440e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de…
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Communiqué: Le Musé restera fermé jusqu’à nouvel ordre.
Les trois enquêteurs sont au-dessus de tous soupçons, ils sont assermentés, conscients de leur travail.
Les quatre agents qui suivent Mozen Smuist, Amboc Sulivan et Mardoc Stern sont confiants. Ils soutiennent les trois enquêteurs. Leur compte rendu expose suivant l’avis d’ Ambroc Sulivan que le-dit Musé aurai reçu dernièrement un arrivage provenant d’un lieu ou, il semblerait qu’un drame soit survenu.
Vingt personne oeuvrant sur le site seraient tombés gravement malade le soir même de la grande découverte. Quelle découverte?
Celle d’Artmeck un mage d’une puissance sans égale qui, serait mort par asphysie en l’an quatre cent après notre Seigneur.
De là à pensé que cet être de l’ancien monde aurai jeter un sort sur quiconque violerait son centre de repos, il n’y a qu’un pas.
Mozen Smuist confirme cette thèse, affirmant à son tour que la vigilance doit-être maintenue.
Tous les deux vont continués sur cette lancé pendant que Mardoc Stern se rendra sur place afin d’analysé le tableau reçu ainsi que la pièce ou le-dit tableau se trouve.
Avant que d’affirmé ou d’infirmé que ce tableau serait le déclancheur du sort, ou qu’il s’agit bel et bien d’un sort… les enquêteurs sont d’avis de ne pas affolés les gens par le fait d’un indélicat commantaire issu d’un journal en mal d’infos …fut-elle véridique tant elle ne sera pas confirmé par les enquêteurs.
Il reste fort à faire c’est évident, les découvertes vont être essentielles, mais, nous avons foi en ces hommes patients et surtout fort compétants. Nôtre maldie bien que fort handicapante montre que les médecins ont trouvés le bon dosage médicamenteux qui, nous aide à rester vivant.
Monsieur le Gardien, vôtre commantaire va nous aider à tranquilisés nos concitoyens, bien que vous ne puissiez nous en dire plus… je vais quand même vous posez cette question.
_De toute façon vous allez la poser n’est ce pas Melinda Frost?
-Hum, oui j’en suis désolée M le gardien, je fais mon métier. Alors voila, ces trois enquêteurs d’ou viennent t’ils?
-Eh bien pour une question pertinante, c’est une question pertinante. J’en sais rien et en fait… je ne leur ai pas poser la question! Mes collègues et moi-même avions bien trop de douleurs pour ce genre de pensées, vous sous entendez quoi Melinda?
_Rien de précis en soit, sauf que je trouve étrange que le Musé reçoit l’un des trésors d’une tombe sortant de nulle part et ce le jour ou moi-même je décide de le visiter! Je trouve cette affaire fort étrange pas vous?
Cette tombe très ancienne refermant une espèce de monstre capable après sa mort de presque foudroyés plusieurs personnes;
que de deux
cet être si puissant serait mort par asphyxie, ce qui démontre un meurte et qui avant de perdre son souffle de vie aurai proféré une menace sur ceux qui viendraient profané son sanctuaire.
et de trois,
que trois hommes venus du même endroit soient disponibles à ce même moment pour enquêté sur l’affaire, ne trouvez-vous rien là d’étrange M le gardien?
_Dis comme cela, il est vrai que l’on peu se poser un nombre de questions mais- de là à y voir un quelconque complot, j’ai un sacré doute. Il ne faut pas voir le mal partout miss?
_Je ne vois pas le mal partout, je me pose simplement quelques questions qui, me semblent fort pertinante! Et de fait qu’on ne puisse discuter avec l’un ou l’autre enquêteurs attise ma curiosité et me met fortement mal à l’aise.
_Vous savez miss ce n’est rien qu’un tableau!
_Un tableau rien de plus?
_Oui, un tableau voulez- vous le voir miss?
Oh j’en serais ravi!
Voulez-vous que je vous accompagne?
_Monsieur ilia qui va garder vôtre poste?
_Le Musé est fermé miss…venez donc avec moi ,il est temps pour vous de voir de quoi il retourne, venez je vous y emmène.
Un peu inquiète soudainement Melinda se dit que peut-être elle jouait avec le feu, un papier valait’il de risquer sa vie? Ses amies et collègues lui avait bien dit qu’elle allait trop loin pour pondre un article au détriment bien souvent de ceux qui confiants, étaient honnorés de l’aider… jusqu’à ce qu’ils voient le vilain tour qu’elle Mélinda Frost leur avait joué, acharnée, sans morale, fonçant tête bissée et surtout sans remord. Elle avait un sacré bagage amoral.
Elle suivit quand même le gardien. Dix minutes plus tard après des tours et des détours le gardien lui fit un large signe du bras. Elle continua d’avancer, se retourna. Le gardien était resté sur place. Etonnée, vaguement inquiète, elle tourna sur la droite et elle suivit la flèche.
Bêtement elle resta à regarder un tableau, un bruit fracassant résonna et la fit sursautté . Des hommes, des femmes costumées se trouvaient tout autour d’elle. Une vague odeur d’amande flottait dans l’air, ils lui souriaient Mélinda se sentit nauséeuse… l’odeur disparut, un crépitement, des plops, pchitts, des sploufs et bruits divers retentirent et dans un bel essemble les inconnus retirèrent leurs masques et crièrent
_Bon anniversaire Mélinda,on espère que celui-ci, tu ne l’oubliras pas!
Un homme élégant s’approcha, Mélinda soupira d’aise deux bras parfait pour elle l’entourèrent et dans un baiser passionné la fête débuta.
Mélinda n’oublia pas cet anniversaire monter une telle folie juste pour elle! Quelle belle preuve d’amour.
Quand au tableau! Il disparu le soir même les caméras ne purent voir le voleur. Une ombre pourtant ce soir là se promena dans le Musé regarda ces hommes et femmes faire la fête, son regard s’attarda sur Mélinda et une lueur étrange se refléta dans son regard. L’ombre récupéra son bien… étais-ce fini? Parfois il ne faut pas chercher à comprendre mais… est ce le cas de Mélinda Frost?
y.l
sur une idée de Pascal Perrat.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de Edvard Munch, « le Cri » cette peinture si fameuse.
Car, selon ce même gardien, tête cagoulée pour rester incognito, songez-donc, confia-t-il à la Presse, que pour la première fois les cinq versions de cette oeuvre étaient exposées ensemble dans la même salle et celles-là seulement ! Rien d’autre que ce Cri, cinq fois hurlé par la bouche horrifiée de ce visage au regard halluciné… Vous imaginez l’émoi des visiteurs …. voir cinq fois de suite cet épouvantable tableau en dominante rouge, bleue, grise ou noire…. voir cinq fois de suite ce visage torturé, émettant ce cri dont on imagine le tourment, la douleur, l’insoutenable, l’insondable détresse, l’horreur du néant, l’abomination d’un au-delà de désespérance ….
Oui, le reporter imaginait très bien et s’empressa de demander au gardien de continuer. Ce dernier ne se fit pas prier.
Il y a là de quoi vous déstabiliser, parfaitement. Eh bien, ils l’ont été déstabilisés, et comment. Certains se sont mis à trembler dès le deuxième tableau, oui monsieur c’est comme je vous le dis, au troisième d’autres se sont évanouis, pour les plus courageux qui sont allés au quatrième, il y en a qui furent saisis d’épilepsie. Monsieur le Directeur est alors intervenu et a appelé l’hôpital en urgence.
Et pour le cinquième ? demanda le reporter.
Ah, monsieur, pour le cinquième, ce fut horrible. Ah, oui, horrible … le gardien eut un spasme incontrôlable et son regard s’exorbita. Figurez-vous, souffla-t-il, que le cinquième tableau n’eut qu’un seul visiteur. Ce dernier se planta devant la lithographie, la contempla longuement, ouvrit la bouche et hurla, un cri démentiel, monsieur, un véritable cri d’angoisse existentielle ….. comme cela monsieur, comme cela.
Alors le gardien retira sa cagoule, ouvrit toute grande la bouche et émit un long cri atroce, guttural, un cri de fou, dépassant en horreur et en intensité tout ce que l’on pouvait imaginer.
