435e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat
J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
Vous voulez dire, les orteils ?
Non, non, …
Inventez la suite
– Je suis venu vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
– Vous voulez dire, les orteils ?
– Non, non, les oreilles
– Vous me dites qu’alors que vous êtes seul dans la salle de bain, quelqu’un vous parle ? Cette voix, la reconnaissez-vous ?
– Oui, c’est la même que celle de mon frère Lucien
– Comment décririez-vous cette voix ?
– C’est une voix nasillarde et saccadée ; Lucien avait cette voix-là, en particulier quand il était essoufflé
– Vraiment ! Vous parlez de votre frère au passé
– Ben oui, il y a longtemps qu’il n’est pas venu nous voir
– Lucien est-il votre grand frère ?
– Non, c’est le plus jeune
– Pourquoi pensez-vous qu’il se manifeste ainsi ?
– Il sait tout de ma vie et il a sans doute quelque raison de venir m’embêter
– Pouvez-vous m’en dire plus sur les liens entre Lucien et vous ?
– Ma sœur et moi, nous nous occupions de lui quand il était enfant. Vous savez comment c’est ; on lui faisait des recommandations comme de ne pas oublier de se laver les dents ou de fignoler les recoins comme derrière ses oreilles.
– Etait-ce important que Lucien soigne sa toilette ?
– Cela dépendait ; parfois, son directeur d’école faisait une revue de détail des élèves alors, il valait mieux qu’il n’y ait pas de remarque sur la tenue.
– Et que ce passait-il si des remarques étaient faites ?
– Ben, notre père en était avisé et sa colère à notre encontre était alors terrible. Le père vivait les remarques du directeur comme un véritable déshonneur. Mais ça n’a rien à voir avec ce pour quoi je suis venu vous voir.
– Vous pensez que cela n’a rien à voir avec Lucien ?
– Ben non, Lucien, il a disparu quand il avait neuf ans alors sa voix….
– Comment Lucien a-t-il disparu ?
– Il est parti à l’école un matin et le soir, il n’est jamais rentré
– Pourquoi disiez-vous que Lucien sait tout de votre vie ?
– Parce qu’il est surement au ciel et suis tout ce que nous faisons. Peut-être qu’il est content de nous surveiller à son tour
– Et donc de vous dire de vous laver l’arrière des oreilles
– Oui, sinon, vous éveiller l’attention, la méfiance, les soupçons ; c’est pour cela qu’il ne faut pas se mettre la puce à l’oreille. Sans doute que la puce, elle aime bien se mettre derrière l’oreille. Il faut l’en empêcher
– Donc, La voix qui vous rappelle les consignes de propreté quand vous êtes sous la douche, vous rend service
– Oui, mais quand même, elle pourrait dire qui elle est ; moi, j’aime pas qu’on me regarde à poil, quand je suis sous la douche ; surtout quand je ne sais pas qui me regarde
– Avez-vous demandé à la voix qui elle était ?
– Non, j’ai peur de blesser la voix, surtout si c’est Lucien
– En attendant notre prochain rendez-vous, je vous propose de prendre votre douche avec des bouchons d’oreille. Ce sera cent cinquante euros pour aujourd’hui
– Merci docteur
Je suis venue vous voir parce que chaque fois que je prends ma douche,une voix me souffle:
» Lave toi derrière les oreilles ».
– Vous voulez dire entre les orteils ?
– Non non,j’ai bien dit derrière les oreilles, confirma,agacée,la sirène d’eau douce venue consulter le poulpe qu’on lui avait recommandé.
– Comment voulez vous que j’obéisse puisque je ne possède que d’horribles ouïes.ceci malgré ma figure humaine qui plaît tant aux humains.Mon abondante chevelure n’étant là que pour cacher ces ouvertures inesthétiques.
D’ailleurs les choses seraient les mêmes s’il s’agissait d’orteils comme vous le suggériez, puisque je n’en n’ai pas non plus,juste cette magnifique queue souple et mordorée qui fait la fierté de notre espèce.
