétin de Guillaume. De plus j’avais reçu le matin même une lettre recommandé de mon patron,me signifiant la perte de mon emploi pour cause de sur effectif, la bonne blague j’étais le seul au bureau et pour cause… la bureaucratie m’était réservé, le gros c..!
Ma colère empêcha t’elle mon ascension au sommet? Je le crois .
Bref, je suis un fantôme sans repos. Croyez-vous que cela m’apporte du réconfort? Ben non! Je suis trop imbu de moi-même pour me soumettre à ce genre de débilité…faire peur aux touristes pas pour moi ça oh que non!
Là encore, je fus virer de ce merveilleux château en Ecosse, d’ailleurs pourquoi l’Ecosse? En Angleterre n’y a t’il pas des places à prendre? Et bien non! Et figurez-vous que mon supérieur _ ou superviseur ben oui quoi! J’ai un supérieur. Bon donc ce supérieur_ superviseur, m’indiqua que j’avais le devoir de bien faire mon dernier travail sinon!
Okay! Je crois qu’il m’a menacé là hein!
Bref, j’ai de nouveau un job et j’y prends un certain plaisir car…Mon ancienne épouse, mon ancien ami, mon soit disant fils, sont arrivé hier soir dans mon château afin de vivre là leur lune de miel…de faire en sorte que le petit Edgard
profite du spectacle promis dans la brochure … pour fêter ses huit ans!!! Car ce petit monstre, aime les monstres, ben tu vas en voir ça tu peux me croire! Rancunier moi! Mais non!
Quoi! Déjà huit ans le marmot? Le temps passe donc si vite sur terre?
Tant pis, je tiens ma revanche et croyez-moi, je me donne à fond. Ils ont eu droit à la panoplie total le supplément en sus…j’ai bien ri…pas eux _pourquoi donc? J’ai gagné trois point et mon superviseur me recommandera pour la Tour de Londres…il paraît que j’y aurai une place de choix. Est ce à dire que mon manque de chance touche enfin à sa fin? A voir car là haut, ils ne sont pas commode.
On verra sur le long terme,là je m’amuse pour la toute première fois depuis que je suis mort alors, je boude pas mon plaisir. C’est pas le tout hein, j’aime discuter avec vous mais…j’ai à faire ce petit matin et j’en bave à l’avance,le réveil de ces imbéciles heureux va être quelque chose.Je vous dis que ça! A bientôt venez donc me rendre visite, je serais là rien que pour vous. Le fantôme errant qui prie pour vous rencontrez.
y-l.
Sur une idée de Pascale Perrat.
Merci Nouchka pour ce beau récit !
De son vivant, il fut toujours exploité. Une fois mort, son fantôme connut le même sort. La vie de château, ce n’était décidément pas pour lui…Alors il prit ses cliques et ses claques et décida une bonne fois pour toute d’en finir !
C’était la veille d’un 14 juillet, journée fêtée largement en France dans les villages, mais pour le baron et la baronne de la Branche de L’Arbre du Jardin c’était une autre histoire.
Leur titre et leur château n’avaient été sauvés que grâce à la fortune qu’un de leurs aïeux avaient su préserver, et cette journée là, plutôt que de festoyer et de danser sous les étoiles parmi le peuple, ils faisaient profil bas dans la bibliothèque du salon. Les feux d’artifice, ce n’était pas pour eux.
Toute sa vie Georgio avait servi cette famille, les ancêtres tout d’abord. Fils de la cuisinière et du valet de pied, il était vite devenu le souffre douleur du jardiner qui le faisait travailler sans relâche, et dont le jeu favori était de lui faire ramasser les crottins aux écuries, en espérant qu’il prenne au passage, quelques coups de sabots.
Sa mère, loin de le consoler le poussait hors de la cuisine avec force brimade. Son père, aussi sec et pincé qu’il en avait l’air ne lui apportait guère plus de tendresse.