Le vitres de la salle de rédaction volèrent en éclats, le reporter sombra dans le coma, et le gardien s’enfuit en hurlant !
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de…
Mais de quoi le public était-il atteint? Et pour avoir regardé quel chef-d’œuvre ? ….
– d’ivresse devant « Buveur d’absinthe » de Degas?
– du mal de mer devant le Radeau de la Méduse de Géricault?
– d’indigestion devant «Le repas de noces’ de Bruegel ?
– de MST devant « Les Bacchanales » de Picasso
– d’intolérance au lactose devant « La laitière » de Vermeer
– ou au gluten devant « Pain et œufs » de Cézanne
– d’herpès génital devant « L’origine du monde « de Courbet ?
– de vertiges devant « La danse » de Matisse ?
– de rhume des foins devant « les meules » de Monet ?
– du cancer du poumon face au »Fumeur turque » de Delacroix ?
– de refroidissement devant « Adam et Eve » de Gauguin ?
– d’insolation devant « A la plage « de Manet ?
– de claustrophobie pour « La mise au tombeau » de Rembrandt
– d’hydrocution devant « Les baigneuses « de Renoir ?
– de schizophrénie devant « le cri » d’Evard Munch ?
– de démangeaisons devant « La purification des lépreux » de Botticelli ?
– de narcolepsie devant « Le sommeil de Jacob » de Ribera ?
– de syndrome post-traumatique devant « Le massacre des innocents » de Rubens ?
– de troubles bipolaires devant « Ceci n’est pas une pipe « de Magritte ?
– d’agoraphobie devant «Les noces de cana » de Véronèse ?
– de rhumatismes et d’arthrose devant «L’homme de Vitruve » de L. de Vinci ?
– ou de règles douloureuses devant le même de Vinci ?
– d’urticaire et d’éternuements devant « Le Chat » de Geluck ?
Non, 22 fois « non ».
La vérité est beaucoup plus simple. De nombreuses personnes ont été prises de violentes migraines pour avoir tenté de déchiffrer, d’analyser, de comprendre « La tentation de Saint-Antoine » de Salvador Dali.
La direction du Musée de la Rue Poulbot (Paris XVIIIe) craignant une épidémie de méningite ou de congestion cérébrale a décidé de fermer momentanément ses portes. A l’heure actuelle, la date de réouverture est encore inconnue.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de…
Maximilien Martin, 24 ans, gaucher, beauté de style méditerranéen, diagnostiqué surdoué, physicien, chercheur au CNRS, beaucoup d’humour, violon d’Ingres la peinture.
Son style : abstrait très coloré, avec une maitrise parfaite de la technique académique.
Il a été suivi de près par des collectionneurs « très éclairés » qui attendaient le moment de le propulser dans les galeries d’art.
Son talent reconnu, il eut le la chance d’avoir quelques œuvres achetées par des musées. Il en apprécia infiniment l’honneur, mais resta néanmoins attaché à son métier de chercheur qui le passionnait et garda la peinture comme un amusant loisir.
Ce fut surtout cette noria de collectionneurs lui faisant la cour, qui tout en le flattant l’agaça. Il ne se considérait pas comme exceptionnel. Certes, il avait du talent, mais ce sentiment d’être devenu une marchandise l’exaspérait.
De toute façon, Maximilien n’avait toujours pas compris cet engouement pour sa peinture qu’il considérait comme un agréable passe-temps sans prétention. Et justement, il eut envie de pousser ce jeu à l’extrême pour se moquer un peu de cette cour de snobs et autres qui gravitaient autour de lui et dont, soyons honnêtes, il profita, bien que maintenant il s’en lassait.
Pendant quelques semaines, il disparut, faisant la une des journaux !
Tapi dans un atelier prêté par un ami, son cerveau de surdoué bouillonna. Il ne cessa de faire des calculs, des graphismes et autres dessins cabalistiques.
Il « accoucha » d’une toile d’un nouveau style qui enthousiasma le premier cercle de ses admirateurs, ce qui le fit bien rire.
Trois musées passèrent commande. Il en réalisa trois différentes, mais avec le même projet d’organiser une belle farce, qui le libérerait de toute cette faune.
Une fois l’accrochage terminé, moment important avant une exposition, il se débrouilla pour revenir sur les lieux, muni d’un pinceau et d’un mini pot de peinture argent cachés dans ses poches. Étant connu des gardiens avec lesquels il s’était montré on ne peut plus aimable, il réussit à franchir la sécurité sans encombre. Son œuvre n’étant pas la Joconde, la surveillance était bien moindre où il se trouvait exposé. Il eut la chance de ne pas être importuné. Seules quelques minutes lui furent nécessaires pour ajouter des points à certains endroits stratégiques. Tout devait être prêt avant le vernissage organisé en grande pompe.
D’après son procédé, les yeux suivraient des directions précises qui aboutiraient en un point presque central. Rien de bien nouveau jusque là. La différence résidait dans le trajet des yeux. Il s’en réjouissait d’avance! Selon le résultat de ses recherches, lorsque ceux-ci atteindraient l’endroit choisi, il pourrait savourer sa prouesse dont la création lui avait coûté des semaines de casse-tête.
Le lendemain, le vernissage eut lieu dans un des musées où seule « la crème » fut invitée. Comme l’avait prévu Maximilien, le regard des spectateurs suivit un trajet précis dans le dédale des couleurs du tableau pour finir piégé à quelques degrés du centre, ce qui déclencha sur plusieurs d’entre eux, de brusques strabismes convergents dont ils ne purent se défaire. Un affolement général se propagea entrainant des hospitalisations.
Maximilien sachant qu’il n’y avait aucun danger et que les yeux reprendraient leur place initiale au bout de quelques heures, alla fêter son succès et son sabotage avec des amis.
C’était sans compter sur le buzz que cette espièglerie engendra.
Et tout recommença !
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de vincent van gogh. Pris d’une pulsion morbide elles ont commencés à se frotter l’oreille avant d’essayer de l’arracher. Oslo, Tokyo, Amsterdam, Paris, l’épidémie n’a pas de frontière et a touché tous les musées en même temps créant une vague de folie dans les musées du monde entier. Un gardien du musée d’Orsay était présent lorsque s’est arrivé et l’on peut encore lire la frayeur dans son regard lorsqu’il évoque cet épisode traumatisant,… Michel se lève de sa chaise et pose bruyamment le journal sur la table de la cuisine. Ah ces journalistes, il n’y a pas à dire ils savent raconter les histoires. « Chérie, je viens de lire le journal, c’est fou cette histoire de peinture et d’oreilles qui démangent. Je ne sais pas ce qu’ils vont encore nous pondre mais elle est bien bonne quand même ». Sa femme ne répond alors il sort de la cuisine et fais quelques pas pour se diriger vers la chambre. « Tu m’entends ? Qu’est ce que tu fais ? » Il ouvre la porte de la chambre et voit sa femme devant la reproduction de la nuit étoilé, en face du lit conjugal. Du sang coule le long de sa nuque, glisse sur sa nuisette en satin violine pour finir sa course sur la moquette beige. La reproduction du célèbre tableau est une mauvaise copie issue d’un calendrier acheté en grande surface, deux punaises jaunes perforent la nuit pour se mélanger aux autres étoiles de Van gogh. Elle était fière le jour ou elle avait accroché ses punaises, elle disait à tout le monde qu’elle avait un Van Gogh dans sa chambre. Et maintenant, la voilà debout, immobile ou presque, seules ses mains sont en mouvement et s’activent avec violence sur son oreille gauche.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé une exposition de tableaux.
Sur son lit, le gardien en état de choc expliqua que, le temps qu’il tourne le dos pour fermer son guichet, les visiteurs avaient subitement disparu.
– C’était impossible qu’ils se volatilisent comme ça, dit-il. J’ai fouillé dans les trois salles voisines et je n’ai trouvé personne. Je croyais rêver. Plus que perturbé j’étais, je me suis pincé mais j’étais bien dans la réalité, à mon poste et ma montre indiquait qu’il était quinze heures.
– Étiez-vous à jeun ? demanda un jeune interne.
– Qu’insinuez-vous ? Que je bois durant mon travail !