J’ai beau expliquer à cette voix la situation afin qu’elle me laisse tranquille,rien n’y fait,mes douches sous les cascades sont gâchées par cette intruse. »
Le poulpe,dans un même élan,se gratta le front,appuya son menton sur un tentacule pour réfléchir à loisir,appella sur son portable un sien confrère en vue d’un avis compétent,tendit un mouchoir à l’éplorée tout en lui entourant gentiment les épaules pour la réconforter.
La belle se calma un peu en attendant les conseils du polype.
» Bon,dit celui ci,j’ai eu un avis qui en vaut un autre mais il faut bien s’engager sur une première piste,toute aléatoire soit elle mais qui pourra peut être vous soulager momentanément de cette gêne par le biais de petits exercices à pratiquer régulièrement bien qu’avec modération,quotidiennement en tous les cas, et ce pendant au moins trois mois afin d’espérer obtenir une amélioration modeste mais significative dans une marge de manoeuvre…
Bercée par le ronron du discours,la sirène avait sombré dans le sommeil,ronflotant légèrement
sous le regard satisfait du praticien.
Cette première séance d’hydrohypnose semblait avoir porté ses fruits.
J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : – Lave-toi bien derrière les oreilles !
– Vous voulez dire, les orteils ?
– Non, non, …
Non, non, faut pas rire ! Je précise : « A chaque fois que je me douche au soleil,… ». Et voyez-vous, cela change tout. Absolument tout ! Comment cela ? Vous ne comprenez pas ? Notez, ce n’est pas grave, vous comprendrez plus tard. Pour l’instant, je retourne sous ma douche au soleil et je ferme les yeux. A peine, juste de quoi avoir un œil sur le monde et penser à ce que j’ai fait.
Si c’est grave ? A voir. C’est selon le point de vue. Mais je peux vous le jurer, je suis respectueux de l’écologie, de l’équilibre du monde, et, de ce fait, en quelque sorte de la pyramide alimentaire.
Et à propos de pyramide, vous ne me croirez pas ! Je la respecte scrupuleusement , en prenant ma douche sous le soleil, la fameuse pyramide de Maslow. Voulez-vous que je vous l’explique ? Non ? C’est comme vous voulez !
Bon trêve de pyramide, vous avez vu le saccage du trompe l’oeil de J.R ? Non, pas celui de Dallas, vous pensez bien, celui-là, je m’en balance. Quoique pour son côté cruel, nous avons peut-être un ancêtre commun.
Comment ? Ah…oui, j’en reviens à l’essentiel. Cette petite voix. Mais, rassurez-moi, nous avons bien tous une petite voix, une petite voix intérieure.
Mais à mon âge, encore entendre cette petite voix, c’est vraiment dérangeant. C’est comme une scie qui vous vrille les pavillons : « Lave-toi bien derrière les oreilles »
Et justement, c’est là que ça coince. Car si je me lave bien derrière les oreilles, je ne pourrai plus prendre ma douche au soleil. C’est comme ça depuis la nuit des temps !
Alors, tu parles Charles ! Toutes ces pensées me torturent quand je prends ma douche au soleil. Et voyez-vous, c’est comme en ce moment quand je vous parle – et que vous ne me répondez pas – tout cela tourne en rond dans ma tête. C’est comme le chien de Chopin qui court après sa queue ou le serpent de Petit Prince qui se mord la queue…
Oh, je vois votre sourire, à peine ébauché, mais j’y devine l’ironie, la causticité, la cruauté. D’ailleurs, c’est une de vos caractéristiques. J’y ajouterais bien aussi la radinerie…car je vous paie pour avoir des réponses et vous, vous n’en pipez une. Vous vous délectez de ma logorrhée et vous en tirez même profit !