En grandissant, la situation de Georgio ne s’était pas améliorée, il était cependant devenu le jardinier du domaine, mais le baron était toujours sur son dos, exigeant des jardins à la française très en vogue à l’époque, tandis que la baronne, qui se prenait pour une princesse, demandait chaque jour des nouveaux bouquets dans chaque pièce de la vaste demeure.
Ainsi vivait notre ami, dormant peu, travaillant d’arrache-pied, sans jamais recevoir ni remerciement, ni affection. Pas le temps non plus de trouver une âme sœur avec qui partager ses malheurs.
Il mourut jeune et il accueillit la grande faucheuse avec soulagement. Il pensait enfin avoir la paix mais il se réveilla en fantôme, se demandant bien quel rôle il devait jouer désormais dans le logis.
Il fut vite mis aux chaînes et dut, nuit après nuit, faire grincer le parquet, déplacer les miroirs, émettre des murmures. Il était à bout ! Voilà 300 ans que ce cinéma durait.
Il essaya un temps de s’inscrire à un cours du soir qui ne lui apporta que du désespoir. C’était un piètre fantôme, il n’avait jamais aimé cette fonction. Il voulait la paix éternelle au fond de son cercueil, c’est tout.
En ce soir de 13 juillet, il prit sa décision. Il allait profiter du tintamarre des pétards et de la musique pour faire sa révolution.
Ainsi fut fait, et tandis que Jocelyne et Jean-Pierre de la Branche de l’Arbre du Jardin sirotait un apéritif dans le salon, Georgio se planta devant eux. D’un geste solennel il ota son drap, détacha son boulet et sa chaine et entonna « Mme Veto avait promis, Mme Veto avait promis, de faire égorger tout Paris, de faire égorger tout Paris, mais son coup à manquer, grâce à nos canonniers… Dansons la carmagnole, vive le son, vive le son, dansons la carmagnole, vive le son du canon ! »
Et nu comme un vers, il s’envola en cliquetant des os vers son coin de jardin préféré où était enterré son cercueil pour y goûter un repos bien mérité.
De son vivant, il fut toujours exploité. Une fois mort, son fantôme connut le même sort. La vie de château, ce n’était décidément pas pour lui.
Il avait passé plus de trente ans à faire le larbin au service du marquis. Il devait toujours être tiré à quatre épingles pour recevoir les hôtes de son excellence. Il avait appris à courber l’échine, à leur faire des simagrées, des courbettes. Le titre de majordome lui collait tant et plus à la peau. Il était monté en grade petit à petit dans la hiérarchie du personnel et attirait, bien évidemment, d’innombrables jalousies. Pourtant, il ne comptait pas ses heures. Levé dès potron-minet, après seulement quelques heures de sommeil, il s’affairait toute la journée afin que son maître soit comme un coq en pâte. Il prenait sur lui de ne pas répondre aux incessantes réprimandes de son patron, jamais satisfait.
Un soir, au cours d’un dîner qu’il servait avez son zèle habituel, le marquis le traitât d’abruti, de propre à rien et autres mots doux devant tout le gratin de la haute société occupée à bambocher et à déblatérer sur les absents, qui ont toujours tort. Qui puis-je si le roastbeef de Monsieur n’était pas assez cuit ? Je ne suis pas cuisinier, pensa-t-il. Et tout en ressassant les sempiternelles réprimandes de son employeur, d’un pas nonchalant, il se dirigea vers la remise pour y soulager son chagrin.
Quand la servante voulut débarrasser les tasses, elle s’évanouit devant le spectacle des convives affalés sur la table et pris de convulsions. Le lendemain, le majordome fut retrouvé errant dans la campagne. Il ne nia pas ses crimes et fut condamné à la guillotine. Depuis, son âme en peine erre toutes les nuits dans le château et attire les touristes du monde entier. Son fantôme sans tête attire les curieux, les chasseurs d’images, en fait tomber plus d’une en pâmoison, remplit bien l’escarcelle des héritiers, des écrivains et autres scénaristes. Il prend son mal en patience et attend la fin de sa condamnation à deux-cents ans d’errance dans ce maudit château.