– Non, mais que voulez-vous je suis le protocole. Je dois vous poser toutes les questions du questionnaire.
– Venez-en aux faits, s’agaça le policier venu enquêter. C’est très urgent de savoir ce qui s’est passé. Alors, monsieur racontez-moi.
– Tout à coup, j’ai vu les visiteurs éjectés des tableaux. Ils étaient rentrés à l’intérieur ! J’ai cru devenir fou. L’un était ahuri, les vêtements en lambeaux et criait tant et plus qu’il était poursuivi par un lion, un autre tout ensanglanté avait été transpercé par une flèche encore fichée dans son épaule, une femme dévêtue et plus qu’hystérique s’était, quant à elle, retrouvée nue sur un divan. Un autre toussant et crachant m’expliqua qu’il avait failli se noyer après être tombé d’un radeau. Une femme barbouillée de peinture disait qu’elle avait failli s’étouffer dans un entrelacs de couleurs. Un autre vêtu comme un manant hurlait de douleur en sautant sur place. Des voleurs de grand chemin lui avaient brûlé les pieds pour lui faire avouer où il avait caché ses liards. Une autre en tenue d’Ève demandait la pilule du lendemain après sa rencontre avec un certain Adam. Quant aux deux enfants, tout barbouillés de miel, ils étaient ravis d’avoir serré la pince du Petit Prince.
Suite à cette hallucination collective, sans autre forme de procès, les musées rouvrirent leurs portes le lendemain.
Bravo pour l’originalité de l’idée, dépitée de ne pas l’avoir eue avant vous !
Merci beaucoup Grumpy. Ne lisant pas mes ami(e)s avant mes intenses réflexions, je ne savais pas si cette idée avait été exploitée. Nous attendons demain pour connaître la nouvelle proposition de notre cher Pascal. Belle soirée à vous. Ophélie
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau.
Pour la première fois de leur vie ces personnes avaient pris le temps de s’arrêter pour regarder Un tableau,
habituellement elles passaient de salle en salle
se prenaient en selfie devant les toiles puis poursuivaient la visite
sans s’arrêter, sans contempler
ce jour là elles étaient entrées dans la Salle aux Autoportraits
et chacune d’entre elle s’était retrouvée devant son double, devant son sosie pictural
extraordinaire coïncidence!
quelle aubaine pour ces fanas du selfie
se prendre en photo avec de lointains et illustres ancêtres!
Et chacune de poser dos au tableau…
Le drame advint au moment du déclic collégial
toutes les couleurs se détachèrent des tableaux et tombèrent au sol en flaque
chaque toile redevint blanche comme un linceul
et sur chaque smartphone apparut…
Le Cri de Munch
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de…
Il n’avait rencontré aucun obstacle majeur durant son trajet en voiture. Et maintenant, il cherchait une place où se garer, à proximité du Commissariat. De préférence où il n’y avait pas de caméra de surveillance.
Il avait pris un lot de précautions : voiture volée, plaque modifiée : un petit coup de marqueur noir et du Tipex avaient transformé les 3 et les 8.
Il enfila une cagoule beige, posa une paire de lunettes solaires sur son nez et enfonça un Panama sur sa grosse tête. Parfait !
D’un pas décidé, il se dirigea vers la porte principale. Un chuintement, un grondement puis les pans vitrés s’écartèrent lentement.
L’homme se dirigea vers l’accueil et face à l’employé de service, il déclara :
– Je veux voir le Co…
– Bonjour, Monsieur. Vous désirez voir le Commissaire ?
– Oui, c’est cela, c’est bien cela.
– Et pour quel motif ?
L’homme passa une main gantée sur sa cagoule.
– C’est pour… je ne sais plus…
– Une plainte ?
– Oui, c’est ça, pour une plainte.
– Et quel est le motif de cette plainte ?
L’homme masqué sentit un fluide glacial couler le long de sa colonne vertébrale.
– C’est en raison de …. je ne sais plus.
– La tâche va être difficile, vous voulez porter plainte contre quelque chose ou quelqu’un ?
– C’est contre… je ne sais plus…
L’employé empoigna son téléphone et contacta le Commissaire.
– Excusez-moi de vous déranger mais à l’accueil, il y a …De suite ? Comme vous voulez, je le fais conduire…
Quelques secondes plus tard, l’homme masqué se trouvait assis, face au Commissaire.
– Alors, que me vaut cette visite ? demanda le Commissaire, avec un sourire complice. Êtes-vous le cadeau-surprise que me fait mon épouse pour mon anniversaire ?
– Euh… je ne me permettrais pas, monsieur le Commissaire. Je suis venu de mon plein gré pour…
– Pour ?
– Porter plainte . Je vous jure. Mais je ne me souviens de rien.
– Nom et prénom ?
– Je ne sais plus…
– Profession ?
– Je ne sais plus…
– Dernier domicile ?
– Je crois que c’était une salle du Musée.
– Lequel ?
– Je ne sais plus…. Je suis désolé, monsieur le Commissaire. c’est comme ça, tout s’est effacé d’un seul coup…
– Essayez de vous souvenir de quelques détails…
L’homme masqué s’enfonça dans son siège, passa ses mains nerveusement sur sa cagoule et frotta ses oreilles.
– Oui, c’est ça…une personne est tombée. Boum, sur le parquet en…
– En ?
– Je ne sais plus…
Le Commissaire tendit la main, appuya sur la touche du parlophone, réclama deux cafés puis attrapa un stylo. Il l’aimait bien ce stylo. Une admiratrice un peu folle le lui avait offert . Un tube argenté incrusté de verreries et une pampille de soie rouge.
Le Commissaire agita son stylo sous son nez, faisant glisser la pampille le long de sa lèvre supérieure.
– Ah…reprit l’homme masqué, je me souviens..
– De quoi ?
– Montmartre.
– C’est le quartier des artistes…
– Peut-être… mais non, c’était au Musée.
Agacé, le Commissaire haussa le ton :
– Écoutez, si vous faites preuve d’autant de mauvaise volonté, je ne…
– Ah, peut-être, il me semble que… ça sentait le tabac et la carotte…Oui, c’est bien ça…ces odeurs mêlées… les visiteurs tombaient comme des mouches.
– Bien, nous progressons. Donc, vous ne savez plus qui vous êtes, mais vous êtes certain que dans un musée, les visiteurs tombaient comme des mouches en raison d’une odeur entêtante de tabac et de carotte…
– C’est bien cela !
– Et c’est tout ?
– C’est tout, je vous le jure, Monsieur le Commissaire.
– Bien, bien. Nous allons donc mettre tout cela par écrit.
– Oui, Monsieur le Commissaire. Ainsi, nous n’oublierons rien. Mais, il reste un problème
– Et lequel ?
– La toile, cette damnée toile, cette croûte qui a défrayé la critique. On parlait même d’un vengeance.
Le Commissaire tendit l’oreille , ferma les yeux et posa ses deux mains à plat devant lui. Les secondes filaient. L’homme masqué se tortillait sur sa chaise.
Brusquement, les doigts du Commissaire pianotèrent sur le clavier de l’ordinateur.
– Mais c’est sûr ! s’écria-t-il. Un coup de maître, un coup de génie ! Un coup… foireux.
– Je ne vous suis pas, Monsieur le Commissaire !
– Vous êtes un génie ! Et même si vous tenez à garder l’anonymat, au vu de tous les détails qui vous ont échappé, j’ai trouvé !
– Vraiment ? Alors, je ne vais plus être frappé par la malédiction ?
– Malédiction ? De quelle malédiction parlez-vous ? Vous vous prenez pour Toutankhamon ?
– Euh… euh…
– Cessez donc, de braire ! Et surtout… ne faites pas l’âne bâté…
– Nom de Dieu, hurla l’homme masqué ! Ça y est…je trouvé le nom du tableau …
– Il vous en a fallu du temps ! Franchement il n’y avait pas de quoi fouetter une toile avec la queue d’un âne !
L’homme masqué enleva sa cagoule, fit une courbette et s’en alla en murmurant :
– Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique….
© Clémence.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de…
« INQUIETUDE MAJEURE POUR LES MUSEES ». Voici le titre de tous les journaux depuis quelques jours.
Dépassant le pays, ce titre journalistique se multiplie dans tous les autres.