Ah… mais vous vous étranglez ? Non ? Oh, vous toussez ! Peut-être avez-vous envie – ou besoin – d’en placer une ! Bien, je vous écoute. Que… que je me lave les orteils ? Quelle idée saugrenue que voilà ! Des orteils ? Pourquoi voudriez-vous que je lave mes orteils ? Ils sont doux comme du velours. D’ailleurs, c’est ainsi que…
Non, non et encore non ! Si je déclinais mon identité, il pourrait vous prendre l’envie de me dénoncer. Mais comme vous êtes tenu au devoir de réserve, je vais vous avouer la délectation qui m’a submergé lors de mon dernier méfait. Ah, vous voulez vraiment savoir ? Bien si vous y tenez vraiment, mais c’est à vos risques et périls !
Je la guettais depuis des semaines. Elle était adorable ! Une silhouette gracile, un minois à faire craquer tous les machos du coin. Elle avait une manière si délicate de retrousser son nez et de se déplacer…adorable !
Par un beau jour de printemps, je n’ai plus su résister. J’ai craqué. Je l’ai croquée. Vous ne pouvez imaginer la jouissance d’entendre se rompre son petit cou et de voir trois gouttes de sang sur sa peau blanche, comme trois petits coquelicots.
Comment ça, je serais un meurtrier, un assassin ? Quelle différence ? Ah oui, la préméditation. Alors, nous dirons que je suis un assassin. Une fois mon délit accompli, je suis allé me doucher au soleil. Et j’ai fait taire la petite voix qui me disait de me laver derrière les oreilles.
Vous n’avez toujours pas compris ? Moi qui vous prenais pour un rat de bibliothèque, un monsieur je sais tout… vous me décevez ! D’ailleurs, ce petit jeu à trop duré ! Il est temps que j’en finisse !
Vous savez, j’ai vécu mes six vies comme un pacha. Ma septième est sur le point de finir. Alors, en point d’orgue, je vous mettrais bien à mon menu. Quel festin !
Vous pouvez prendre cet air horrifié ! C’est fini de jouer au chat et à la souris. Vous qui n’êtes qu’un rat, un vulgaire rongeur… Vous vous rebiffez ? Et vous me demandez pour qui je me prends ? Mais je ne me prends pour personne, je suis le Chat du Marquis de Carabas….
© Clémence.
Il y a bien en effet un corps, ce qui laissait penser aux orteils…. Mais regardez en l’écriture et vous comprendrez que ce n’est pas de celui ci dont on parle. Mais dans tous les cas il faut y demeurer sain et propre. Il ne s’agit que d’une petite fée qui vous sucure de bonnes choses. Mais que vous ayez de probables problèmes d’audition ne lui pose pas de soucis. Cette petite personne à pris place au dessus de choclée. Elle vous guide dans le bien fait de vos décisions, un peu à la forme de votre ange gardien. Et rassurez vous elle n’est présente que lorsque le bien fondé de certaines choses se manifeste. Que l’on ne croit pas que vous soyez fou, elle n’est audible que de vous.
J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave toi bien derrière les oreilles !
-Vous voulez dire, les orteils ?
-Non, non les oreilles. Alors je frotte, je frotte mais maintenant j’ai une douleur atroce toute la journée derrière les oreilles.
-Ah oui en effet, c’est pas très beau tout ça Monsieur. il va falloir arrêter de frotter.
-MAIS JE NE PEUX PAS !! Ca continue, à chaque douche je l’entend cette petite voix qui me dit de bien laver derrière les oreilles. Il faut que je continue alors je frotte, je frotte.
-D’accord, d’accord, j’entends bien mais cette petite voix elle ne vous dit pas de frotter à vous arracher à l’oreille, non ? Alors, il va falloir arrêtez ça.
-Oui mais j’avais espérer que… bien qu’en frottant plus fort elle s’arrêterait mais non, à chaque douche c’est pareil, lave toi bien derrière les oreilles alors moi je frotte, je frotte…
Le médecin garde le silence, il fixe Mr Dupuis qui marmonne des phrases inaudibles en regardant ses mains qui bougent sans cesse comme si elles jouaient une mélodie rythmée au piano. Il reprend la parole tout en fixant Monsieur D et d’une voix douce et rassurante lui demande :
-Monsieur D., dites moi, c’est petite voix est ce que, par hasard, elle vous dit d’autres choses ?