Il se dit que la vengeance est un plat qui se mange froid et que, ce funeste soir, il aurait dû servir des sandwiches au concombre à l’honorable assemblée.
Je suis née et ai vécu au moyen-âge dans le monastère d’un village allemand proche de Mayence. Ma vie au sein du monastère n’avait rien d’exceptionnel. J’y suis restée jusqu’à ma mort et suis enterrée là-bas.
La vie de nonne est rarement mise en valeur. Nous sommes tenues à une discrétion absolue ainsi qu’aux vœux de pauvreté, chasteté et obéissance.
Mes aptitudes personnelles m’ont permis de me consacrer à la rédaction et l’enluminure des ouvrages créés sur place. Je partageais mon temps entre la prière et ces fonctions de peintre et de scribe. Ce sont des taches passionnantes. Oh ! Je devrais dire intéressantes….la passion n’est pas acceptable dans nos vies, si ce n’est pour le Christ, notre Seigneur.
J’ai passé des jours, des mois, des années à améliorer ma technique. Les parchemins et pigments sont des ingrédients onéreux qu’il convient de ne pas gâcher par un quelconque amateurisme.
Mon expertise est devenue telle, que me fut confié la création des motifs nécessitant l’emploi de la lazurite, ce bleu lumineux que j’employais par exemple pour la robe de la vierge Marie.
Au XIIème siècle, il n’était pas d’usage de signer nos œuvres. Notre modestie aurait risqué d’en être affectée. Mais quand même ! J’étais La seule pictor à travailler sur vélin. Heureusement, les pupitres du scriptorium de notre abbaye, étaient bien éclairés de la lumière du jour. Les moines qui m’entouraient avaient été amenés à admettre que la petite nonne que j’étais, était la meilleure artiste du lieu. Certains ne l’acceptaient d’ailleurs, pas vraiment…
Mon anonymat a néanmoins été partiellement levé quelques siècles plus tard. En effet, quand des archéologues exhumèrent mes restes, ils s’étonnèrent des traces bleu et brillantes de pigment visibles à la base de mes dents. A la suite de leurs analyses, ils décrétèrent que ce squelette de nonne, d’âge moyen, était celui d’une artiste qui avait l’habitude de lécher son pinceau…
Mon nom n’est connu de personne. Ni la reconnaissance de mon art ni la gloire n’auront été pour moi.
Ma seule revanche de femme et d’artiste, je ne l’ai eu que grâce à des détrousseurs de tombes qui se sont étonné, huit siècles plus tard, de la présence des particules de lazurite qui, à mon époque, venaient à grands frais, de l’autre bout du monde.
Il parait qu’ils m’ont appelé B78. Vous parlez d’un nom !
Si j’avais su, j’aurais fait comme sœur Guda. Elle, elle a osé peindre son autoportrait sur un manuscrit.
C’est ainsi. Mon fantôme s’étonne encore de toute cette histoire… mais ne peut rien y changer.
La petite histoire de la grande Histoire. Merci
De son vivant il fut toujours exploité.Une fois mort son fantôme connut le même sort.La vie de château ce n’était décidément pas pour lui.
Mais bien sûr,car si l’on part du principe que les fantômes n’errent pas que dans les châteaux et que l’on accepte ce principe comme un acquit socialement et politiquement envisageable,il n’y a pas de raison pour que notre homme s’y sente comme chez lui,puisqu’il n’a pas grandi dans un château.
Les esprits des châteaux sont des ancêtres,de la noblesse,les roturiers ne sont point les bienvenus,il n’ont qu’à frayer entre eux.
A la rigueur l’on peut condescendre à en recueillir un ou deux afin d’achever de l’exploiter dans le but altruiste de ne pas dépayser le candidat.
Par exemple on peut le réveiller au heures des visites afin qu’il effraye les touristes par quelque simagrée bien imitée.On peur également lui faire sortir en vue d’une aération nécessaire,les suaires des armoires les soirs de pleine lune.