Cela fait les choux gras du journalisme. Tout le monde y va de son avis. Cependant, rien, non, rien ne laisse suspecter quoi que ce soit quant à la cause qui a pour effet que tous les musées ferment leurs portes contraints par le phénomène extraordinaire qu’il s’y produit.
Les hôpitaux de chaque ville affichent complet où un musée de taille honorable se campe. Les examens les plus poussés, de la radio à l’IRM sont effectués sur les victimes qui depuis le phénomène restent sidérées et alitées, une perfusion au bras. Plus de paroles, plus de mouvements, le regard médusé et pourtant, paradoxalement serein et presque irréel !!! Sommes-nous en présence d’un phénomène irrationnel, d’un bouleversement chimique, d’une manipulation inconsciente ou peut-être quelques extras-terrestres pointeraient-ils le bout de leur nez ? Seule une étude approfondie de nos scientifiques chevronnés sous l’accord de nos autorités les plus hautes qui vont se réunir incessamment pourront sans doute en déceler l’origine. Toujours est-il que le commun des hommes sont terrorisés et attendent.
Les journaux nourrissent leurs délires et somatisent sur le fait que, dans la première galerie du Louvre en ce jour où étaient réunis par le fait du calendrier, Leurs Saintetés, le Pape et le Dalai lama en visite au musée pour admirer des merveilles picturales. Le directeur ayant choisi de réunir pour les admirer ensemble, les peintures de La descente de la Croix de Rubens (1612-1617), ainsi que Les noces de Cana de Véronèse (1563). Par contre, cet incroyable choix de la Métamorphose de Narcisse de Dali (1936) y fit voir un signe du destin. Quel mélange de thème incompréhensible avec les deux autres ! Quelle mouche avait piquée cet homme ?
Le directeur du Musée, n’avait-il pas réfléchi ? Et pourtant, c’est dans ce choix que tous y virent un œil du destin. Chacun y allant de son grain de sel.
Pour les autres musées, des investigations étaient également élaborées pour en chercher les origines.
Un seul gardien du musée du Louvre, sourit dans son coin, juste dans son petit espace, à l’arrière des trésors picturaux. Lui, sait. Lui seul……..
Justement, le Créateur n’avait-il pas promis (voir mon écrit précédent) qu’il allait descendre. Et bien ! Il était bien miraculeusement perceptible et tous ceux qui étaient là ce jour, le virent l’espace d’une nano seconde.
C’est court une nano seconde mais il se fit entrevoir telle une fumée légère, aérienne, telle une brume de bonheur irréelle qui se faufilait et se posait sur leurs paupières à tous, petits et grands. Puis, la stupéfaction passée, cela les avait sidérés, momifiés, le silence s’était en eux installé. Ils se réveilleraient, le Créateur le savait et ils oublieraient, mais le Créateur avait besoin comme ça, de faire un boom à sa façon et comme le Créateur est censé être partout, il était bien entendu apparu dans toutes les premières salles de tous les musées. Il faut dire qu’il voulait en avant-première, se rapprocher de Fred Vargas, il l’avait promis à son intérimaire qui bien sûr n’avait pas encore pris ses fonctions là-haut et était resté en cas de besoin en subjectif gardien de Louvre.
Vargas, justement, avait admiré avec une force divine, la descente de la Croix, incroyable !
Son livre serait lu, le Créateur allait le lui faire savoir par ce subterfuge planétaire et de par le monde entier. Tout le monde saurait que l’humanité était en péril. Dali avait peint la métamorphose, l’homme lambda pouvait s’interroger.
PS : Voilà, ANNE, vous vouliez une suite, je l’ai faite. Merci pour votre attention.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de…
Goya, celui intitulé Les Vieilles.
Ce superbe et cruel tableau fait une hécatombe, surtout chez les femmes.
En effet, en le contemplant un peu trop longuement et un peu trop près, beaucoup d’entre elles poussent des cris, gesticulent et tombent inanimées. Elles voient leurs propres visages dans quelques années … C’en est trop . Les pompiers sont appelés pour les emmener aux urgences et de là, parfois au funérarium ; certaines sont tellement saisies d’effroi qu’elles en succombent. Il faut dire que les deux femmes au centre du tableau, peintes avec un réalisme épouvantable, n’invitent guère à l’admiration béate. Elles sont si affreuses qu’elles sont près d’être balayées par le personnage qui est derrière elles mais qu’elles ne voient pas . Cette allégorie de la décrépitude, de la laideur, en totale contradiction avec notre époque de cocooning, de bien-être, de bienveillance envers soi, ne peut qu’être fatale aux âmes faibles. En conséquence, le directeur de l’hôpital s’est mis en rapport avec le directeur du musée pour lui demander de le fermer. Il était devenu impossible d’accueillir aux urgences, surtout avec la pénurie actuelle de soignants autant de personnes choquées après avoir vu le tableau de Goya.
La Santé contre la Culture il ne manquait plus que cela ! Les urgences contre Goya, le monde allait bien mal et le gardien de la salle au tableau incriminé, en butte avec sa hiérarchie, s’est fait une joie d’appeler le journal local pour raconter par le menu les évanouissements de ces dames. L’article paru dans la presse
a ému la population et le musée a dû fermer ses portes, une journée durant, pour les rouvrir avec, à l’emplacement des Vieilles, le tableau d’un peintre inconnu, sorti de la réserve, intitulé Vagues à l’âme. Le gardien attend les réactions des visiteurs.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de…
de la petite soeur de Dali : Ana Maria.
Longtemps restée dans l’ombre de son frère , elle avait écrit deux ouvrages sur sa vie.
Selon une déclaration d’un des proches de Ana Maria, elle n’a pas divulgué l’existence de ses toiles avant la fin de la vie de Dali, par fidélité envers son frère envers qui elle avait une grande admiration.
Après son arrestation pour espionnage en 1938 pendant les Guerres d’Espagne, elle avait gardé de profondes séquelles de torture dont elle s’était remise grâce à la littérature. Ce qui n’est pas connu du grand public, c’est qu’elle avait pris aussi avec son frère dont elle était modèle, le gout de peindre.
Plus tard, ses oeuvres ayant été sorties de l’ombre, les tableaux de Ana Maria ont été introduits dans certains musées.
Selon le plan de protection VigiArts des musées, ils resteront fermés jusqu’à nouvel ordre par précaution, les services d’investigation font actuellement des analyses sur les tableaux de Salvador Dali, pour être sûrs qu’ils ne soient pas également concernés.
Les personnes touchées par le phénomène auraient été prises d’un malaise après 5 minutes de contemplation d’un tableau de Ana Maria.
Selon le témoignage de plusieurs d’entre eux, ils auraient vu une lumière éblouissante sous forme de flash, puis la soeur de Dali, ainsi que Dali lui même s’adresser à eux, pour leur délivrer un message; message encore tenu secret par les autorités.
Il auraient été ensuite pris d’un malaise. Leurs jours ne sont pas en danger.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant gar-der l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de Vasarely.
En effet, les premières manifestations anormales eurent lieu au musée de Budapest dédié à l’artiste. Le secret du premier témoignage du gardien fut vite éventé et ne put guère être gardé longtemps. C’est là-bas que l’on nota le plus de victimes. Les premières personnes touchées furent prises de ver-tiges et de nausées après avoir contemplé et admiré les tableaux du maître. Dans un premier temps, on attribua ses phénomènes aux lignes et jeux de couleurs étranges qui trompaient les rétines. C’était une des raisons d’ailleurs qui attiraient un grand nombre de curieux.
On fit le lien avec l’artiste quand des phénomènes identiques furent constatés aux musées d’Aix-en-Provence et à Pécs en Hongrie. Le doute ne fut plus permis lorsque le musée de Budapest fit savoir au monde à son tour l’existence de ces phénomènes étranges. Par précaution, on tint fermés les mu-sées n’abritant pas les œuvres de l’artiste. Très vite ils seraient réouverts petit à petit pour vérifier l’hypothèse posée suite aux constatations faites.