Monsieur D, relève la tête, ses yeux trahissent son appréhension, il tourne la tête de gauche à droite pour détailler la pièce de son regard puis s’arrête pour dévisager le docteur et lui répondre d’une petite voix faible :
-Ou..oui..oui… Parfois…souvent peut-être elle me dit des choses. Par exemple, pour venir vous voir elle m’a dit de prendre l’escalier qui est derrière le bâtiment alors j’ai du faire un grand détour mais comme elle m’a dit de le faire alors j’ai fait le détour, en plus comme ça on est passé par le parc et j’ai profité du soleil, elle a souvent des bonnes idées comme ça. Des fois aussi elle me dit quel gant de toilette je dois utiliser pour me laver, le rouge c’est mieux pour les pieds qu’elle me dit alors que le vert c’est pour la tête. Voilà ce sont des petites choses, c’est pas bien grave docteur, moi ce qui m’embête là c’est mon oreille parce que ça me fait vraiment mal, le reste c’est pas important.
Nouveau silence.
-Oui, j’entends bien Monsieur D, j’entends mais tout de même ça m’inquiète cette histoire de voix. Je vais vous prendre un rendez-vous chez un confrère, vous allez voir il est très bien et il va vous aider à vous débarrasser de cette voix.
-Quoi ? Mais non. Non, non, non moi je veux qu’on me soigne mon oreille, ma petite voix je veux qu’on la laisse tranquille! Au moins, quand elle est là, j’entends pas le silence, le vide, le rien. Non, non soignez mon oreille docteur et laissez moi partir.
-On va voir ça Mr D., calmez vous, il faut qu’on en discute.
J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
Vous voulez dire, les orteils ?
Non, non, …
– Pas les orteils, les oreilles, je dis bien les oreilles.
Le docteur avait sans doute un petit trouble d’audition. C’était plutôt ennuyeux, à l’étage ils m’avaient recommandé sa gentillesse et son écoute.
Mon affaire, il est vrai était cocasse. Entendre une voix lors de ma toilette, fut-elle rapide ou longue, cela m’étonnait et en plus pourquoi les oreilles ?-
Il sourit et me répondit.
– C’était juste pour voir plus clair.
– Mais puisque je vous dis que ce n’est pas une question de vision mais de propreté !!!!!
Il était vraiment farfelu ce docteur ! C’était pourtant simple !
Le docteur parut las.
– Allez-y racontez, cela m’intéresse. Que vous dit-elle encore cette voix ?
Il paraissait intéressé par la suite de mon histoire mais pas par l’endroit où la voix me dictait de me laver et moi je commençais à m’affoler.
Et bien docteur, cela ne vous interpelle pas ?
Je me sentais intéressante, il m’écoutait attentivement et je me grattais derrière les oreilles.
M’interpeller, Madame, si vous saviez ! Hier, il y a un patient qui disait avoir mangé en sandwich le pouce de sa femme à la sauce tomate. Il riait. Et même qu’il y en a une qui m’a raconté que Satan lui avait tatoué un rat mort sur sa tête qu’elle avait rasée pour le coup. Rien n’apparaissait bien sûr sur sa tête mais elle y croyait dur comme fer. Alors vous savez une voix pendant votre toilette pour bien vous laver les oreilles c’est plutôt amusant.
Pour une fois que j’ai une patiente un peu plus douce, cela change, on va aller à l’essentiel. Je crois chère madame, que vous êtes victime d’un syndrome de propreté, une sorte de syndrome dû à une petite dépression sans doute !
Mais docteur, tout de même ! Je ne suis pas folle ?
Par contre que vous est-il arrivé au pied, je vois que vous avez un gros pansement, c’est pourquoi je vous parlais de vos orteils.