Sinon l’exploité n’aura qu »à aller vadrouiller dans des usines désaffectées,un entrepôt en banlieue,quelque masure au fond des bois.
Notre fraîchement défunt, après sa brève et décevante expérience dans les douves et les donjons,se dirigera vers un milieu familier où il sera chaleureusement accueilli et coulera une éternité paisible à se faire exploiter en connaissance de cause comme et par ses semblables.
Et si jamais il peut ,en douce,en exploiter quelques uns,il sera au paradis.
De son vivant, elle fut toujours exploitée.
Une fois morte, son fantôme connut le même sort. La vie de château, ce n’était décidément pas pour elle…
Eh non…..
Quand ça veut pas le faire, ça veut pas le faire !
Mona, on le voit bien dans son expression qu’elle n’a pas inventé l’eau tiède !
Ce regard insipide, ce sourire… ce sourire amorcé…enfin, si vous appelez ça un sourire ?
De là à en déduire qu’elle était niaise, il n’y a qu’un pas ; mais bon, ne soyons pas médisants tout de même !
Elle a déjà subi toute sa vie le Léonard qui faisait fi, la pauvre, de son torticolis.
Ca se voit tout de même qu’elle ne pouvait pas tourner la tête, non ?
Elle était, entre autres, coincée des cervicales la Mona et point d’ostéopathe à l’époque pour la soulager.
Alors, pourquoi le Léonard il en fit son modèle principal ? Eh bien c’est parce qu’il ne la payait pas, voilà tout !
Non seulement son mari l’obligeait à poser pour le prestige, alors qu’elle avait le torticolis, mais en plus, Léonard ne la payait pas… de toute façon il n’avait pas un sou.
Exploitée, soumise, silencieuse, ainsi vécut tristement Mona Lisa, et finalement elle mourut d’ennui.
Une nouvelle vie allait enfin s’offrir à elle pensez-vous ? Eh bien NON !
Elle avait été tellement transparente de son vivant Mona Lisa, que son fantôme n’intéressait personne.
Elle faisait même pas peur !
Alors, le grand maître régisseur des cieux, face à autant d’incompétence, lui dit :
– MONA, rends toi utile voyons !… plutôt que de rester là à ne rien faire, va voir là bas au fond…Il y a le fantôme d’un peintre qui vient d’arriver ; Léonard qu’il s’appelle, et il a besoin d’un modèle. Allez va…va !
Et Mona y alla.
Eh non…
Quand ça veut pas le faire, ça veut pas le faire !
Exploité dans une mine de charbon, lui, la gueule noire…. Il avait pourtant cherché à éviter cette vie à ses enfants et sa femme. Lui, qui à 8 ans était allé au fond du trou. Il n’avait connu que ces terrils à défaut de montagne. Pierre Bachelet n’existait encore pas en ce temps là pour les chanter, ni Renaud. Mais comme lui, il avait un foulard rouge noué autour du cou. Oui, exploité, jusqu’à en avoir son corps disloqué par un coup de grisou. C’était un beau matin de novembre, le 11 précisément à 11h11. A cette heure là, la boucherie sonnait le point presque final de 4 ans d’horreur. Mais il fallait un dernier, faisant comme un parallèle avec sa propre mort. Il passait dans un autre monde, son corps se dissociait. Son château à lui, c’était ces galeries de charbon et il y resterait, celles-ci qui l’avait vu disparaitre, n’ayant plus qu’un amas de cailloux pour sépulture.
En ce temps là, il avait eu 20 ans et au Nord, c’était les corons.
Un fantôme, son âme peut-être s’était détaché de lui. Il commençait à se demander à quoi il aspirait. Il regagnait la surface. A peine voyait il le jour qu’une cohorte de personnages aux chapeaux pointus apparut. Ni une, ni deux, il fut de suite emmené sans avis demandé. Il y avait un nouveau grand maître dans cet autre monde et la terre n’y était pas ronde. (Au grand désespoir de Jean Louis Aubert). Si ce dernier avait eu des dents charnelles, il y aurait laissé ses marques sur le plancher. Mais voilà, tout était immatériel. Sans choix il fut embrigadé à sa garde dans des endroits sordides. Il n’y avait décidément pas de paradis sur terre ou dans les airs. Il aurait de loin préféré veiller sur sa famille et la regarder grandir malgré la perte d’un être cher.