L’enquête se montra très ardue car les personnes et spécialistes en tout genre chargées des investiga-tions étaient, elles aussi prises de malaise lorsqu’elles cherchaient l’origine de ce phénomène. Toutes parlaient d’une impression, d’un sentiment irrépressible d’aspiration par le tableau qu’ils étaient en train de contempler. Hypnotisés par ce qu’ils regardaient, tout se qui se trouvait autour se mettait alors en mouvement et créait une sorte de vortex dont on se retrouvait prisonnier.
Il fallut tout le génie d’une ingénieure qui crut déceler la solution à ce problème. Une intuition bi-zarre lui avait soufflé une idée saugrenue. Mais devant l’incapacité des uns et des autres, on se ran-gea au projet de cette femme, fan absolue par ailleurs du grand artiste.
Une nuit, elle pénétra dans le musée de Budapest et opéra dans le noir absolu seulement guidée par le faisceau de lumière d’une petite lampe de poche. Elle déposa sur chaque tableau de Vasarely un drap blanc qu’elle fixa du mieux qu’elle put afin qu’il ne bouge pas au cours du transport. Elle fit de même dans tous les endroits du monde où l’on pouvait trouver des œuvres de l’artiste et les ramena toutes dans un lieu unique d’abord tenu secret. Elle rassembla donc tous les tableaux à la fondation qui lui était dédié à Aix-en-Provence. A présent l’intégralité de son œuvre était sur un même site, tout près de l’endroit où l’artiste avait passé de si belles années, tombé amoureux de ce lieu.
L’ingénieure voulant tester son hypothèse vérifia donc elle-même sa théorie. Elle débarrassa les ta-bleaux de leur drap blanc et commença à les contempler un à un en prenant le temps nécessaire avant de passer au suivant. Et à part l’émerveillement que suscitaient ses tableaux magnifiques, point de nausée ni de vertiges ni pire encore. Elle fit petit à petit pénétrer ses étudiants volontaires, pour qui tout se passa extraordinairement bien. Les jours suivants, on fit rentrer petit à petit des candidats de plus en plus nombreux attirés par le danger ou tout simplement la curiosité et plus jamais il n’y eu de phénomènes étranges.
L’œuvre entière et complète se trouvait là. Dans son écrin. Sur les terres tant aimées de l’artiste. Unie, réunie, unifiée. Les tableaux se répondaient, se complétaient dans une poésie de couleurs et de formes.
Tout était cohérent, entier, simple.
L’histoire fit grand bruit et apporta une notoriété sans précédent à l’œuvre de l’artiste qui put savourer de là où il se trouvait, la reconnaissance bien justifiée du fruit de son travail fantastique et la paix retrouvée de voir son œuvre complète réunie et pour toujours protégée.
Une douzaine de choristes participent au stage de techniques vocales organisé dans un chalet savoyard qu’ils découvrent à leur arrivée d’Ile de France. Les organisateurs de cette semaine en commun ont le flair pour trouver des lieux inspirants.
Tous se connaissent de longue date et ont déjà travaillé ensemble le chant. Par ailleurs, ils apprécient beaucoup Clara, la cheffe de chœur. Cette belle femme sait les encourager d’un sourire et leur donner de sa voix ou de son corps les conseils appropriés.
La semaine de stage s’achève par un concert que le groupe offre aux habitants de la région. Les choristes se rendent dans une autre vallée et découvrent le lieu du concert, une église de village à 1.750 m d’altitude. Les lieux sont inédits ainsi que l’acoustique particulière du lieu saint. Elle est belle cette église, avec ses teintes pastelles, ses bancs de bois clair et la décoration créée par les artisans locaux. Les stagiaires sont heureux, fiers et un peu intimidés d’être annoncés sur Internet et sur les panneaux des autorités et association locales. Ces derniers proposent, après la répétition générale, de leur offrir la visite commentée du joyau local, la chapelle St Antoine située à proximité de l’église.
Lors de la répétition, certains choristes découvrant l’amplification de leur timbre vocal entre les murs de l’église, en éprouvent des frissons de plaisir. Clara, plus dynamique que jamais, passe de l’installation des lieux à la direction du chœur. L’autel est reculé afin de laisser suffisamment de place aux vedettes d’un soir.
A l’heure convenue, un représentant du village accompagne le groupe vers la chapelle. L’air extérieur est vif et froid. Le paysage domine les toits de lauze qui brillent sous les rayons solaires. La chapelle du XVème siècle offre des peintures murales sur ses murs de façade. Les teintes d’ocre dominent. A l’ouverture du lieu, les stagiaires restent sans voix. Une magie de fresques murales décore du sol au plafond ce bijou de l’art baroque piémontais. Les scènes de la vie du Christ sont sobres et quasi joyeuses en dépit des thèmes bibliques abordés. Quelques représentations picturales échappent à l’histoire religieuse et évoquent des figures ou des accessoires plus contemporains des artistes peintres du XV siècles. L’une de ces figures, illustre une belle femme plantureuse qui sort souriante d’une maison un panier sur la tête. Les choristes ébahis se regroupent autour de cette œuvre. Les yeux clairs, le sourire bienveillant, la poitrine généreuse de cette jeune femme sur le mur les laissent interdits. En effet, la représentation peinte est le portrait de Clara. La sensualité exprimée les laisse dans un état de sidération extrême. Comment, la beauté, la présence dans cette peinture naïve peut-elle se révéler aussi réaliste. Le trouble des esprits est perceptible. Certains choristes cherchent un appui pour résister au vertige qui les submerge. L’un demande de l’aide pour retrouver la sortie et l’air frais du dehors. Les plus vaillants se posent mille questions : Comment Clara peut-elle être peinte depuis cinq siècles sur ce mur. L’émoi est tel que la raison ne suit plus : Oui, sa mère a des origines italiennes….
L’influence des symptômes des uns sur les autres amplifie le phénomène. Clara et Steve, le pianiste, n’ont pas accompagnés le groupe à la visite de la chapelle. Le représentant, guide ponctuel, ne sait trop comment réagir mais, en montagnard plein de bon sens, téléphone à la Mairie afin que soit demandé aux doyennes du village de venir illico presto assurer la remise en état des choristes. Pas question ici, d’avoir recours aux médecins, pharmaciens ou à l’hôpital. Turin est la ville la plus rapidement accessible. Alors non ; on fait comme toujours, et les chanteurs vont se remettre au plus vite de leur malaise.
Effectivement, deux des choristes comateux reprennent leurs esprits après avoir respirés les sels des grands-mères, deux autres, sortis à temps alléger leur estomac dans la nature et ceux qui voyaient les montagnes tourner au point d’en perdre l’équilibre retrouvent peu à peu leur vitalité.
Les voix, lors du concert, expriment largement de toutes ces émotions. C’est un grand succès….local.
Contrairement aux pratiques habituelles de déclaration aux autorités des phénomènes collectifs inexpliqués, personne là-haut ne s’est vanté de la sensibilité des choristes de Clara.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de ce cher Picasso.
En l’occurrence, Les Demoiselles d’Avignon.
C’était un groupe de Chinois. Ils voyageaient pour la première fois en Europe, et un séjour de dix jours était organisé en France, dont trois à Paris.
Visiter une capitale à un rythme soutenu, pour ne pas dire effréné, est un sport de haut niveau que seuls des Chinois chevronnés sont capables de relever.
Le Louvre au pas de course, juste pour photographier le sourire énigmatique de notre chère Joconde, le musée d’Orsay au trot pour goûter à l’impressionnisme, et le musée Picasso dans le Marais à toute bride. C’est une chose de voir un tableau reproduit sur Internet, c’en est une autre de le voir de près.
Pendant la visite, seuls quelques tableaux étaient proposés à nos amis avec un guide offrant dans leur langue tout aussi rapidement que leur allure, des détails croustillants, rendant la présentation supportable.
Les voilà devant le célèbre tableau de Picasso donc, Les Demoiselles d’Avignon. Crépitements de flashes, commentaires rapides, vision sous tous les angles, de près, de loin, chinoiseries en tous genres.
Le tableau intriguait. Dérangeait. Effrayait. Etait incompréhensible, en somme.
Comment pouvait-on peindre des femmes avec des visages désarticulés, fragmentés ou émaciés, des corps géométriques, des masses informes occupant tout l’espace, des masques à la place de visages ? Nos Chinois de passage n’avaient pas l’habitude d’un tel spectacle. Pas assez cartésien. En dehors de leurs normes. Top irréel. Trop cubique. Trop futuriste. Trop géométrique. Trop provocant. Trop impudique à leur goût. Trop révolutionnaire.