– Oh c’est rien, doc, juste depuis cette voix, je me suis tranchée les orteils car elle me disait lave toi bien derrière les oreilles parce que ce sont tes orteils qui vont les manger donc je les ai coupés comme ça ils m’embêteront plus et puis n’ayez crainte, j’ai appelé les secours parce que ça pissait de partout et cela fait quelques temps maintenant car Ils viennent de me signer un papier, ils disent que c’est un bon de mutation. Ils m’ont dit que j’étais bonne pour un aller dans l’autre bâtiment et que j’avais même droit à une chemise spéciale, c’est chouette tout de même. Cependant avant de partir il fallait venir vous voir, d’ailleurs je crois que c’est vous qui allez me donner le costume pour le changement d’endroit, c’est une cassole je crois ou… une camolle, enfin quelque chose comme ça.. une camisole c’est ça ? Chic alors, ce que c’est chouette !
Le docteur, secoua la tête. Décidément, son travail devenait de plus en plus compliqué.
– J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles ! précisa le patient.
– Vous voulez dire les orteils ?
– Mais, non, j’ai bien dit derrière les oreilles, vous êtes dur de la feuille, pardi, docteur? insinua olivier en tournant le praticien en dérision, car il le connaissait bien. Et pour cause…
En effet, Olivier Durand se trouvait ce jour-là chez son médecin traitant, car il lui semblait entendre des voix. Devenait-il un peu fou ? Avait-il des acouphènes à présent ? Entendait-il une voix quelconque émanant d’un apôtre ?
Olivier avait eu un grave accident de moto cinq ans auparavant. Devenu paraplégique, il avait perdu la moitié de son corps, et ce qui composait sa virilité autrefois. Il avait juste commencé, depuis quelques mois, à sentir son corps autrement et à développer d’autres zones érogènes, inconnues par lui jusqu’alors !
Olivier avait tout surmonté avec courage et se réinventait une vie. Différente, mais une vie.
Il s’était remis au sport intensément, notamment au tennis en fauteuil, pour éprouver de nouveau les joies que lui procuraient les efforts physiques auparavant. Du temps où il était entier. Sa femme de son ancienne vie était devenue son ex. Il voyait sa fille régulièrement ; résidant à Paris, cela facilitait grandement les choses.
Il n’était pas seul dans la journée ; du personnel se relayait pour s’occuper de lui et de ses affaires, ayant gardé son entreprise de travaux publics. Le fauteuil n’était pas une contre-indication à une quelconque activité professionnelle. Il se rendait sur ses chantiers, allait de l’avant pour développer son affaire. Il mouillait la chemise, selon l’expression consacrée.
Depuis quelques mois, il correspondait avec une femme charmante, Patricia, habitant la Normandie. Cet échange épistolaire lui procurait un bien énorme. Il pouvait évoquer ses passions, le sport, l’art, la musique et la lecture. Jamais, il n’avait osé aborder sa paralysie, de peur de la faire fuir, de l’ennuyer ou d’être trop encombrant pour elle.
Comment annoncer à une femme qu’il ne pouvait plus avoir de relations sexuelles au sens où on l’entendait ? Qu’il fallait tout réinventer ? Il ne désirait surtout pas que sa future compagne vive avec lui pour son argent. Il prenait son temps pour découvrir l’autre. Et aussi lui-même.
Depuis quelque temps, il avait remarqué que son corps s’éveillait à nouveau à des sensations agréables, notamment derrière les oreilles. C’est ainsi qu’il entendait une petite voix douce lui susurrer tous les matins de se laver derrière les oreilles avec soin. Il en fut tout étonné au début. Puis, en s’appliquant à nettoyer cette partie de son corps toujours animée, il ressentait un certain plaisir. Une petite jouissance.