Ah ! La vie de château n’était décidément pas pour lui….
Le temps libre ne fait rien à l’affaire
De tout temps, le temps fut exploité.
Présent 24heures sur 24 du soir au matin 7 jours sur 7 à chaque instant de date en date pour les siècles des siècles.
L’humain a toujours eu besoin de lui pour travailler rencontrer organiser prier faire lire démarcher réparer
On lui fournit des agenda planning organisers applications mobiles sablier calendrier pour harmoniser travail et loisirs
En bon serviteur il s’adapte il reste il court il presse il file
Il semble parfois inutile perdu fantomatique assassin incertain imparti imparfait suspendu
Il est partout : Le temps des cerises le temps retrouvé le temps d’une pause
Il faudrait quand même de temps en temps donner le temps au temps, et lui offrir une vie de château éternellement
Ah ! si on n’avait pas le temps !
De son vivant, il fut toujours exploité. Une fois mort, son fantôme connut le même sort. La vie de château, ce n’était décidément pas pour lui…
Nous sommes en Ecosse, sur les hauteurs, le Château de Dàire Mac Lochlainn (qui veut dire fils du Viking) se dresse fier au milieu de la lande.
Dàire Mac Lochlainn vient de mourir. Enfin je vais être tranquille pour l’éternité pensait-il exhalant son dernier soupir. Je n’aurai plus à m’occuper du cadet qui est faignant , de l’aîné qui est avare encore plus qu’un écossais (sourire). Plus à s’occuper de diriger le château, des écuries, organiser les chasses. Tous comptaient sur lui et lui seul. Il avait été manipulé de toutes parts, et ce depuis toujours.
Enfin le repos éternel !
Nenni, non point, à peine avait-il fermé les yeux , que Dàire Junior son aîné, eut une drôle d’idée qui germa en lui, il était avare certes, mais, il fallait battre le fer tant qu’il est chaud. Le château avait besoin d’être rénové, mais, le nerf de la guerre manqué, il fallait de l’argent, il avait pensé qu’il fallait faire revenir l’aïeul parti.
Un soir devant l’âtre où brûler un magnifique feu de cheminée
Dàire Junior vit apparaître le fantôme de son père radieux.
Est-ce vous Père ?
Oui, mon fils c’est bien moi.
Il faut que vous m’aidiez, le château tombe en ruines, j’avais pensé que vous pourriez les soirs de pleine lune, apparaître, hanter le château devant des gens intéressés par le grand frisson, voir un fantôme voilà qui pourrait les tenter, et remplir nos caisses vides.
Tu n’y penses pas mon fils, je suis enfin tranquille, plus personne pour m’embêter, je hante les fermes et les châteaux, un fantôme qui chante les gens trouvent cela rigolo (sic) et tu voudrais que je vienne faire peur à des gens qui paient pour voir un fantôme, il n’en est pas question.
Père, je vous en prie, nous sommes au bord du gouffre, sans votre aide nous sommes perdus, s’il vous plaît. En bon Ecossais qu’il était et devant l’air catastrophé de son aîné, Dàire Père accepta le marché.
Je ne le ferai qu’une fois par mois, les soirs de pleine lune je veux profiter de mon Eternité, je ne veux pas être un fantôme qui fait peur, je veux être un fantôme qui chante, un fantôme gentil. Moi, qui croyait enfin me reposer, me revoilà parti pour un tour, pour toute l’Eternité et l’Eternité c’est long, mais seulement les soirs de pleine lune !
Hou ! Hou ! Hou !
Le château avait perdu un Patriarche mais gagé un fantôme. Vraiment la vie de château n’était pas pour lui.
Pas de repos pour lui.