Ils ne comprenaient pas comment cette « œuvre » était devenue majeure, hors de prix, que le monde entier était prêt à s’arracher à coups de millions de dollars. Cela leur donnait le tournis. Un malaise s’installa au sein du groupe. C’était ça l’art moderne ? Trop peu pour eux. Ils ne cherchaient pas à comprendre ; c’était un langage hermétique à leurs yeux.
Leur tête n’était absolument pas en accord avec l’œuvre du peintre espagnol, à la renommée internationale. Quelques femmes commençaient à se sentir mal, à agiter leur éventail, à soupirer de plus en fort. Quelle déception ! D’autres étaient déjà assises sur les bancs, pourtant interdits au public. Transgression. Les gardiens accouraient pour chasser les intruses. Mais, devant le spectacle, des femmes dans les pommes, certaines en début de malaise, d’autres s’éventant à tout rompre, un des surveillants appela la sécurité et le Samu arriva en renfort quelques minutes après.
Le tableau avait suscité une telle angoisse que le musée évacua tous les visiteurs séance tenante pendant une heure.
Branle bas de combat dans le musée. Ballet des civières, masques à oxygène, massages, premiers diagnostics, direction hôpital de Maison Blanche dans le Marais.
Tout ce charivari perturba le programme établi avec tant de soins. Le reste du groupe fut confiné dans l’hôtel, au cas où, terrassé par l’inquiétude et dans l’incapacité de rendre visite à leurs compatriotes à l’hôpital, ne connaissant pas les us et coutumes médicales en France.
Enfin, des nouvelles. Plus de peur que de mal ! Les touristes chinoises avaient souffert de malaises vagaux : trop d’excitation depuis leur arrivée, trop d’activités, trop de précipitation. Tout le monde fut rassuré, mais l’ombre du tableau plana sur le groupe jusqu’à la fin du séjour, comme une œuvre maudite. On ne les reprendrai plus jamais avec cet artiste, voir Paris et être malade… ce n’était pas prévu au programme…
Panique en ville
Un étrange phénomène
Lit-on dans les colonnes du canard
Ce sont les trois mots répétés par la gardienne
Comme une douloureuse antienne
A la journaliste dépêchée sur les lieux
Je vous le dis , c’est un cauchemar
Je suis obligée d’empêcher l’accès au musée…
Depuis « son » arrivée
La population traumatisée vit cloîtrée
Les commerçants ferment boutique
Sitôt la nuit tombée
Un vent nouveau sème la panique
Inconnu dans la région
Un souffle violent qui n’a pas de nom
Mais qui fait tellement peur
Et qui hurle jusqu’à point d’heure !
C’est arrivé brusquement
Le jour où le conservateur l’a accroché :
Le tableau.
D’ailleurs, dès le lendemain, il a démissionné.
De la ville d’en bas à celle d’en haut
On n’entendait plus que lui
Les coqs se sont tus
Les poules n’ont plus pondu
Les bébés n’ont pas arrêté de pleurer
Les mamans ne trouvaient plus les mots
Pour arrêter leurs sanglots.
L’affaire est remontée au ministère
Qui a dépêché, vite fait bien fait, un jeune fonctionnaire
Qui a débarqué un lundi matin
A la porte du musée, une valise à la main
Ses tympans hautement protégés
Il a courageusement traversé toutes les allées
Jusqu’à se trouver face au tableau maudit
Il l’a décroché
Enfermé
Scellé
Emporté
En laissant juste cet écrit :
Ici a diaboliquement sévi *« Le cri ».
* « Le cri » d’Edvard Munch
Le Directeur du Louvre avait remarqué que depuis plusieurs jours certains gardiens présentaient des comportements bizarres. Agacé car ça la foutait mal pour la réputation du plus grand musée du monde qu’il était si fier de diriger, il avait failli user de remontrances pour finalement admettre que quelque chose d’anormal était en train de se passer.
Les gardiens se dandinaient, gesticulaient, se grattaient, se secouaient, on n’en n’était pourtant plus à l’époque de la danse de Saint-Guy ? Il alla jusqu’à demander à la Conservatrice en chef du département peintures de le pincer pour lui prouver qu’il ne rêvait pas, ce qu’elle fit bien volontiers en y mettant tout son coeur.
Et plus grave, voilà que l’étrange maladie attaquait les tableaux. Les fruits des natures mortes moisissaient, le lait de la Laitière avait tourné, le Sacre de Napoléon montrait sa mère Laetitia couverte de boutons, l’Odalisque s’était mis le dos en sang à force de le gratter, les convives des Noces de Cana et même Jésus se couvraient les uns après les autres de furoncles et autres bubons …
La Victoire de Samothrace avait beau battre des ailes pour aérer, le microbe se répandait, Mona Lisa, elle, au début, ça la faisait marrer protégée qu’elle était de la contagion par son carreau de verre, pourtant son sourire petit à petit se crispait.
Une enquête très discrète fut commandée, laquelle révéla que le phénomène avait commencé à se manifester depuis déjà une semaine après le départ de trois groupes de touristes Japonais et cinq de Chinois. Nous auraient-ils ramené sans le savoir une cochonnerie de maladie asiatique ?
On vérifia aussitôt auprès de Versailles si par hasard ses gardiens ne souffraient pas de démangeaisons, ces mêmes groupes étant allés visiter le château le lendemain. On lui répondit qu’en effet il semblait que là-bas aussi une sorte de prurit se développait mais qu’on avait cru dans un premier temps qu’il s’agissait de puces de lit ayant niché dans celui la Reine.
Le Directeur, perplexe, avait imaginé un instant qu’il était possible qu’un microbe de peste brune lâché par le Maréchal Goering lors de sa visite d’inventaire 75 ans plus tôt ait pu se réveiller.
Il se fit décrire par les guides quel circuit ces visiteurs avaient effectué dans les salles des peintures et devant quel tableau ils se seraient attardés le plus longtemps.
Et voilà, elle était là la réponse ….
A force de photos quoique sans flash, les touristes du Pays du Soleil Levant et de l’Empire du Milieu avaient infecté de leurs puces numériques l’immense tableau qui les avait tellement fascinés : Le radeau de la Méduse.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau exposé à la Fondation Meyerle pour une rétrospective exceptionnelle. L’employé est formel. Les visiteurs qui ont osé regarder l’autoportrait droit dans les yeux ont été en quelque sorte frappés par la foudre, par un arc électrique qui les a jetés à terre. Ils ont ensuite été pris d’une crise de mélancolie sans précédent, creusant leurs joues et leurs orbites, exactement comme celles du peintre sur le tableau. Transformés en loques humaines, peinant à se relever, grelottant et le teint devenu blafard à l’image du portrait, la dizaine de visiteurs fut immédiatement transportée à l’hôpital le plus proche. C’est précisément dans les ambulances de la Croix Rouge que certains manifestèrent des nausées et que leurs veines commencèrent à gonfler. A leur arrivée dans la salle blanche des urgences, les médecins n’en crurent pas leurs yeux : les patients s’étaient mus en une incroyable palette de bleus : du bleu ciel sur les jambes de la jeune blonde à la robe fleurie, à l’outremer sur le crâne de l’homme à la veste en daim, en passant par le turquoise flamboyant à la figure d’un vieillard en costume noir.
Pendant que le corps médical s’agitait et essayait de trouver des solutions face à cette manifestation assez vite qualifiée de surnaturelle, la panique était à son comble à la Fondation Meyerle. C’était l’hécatombe sous les yeux du jeune Picasso. Il fallait absolument évacuer. L’autoportrait déversait une vague de désespoir bleuté sur quiconque osait le regarder en face. L’exposition ferma ses portes, officiellement pour cause d’incident technique temporaire. La direction prévint immédiatement les autres musées et salles d’exposition. Par précaution, tous les musées contenant des tableaux de la période bleue de Picasso fermèrent sur le champ.