Voilà la raison pour laquelle il alla consulter son médecin traitant ce jour-là. Juste pour se rassurer, pour entendre un diagnostic rationnel, éventuellement pour se confier. Le médecin ausculta ses oreilles sous toutes les coutures et ne trouva rien d’anormal. Il lui fit faire des tests d’audition. Normaux. Tout allait bien.
Olivier rentra chez lui et proposa une entrevue visuelle avec sa correspondante, Patricia. Il dépassa toutes ses réticences, avoua tout dans une ultime lettre avant de la découvrir. Il était serein et en accord parfait avec lui-même. Il était sûr de son destin, de la nouvelle vie qui s’offrait à lui.
De très mauvais goût
Ah zut alors !
Je viens de recevoir son rapport
Ce toubib est complètement fou
Il écrit que j’ai des taches suspectes sur le cou
Comme une vieille panthère
Que j’ai des dents de loup-garou
Des yeux de hibou
Des orteils palmés
Comme un canard huppé
Un nez épaté
En mode chimpanzé
Et je vous fais grâce de la suite de l’inventaire …
Mais que je ne dois surtout pas m’inquiéter !
Il dit qu’il ne peut pas me soigner
Qu’il n’est pas vétérinaire
Que je dois consulter un expert
J’ai failli avaler de travers !
Mais je ne l’entends pas de cette oreille
Je vais lui ôter définitivement le sommeil
A cette prétendue sommité
Et je vais même en référer au Conseil
Afin qu’il mette de l’ordre dans leurs fichiers
Et qu’il raye le nom de ce vieux mandarin
– Allô, le Conseil des médecins ?
Je voudrais faire un signalement
C’est très urgent
– Quel est donc votre matricule ?
– AZ 40677
– Madame Bidule de Sète ?
Poisson d’avril !
Ai-je entendu au bout du fil
– Vous allez recevoir le vrai rapport sans tarder
Je ne savais plus si je devais rire ou pleurer …
e suis venu vous voir parce que chaque fois que je prends ma douche une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles
– Vous voulez dire les orteils ?
– Non, non ….les oreilles et l’embêtant c’est que je suis un Zoreille
– Quoi ?
– Oui, je suis un Zoreille, vous savez, ces Réunionnais de souche métropolitaine qui sont appelés comme ça là-bas, les Zoreilles.
– Ah bon, je savais pas !
– Donc, la petite voix qui s’entête à me souffler de me laver derrière les oreilles, pour moi, c’est infaisable.
– Je comprends
– …
– Ça vous plairait pas de retourner à la Réunion et vous laver derrière d’autres Zoreilles ?
Non ! vous me voyez débarquer là-bas, rameuter les Zoreilles, leur expliquer que je dois bien me laver derrière eux et que pour cela ils doivent se ranger en palissade
– Non ! Restez ici et prenez un bain
J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
— Vous voulez dire les orteils ?
— Non, non, … il s’agit de mes oreilles. Vous voulez bien jeter un œil, c’est là !
— C’est bien pour vous faire plaisir.
— C’est propre ?
— Une merveille.
— Et à droite ?
— Je ne vois rien de particulier. Peut-être une certaine usure de ce côté…
Le patient se gratte la tête, signe chez lui d’une grande perplexité. S’il ferme les yeux, c’est rapport à la concentration. Ah, le voilà qui les ouvre : il se réveille.
— Ça, c’est normal j’ai été épicier pendant quarante ans. Mon premier geste du matin était de me glisser un stylo derrière l’oreille.
— Un stylo derrière l’orteil ! Mais pour quoi faire ?
— L’oreille pas l’orteil ! Pour l’oseille, pardi, pour compter mon oseille ! Mais, dites-moi, monsieur ? Vous ne seriez pas un peu porté sur la bouteille ?
— Du soleil, oui il fait soleil aujourd’hui, c’est mieux que la veille.
— Et pour la voix de la douche ?
— Mettez la derrière votre oreille et prenez des bains, c’est tout pareil !
J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
Vous voulez dire, les orteils ?
Non, non derrière les oreilles !
Reconnaissez-vous cette voix, est-ce celle d’un de vos proches ?
Euh non !
Ca fait combien de temps que cela se produit ?
Deux, trois mois !
Vous ne m’avez pas dit comment vous vous appeliez ?
Je m’appelle Jeanne !
Un peu interloqué, l’Oto-rhino-laryngologiste lui conseilla pour commencer de prendre des bains au lieu de douches et ajouta « prions le ciel que ce trouble vocal disparaîsse« !
Docteur je suis athée , il m’est donc difficile de prier le ciel !
Eh bien, pour l’instant, contentez-vous de prendre des bains !
Je n’ai pas de baignoire,
Et bien lavez-vous avec un gant de toilette comme faisaient nos ancêtres et revenez me voir dans un mois !Consciencieusement Jeanne se lava le derrièe des oreilles avec un gant mais comme rien n’y faisait, elle pria le ciel et miracle elle fut guérie.En reconnaissance elle prit la décision d’aller chaque dimanche à la messe
Un mois plus tard, par politesse, elle honora le rv que le spécialiste lui avait fixé. Celui-ci lui demanda comment elle se sentait. Celle-ci lui répondit qu’elle n’entendait plus la voix lorsu’elle se lavait derrière les oreilles;celui-ci l’interrompit avec impatience en lui disant « c’est bien ce que je pensais , c’est le bouchon de cérumen que je vous ai enlevé qui était la cause de ce trouble »
Le sourire aux lèvres, Jeanne prit congé du médecin et fit un détour pour aller à l’église de la Madeleine remercier le ciel.
– J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : laves-toi bien derrière les oreilles !
– Vous voulez dire les orteils ?
– Non, non les oreilles, les esgourdes quoi !
– Peut-être que vous vous croyez dans une cabine téléphonique et que vous prenez votre douche pour appeler quelqu’un.
– Vous vous moquez de moi !
– Pas du tout, je suis sérieux. Montrez-moi comment vous tenez le pommeau de la douche.
« Il me tend le combiné du téléphone fixe. »
– Vous voyez vous tenez le téléphone comme une douche.
– Je ne suis pas convaincu.
– D’après vous, d’où vient cette voix ?
– C’est à vous de me le dire.
– Ca arrive aux gens qui travaillent trop et qui veulent tout faire en même temps. Vous êtes encore dans vos rêves que vous prenez déjà une douche et vous pensez au téléphone du boulot.
« Je me disais qu’il devait se tromper, à ce moment-là, je n’avais pas de boulot. »
– Je…
– Allo ! Vous êtes là ?
– Vous croyez que c’est ça ? que je suis surmené ?
– Et quand vous dites allo ! Vous le dites comment ? comme pour téléphoner ou bien comme pour aller à la piscine ?
» Je ne voyais pas trop où il voulait en venir . »
– Ah ! Je vois, vous me prenez pour un simulateur.
– Répondez sans réfléchir. Dans une cabine ou une piscine ?
– Ce n’est pas une histoire d’eau, c’est une question d’ouïe, d’oreille. Vous avez une idée d’où vient cette voix ?
– Cette voix, c’est celle de vos souvenirs. Quand vous entrez dans la cabine, la porte ouvre un déclic dans votre mémoire.
– Mais la voix, je l’entends réellement.
« Il réfléchit, j’avais réussi à le coincer. »
– Et votre cabine de douche, vous l’avez achetée où ?
– Ben ! Chez Otis.
– Ne cherchez pas, depuis que ce fabricant d’ascenseurs a racheté Bricorama, ils ont adapté leur système. Ils ont fusionné les hauts-parleurs des cabines aussi.
« Il avait vraiment la réponse à tout. Peut-être qu’il avait raison.
– Je vérifierai.
Et c’est à ce moment-là qu’il me dit :
– Il faudra trouver autre chose pour vous faire réformer.
🐀 CE QUE JE SUIS
Comment ça me laver derrière les oreilles ? Vous les voyez vous, mes oreilles ? Emballées qu’elles sont sous mes cheveux de paille ça servirait à quoi ?