Pendant que les salles de la Fondation Meyerle se vidaient, le jeune conservateur stagiaire, chargé spécialement de l’exposition, eut une idée. Avec le gardien qui nous rapporta les faits, il fit passer les visiteurs foudroyés au premier degré, encore capables de se mouvoir, dans l’une des dernières salles de l’exposition. Face aux arlequins et aux saltimbanques, leurs visages rosirent et leurs yeux pétillèrent. Ils semblaient guéris de leur mélancolie passagère.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de près.
De très près, même. Tout aurait commencé avec le petit Raymond de la 5ème B, le nez sur la toile, en train de snifer quelque nature morte de Manet au musée d’Orsay.
« Ça pue la pivoine décomposée, maîtresse. C’est vraiment réaliste, comme vous dites !
— José ! On ne touche pas aux œuvres, même avec le nez ! Contente-toi de regarder s’il te plaît ! »
Trop tard, toute la classe s’est mise à humer chaque tableau, cherchant la senteur d’un sous-bois derrière un déjeuner sur l’herbe ou encore l’odeur de vieux tabac dans un café de Degas.
« Ouech, sa pué la pipe de mon gran-père, sur la tète de ma mère ! »
« Va z y demain sandra tu verras comme ca chlingue les fruits pourris à l’automne »
Les commentaires fusaient sur les réseaux sociaux, chacun y allant de son impression olfactive, agrémentée d’une photo de la toile en question. Jamais autant d’œuvres n’avaient circulé sur Instagram, Facebook ou Twitter, poussant les jeunes, puis très les adultes, à s’emparer du phénomène.
Le petit Nicolas s’était surpris à éternuer sur le chat de la petite Julie Manet, lui allergique à tout, quand le grand Robert s’était piqué le nez à retrouver discrètement quelque odeur familière sur le minou de l’origine du monde.
« Oh ! Marie-Louise ! »
Chaque jour, le musée d’Orsay était complet, concurrençant le Louvre qui ne désemplissait pas, du coup. D’autres musées sont devenus victimes à leur tour de cette mode, quand, au bout de quelques semaines, de nombreux signalement de nausées, de convulsions, de visions troubles et troublantes, imputés jusque là à des intoxications alimentaires jamais prouvées, ont fini par alerter les autorités sanitaires.
Un cas grave d’infection rénale sur un enfant de douze ans a obligé la Ministre de la santé à approfondir l’enquête et prendre au sérieux ce phénomène qui alimentait les réseaux sociaux. Des experts ont analysé quelques pigments de toiles présentées à l’enfant. Les résultats ont été stupéfiants.
Tous contenaient la molécule thuyone, et en grande quantité. C’était aussi incroyable que vrai, les peintures de l’époque avaient utilisé de l’huile d’absinthe pour lier leurs pigments. Tous les musées ont été fermés jusqu’à l’inventaire complet et la mise sous verre de chaque œuvre contaminée. On en comptera près de vingt-cinq mille.
Depuis leurs réouvertures, les musées restent vides. Et comme dit le grand Robert, au comptoir du Café des sports, du côté de Casteljaloux, devant son ballon d’Armagnac qu’on vient de lui remplir :
« J’vais quand même pas monter à la capitale pour contempler un verre sans pouvoir le siffler. Tu m’connais, Jeannot ! Autant rester là… Regarde moi ça comme c’est beau ! »
Il lève alors son verre et hume avec une délectation toute particulière ce chef d’œuvre du Moyen-Âge qui le mènera un jour à sa perte dans son tableau quotidien de fin du monde.
« Oh ! Marie-Louise ! »
Erratum : « Le petit José de la 5è B » (après vérification de madame Filliol, Raymond n’était pas impliqué)
Mais point d’erratum pour le grand Robert …
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de Picasso, Guernica. Elles étaient terrassées par des tremblements, des angoisses et des malaises cardiaques. L’épidémie se répandit à toutes les œuvres abstraites , aux scènes violentes. Le musée du Louvre fit intervenir des spécialistes en art-thérapie et un certain calme revint permettant une réouverture générale des musées. Une nouvelle alerte se produisit quand on découvrit une classe entière figée dans une pose reprenant la scène des vêpres siciliennes. Psychologues et psychiatres réussirent en deux jours à rétablir la mobilité des enfants et à les rendre à leurs familles affolées.
Nouvelle fermeture, stupeur des spécialistes, impuissance totale de l’art-thérapie. La solution vint de l’écriture … un atelier d’écriture au musée permit grâce à des consignes d’écriture appropriées la visite des œuvres de Picasso … une station devant la mort de Marat … les visiteurs, invités à écrire leurs ressentis, repartaient heureux et satisfaits sans manifester le moindre symptôme de la maladie. Désormais une étape écrire au musée est obligatoire à l’entrée de certaines expositions sensibles et à chaque visite des collections permanentes des musées nationaux.
Écrire au musée, pratique initiée au musée des beaux arts du Canada est devenu en quelques années une manière pacifiée de lire certaines œuvres.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés.Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat,plusieurs personnes ont dû être hospitalisées après avoir contemplé un tableau.
Pas une toile connue,célébrée et adulée.Non,un obscur petit format accroché dans un renfoncement entre deux géants de trois mètres sur cinq, fanfaronnant à ses côtés.
A droite,la Bataille de Gergovie au moment de l’ultime assaut des ennemis, par Louis Henri Duchaume.
A gauche,Childebert de Mortagne déclarant sa flamme à Marie Blanche reine de Tuscanie,princesse de Rochester,marquise de la Cornouaille Paimpolaise de Léon Desmoine.
Lui,le petit,le sans grade,David à l’ombre des Goliath,s’intitulait : Nada, oeuvre de Jigomez Pietro de los Angeles de Rabaneda y Armada,peintre du 19ème siècle, précurseur du mouvement Néo-néantiste.
C’est au cours d’une visité organisée par la ville que des abonnés non avertis avaient eu l’attention attirée par Jean Louis,leur guide,sur cette oeuvre insolite et dérangeante.
Au fur et à mesure que Jean Louis expliquait le message de l’artiste,les encourageant à scruter certains détails les personnes se sentirent mal.D’aucuns n’arrivaient plus à respirer,certains gonflèrent dangereusement sous l’effet d’un oedème de Quink généralisé,tandis que quelques femmes s’affaissaient en silence sur le parquet vitrifié du musée.
Un gardien qui passait par là donna l’alerte,il affirma plus tard avoir senti une odeur de soufre autour du groupe.
Les victimes furent évacuées en ambulance vers divers hôpitaux,tandis qu’une cellule de crise se mettait en place au pied du grand escalier menant à la Victoire de Valparaiso.
La sécurité,appellée en urgence,chercha en vain le guide afin qu’il témoigne.En arrivant sur les lieux, elle eût juste le temps d’apercevoir une queue fourchue disparaissant rapidement derrière une colonnade.
L’on se dépêchât de remiser le tableau dans les collections secrètes.
De peur que l’individu ne réitère son forfait,on ferma tous les musées en prétextant une grève du personnel.Seul un gardien ayant assisté à la scène et dont on avait omis de graisser la patte pour obtenir sa discrétion,révélât sous le sceau de l’anonymat,une partie de l’affaire.
C’était un produit ancestral.
Plusieurs personnes ont dû être hospitalisées après avoir contemplé des tableaux de Crozat Coulmont.
Promenons nous au Tate Modern de Londres. L’un des gardiens tient un journal de bord des événements quotidiens. Il est noté à plusieurs reprises des eternuements et des difficultés respiratoires. Au point que le service médical a dû intervenir.
Une enquête a été menée sur les types de populations, leurs classes d’âges, leurs maladies chroniques. Nulles similitudes. Le mystère restait entier.
Le conservateur du musée fut interrogé, le responsable des collections audité, les personnels de caisses contrôlés. Sans succès. En revanche du côté des agents d’entretien….on eu plus de chances. Ils faisaient mention de poussières blanches. Premières pistes, premières analyses..
Trouvez 1 point commun avec les constructions romaines vieilles de 2000 ans.
Quel matériau peut à ce point évoluer dans le temps sans se figer complètement? Il est caustique. Vous y trouverez les symptômes d’irritation des muqueuses, des voies respiratoires.
Alors, vous avez une idée? A vous de me dire écrivains en herbe que l’imaginaire laisse aller, l’esprit vagabonder. A vos stylos si le coeur vous en dit.
Moi, je me suis éclatée à chercher et à structurer.
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de…non, LE tableau de Léonard de Vinci : LA JOCONDE .
Le pauvre gardien en est encore tout chamboulé.
Moi, Jean Perdora, journaliste de la revue « ART-CONFIDENCES », je connais bien le gardien en question.
Alors, vu l’état de choc dans lequel je l’ai retrouvé, je lui ai proposé un petit remontant au bar du coin en lui promettant de ne pas révéler son nom puisque c’était son souhait.
Et tout en enfilant quelques réconforts « cul sec », et dans un débit de paroles d’une rapidité proportionnelle à son trauma, il me raconte :
« si tu savais Jean, la trouille que j’ai eu ! C’était le jour de la saint Valentin comme tu le sais, et voilà que m’arrive un car complet du sud-ouest !
C’était des amoureux qui avaient gagné un concours lancé par le maire de Toulouse, la récompense étant un voyage à Paris, visite du Louvre comprise.
J’avais bien remarqué qu’ils étaient un peu bruyants, mais de là à…..
et j’avais bien remarqué que leur guide avait quelques difficultés à se faire entendre.
Tout à commencé devant LA JOCONDE .
Il se sont agglutinés sur elle en se bousculant, sans respecter la limite de précaution.
Leur guide appelait au calme,
Moi je leur ai demandé de reculer,
et voilà qu’un des leurs s’exclame : regardez….elle me fait de l’œil la Mona, elle me fait de l’œil !
Et un autre de répliquer : NON Couillon, c’est à moi qu’elle fait de l’œil !
Leurs compagnes réciproques s’en mêlent en s’offensant de l’audace de Mona.
– la garce…être venues de si loin pour supporter un tel affront !!!
A ce moment là, c’est allé très vite.
Je ne sais pas qui à commencé? Les femmes je crois bien ? En tout cas une bagarre générale s’est déclenchée. Des sacs à main, des chaises ont voltigé,
Des coups, des cris, du sang, des hurlements, des pleurs.
Les plus pacifistes couraient dans tous les sens et voulaient s’enfuir….
J’ai vite déclenché l’alarme. Ambulances et Polices ont fait le reste.
La moitié du car est parti à l’hôpital, l’autre moitié au poste.
On a du fermer le musée le temps de l’enquête et le temps de remettre de l’ordre. »
A ce moment là de son récit, le gardien en question s’enfile un dernier cognac toujours cul sec, soupire profondément et me confie, la larme à l’œil :
« Tu vois Jean…. ce qui me fait le plus mal dans cette histoire, c’est que depuis vingt ans que je la bichonne, que je la protège, que je la surveille, hé bien jamais elle ne m’a fait de l’œil à moi ! JAMAIS ! ….l’ingrate !
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de Salvador Dali.
Cela a commencé à Londres, à la Tate Gallery. Le tableau :Cannibalisme d’automne s’est animé. Plusieurs des fourchettes représentées dans l’œuvre s’en sont pris aux visiteurs et certaines blessures sont plus que profondes. Les cuillères ont extraits des yeux des voyeurs de leur orbite pour les stocker dans le tiroir du bas. Certains bras ont étranglé des enfants découpés ensuite au couteau sans dents. Des morceaux de viande humaine ont été exposés près d’une pomme pelée. Il s’avère qu’au bout d’une heure, avant l’intervention des secours, le tableau commençait à puer.
Quasiment au même moment, à l’ Art Gallery de Glasgow, les clous rouillés ont laissé choir un gigantesque Christ de la Saint Jean de la Croix. Revenu une fois de plus sur Terre, le Christ aurait agressé tous les touristes romains de passage. Les clous originaux auraient été substitués par un commando d’extraterrestres réclamant leur dû, volé dans une récente guerre galactique à la pinacothèque de Vénusville sur Brequin.
Une tête raphaélesque éclatant a explosé. Les milles éclats ont anéanti une école d’art en villégiature, professeurs, étudiants et chauffeur du bus. Ce dernier mettait pour la première fois les pieds dans un musée car il trouvait toutes ces expositions morbides et préférait sa collection de boules de neige.
L’énigme d’Hitler est sortie discrètement de sa collection très particulière. Le grand téléphone a colporté les abrutissements habituels, les discours du marteau ont tapés sur les anciens clous du tableau précédent et la grande marée s’est à nouveau défoulée sur le dos des nains bossus.
A Paris, Le cavalier de la mort s’est remis à galoper dans les rues, les égouts, dans tous les mouroirs de l’envie. Le bruit des os n’a entrechoqué personne.
Aux toutes dernières nouvelles, la côte du peintre a encore grimpé . Certains pays envisagent un conflit avec tout voisin tentant de mettre main basse sur leur mémoire molle du passé.
L’Art enfin sort des cadres.
J’aime beaucoup… pousser à l’extrême la proposition est encore plus séduisante merci
Un étrange phénomène aurait contraint les musées à rester fermés. Selon un gardien souhaitant garder l’anonymat, plusieurs personnes ont dû être hospitalisées d’urgence après avoir contemplé un tableau de Dali. Les victimes, une centaine d’adolescents et d’adolescentes, avaient visité le musée de Tampa en Floride et leur ossature était devenue friable, molle. Les médecins ne comprenaient rien à ce phénomène nouveau et n’avaient aucune explication. Deux mois plus tard un autre musée s’était vu accuser de provoquer des paralysies faciales, cette fois des œuvres de Francis Bacon étaient en cause et les visiteurs affichaient des rictus épouvantables. Une classe entière avait été sauvée, figée dans la posture des vêpres siciliennes. Un psychiatre avait diagnostiqué une hystérie collective alimentée par un trauma initial. Des mesures avaient été prises dans tout le monde muséal pour éviter les fermetures et la propagation e l’étrange épidémie.
Récemment l’attitude de visiteurs nord américains au musée des beaux arts de Rome devant une fresque figurant une bataille avait alerté un gardien. Les chiens de bronze devant la toile avaient été renversés, traînés pour que le groupe puisse se rassembler devant l’œuvre. Ensuite ils avaient été inviter à quitter le musée. La nuit suivante le musée avait fait l’objet d’une attaque d’une soixantaine d’individus masqués, armés de fusils anciens. La police immédiatement alertée avait subi des tirs désordonnés mais fournis avant d‘arrêter les émeutiers. Les suspects semblaient hallucinés et pris de brusques mouvements frénétiques. Les psychiatres avaient de nouveau diagnostiqué une démence collective. Elle serait liée au fort impact de la scène de bataille sur des visiteurs amateurs de scènes violentes. Le consulat était intervenu pour les extrader vers leur patrie où ils seraient jugés.
Les conservateurs des grands musées ont compris l’ampleur du problème. Aucune solution médicale ne semblant appropriée, la fermeture avait été décidée dans l’attente d’une meilleure sécurité des visites. On envisageait une épuration des œuvres :
Les nus, les scènes violentes, l’art abstrait dans son ensemble, seraient expurgés. Les musées du Vatican avaient commencé à masquer les corps trop dévêtus de La Chapelle Sixtine actuellement fermée. La galerie des Offices avait voilé la naissance de Vénus depuis qu’une mamie avait tenté d’exposer sa propre version de l’œuvre.
Certains conservateurs veulent profiter de cette période délicate pour restaurer leurs tableaux. De source recommandée on sait que des visites payantes, solidement encadrées ont lieu dans certains endroits, les visiteurs seraient triés sur le volet. Ils devraient par ailleurs se munir d’un certificat médical faisant valoir une addiction intense et potentiellement mortelle aux œuvres d’art.
Des parcours spéciaux en lien avec cette psychose seraient organisés dans les plus grands musées. Le coût de la visite qui se chiffre en milliers d’euros serait pris en charge par les mutuelles.
Certains conservateurs ont réagi violemment à de telles pratiques et préparent une réouverture prochaine de leurs collections avec une surveillance renforcée des thématiques sensibles.
Merci Pascal pour un sujet si inspirant pour moi ! Quelle belle idée !
Promis, juré…je n’avais lu ton choix, avant de rédiger mon texte…!
Aucun souci et même … être copié est plutôt flatteur ? Non ?