Mes orteils ? Mais je n’ai aucune souplesse, comment voulez-que je me baisse raide comme je suis, un vrai manche à balai !
Mon odeur ? Voulez-vous que je vous dise : je m’en fiche. Je ne me lave jamais que lorsqu’il pleut. Alors mon odeur… un beau coup de vent et je sens bon le frais.
Mais vous ! Je le sens d’ici, vous en tenez une bonne pour tenir des conversations de garçon de bains avec un épouvantail à moineaux ! Moi je vous le dis! Vous n’êtes pas net..et si je peux me permettre un conseil un peu intime : rentrez chez vous… et filez tout droit à la douche… froide de préférence sans oublier ni les oreilles ni les doigts de pieds. Ça va vous désaouler.
J’ai demandé à vous voir parce que, tous les jours quand je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
– Vous voulez dire, les orteils ?
– Non, non, je sais bien que je suis sourde et que je ne comprends qu’un mot sur deux, mais on se lave entre les orteils, n’est-ce pas ? Et c’est le mot derrière que j’entends.
– Alors peut-être que cette petite voix vous murmure de vous laver le derrière.
– Oh docteur ! Qu’insinuez-vous par-là ?
– Si vous saviez ma bonne dame comme les apparences sont souvent trompeuses ! J’en vois de toutes les couleurs et que d’effluves je respire ! Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi je prends, parfois, cinq minutes avant de faire entrer un nouveau patient dans mon cabinet ? Je suis obligé d’ouvrir la fenêtre en grand et je ne vous dis pas comme je me les pèle en plein hiver.
– Vous voulez que j’aille aux cabinets pour une analyse d’urines ? Là, je n’ai pas trop envie.
– Je vais vous donner l’adresse d’un ORL car votre petit souci n’est pas de mon ressort.
– Je sors, bien entendu, et comme ça vous pourrez rester au chaud et prendre un nouveau patient dans la foulée. Je me demande qui de nous deux est le plus sourd ? Et sachez que vos sous-entendus me rentrent par une oreille et me sortent par l’autre.
– Je pense que je vais quand même vous prescrire un petit quelque chose qui vous détendra et vous évitera de finir comme Jeanne d’Arc.
-J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
-Vous voulez dire, les orteils ?
-Non, non, les oreilles ! Quel rapport avec les orteils ? (Décidément entre un dur de la feuille et mon hyperacousie, on filait droit vers le dialogue de sourd…)
Je lui réitérais ma situation.
-J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
Le dur de la feuille sembla réfléchir à ce qu’il allait bien pouvoir me répondre et son regard absent me convainquit presque de rebrousser chemin avec mes oreilles et leur problème. Quand il m’invita à m’asseoir. Ce que je fis presque découragé.
-Cela dure depuis longtemps ?
-Depuis toujours à vrai dire. J’ai toujours entendu des voix. Mais je pensais enfant qu’il en était ainsi pour tout le monde. Depuis que je suis adulte, je tais mon problème car j’ai bien déjà essayé d’en parler mais on se moque de moi.
-Hum…Marmonna le vieux bonhomme en m’invitant à poursuivre.
-Plus j’essaie de cacher ce problème plus les voix se font insistantes et me font toutes sortes de réflexions. Je ne comprends pas.
-Le problème n’est pas d’entendre des voix cher ami, tout le monde en entend, n’en déplaise à tous les êtres humains menteurs !
Comme j’en restais bouche bée, il poursuivit :
-Et vous n’en saviez rien ? Enfin tout de même ! Personne n’ose parler de ses choses-là, mais elles arrivent tout le temps ! Le problème pour vous est peut-être de savoir et de comprendre pourquoi cette phrase-là précisément !
-Exactement ! Je suis quelqu’un de très propre ! Je n’ai jamais rien négligé ! Ni les oreilles ni le reste ! Ni les devants ni les derrières si je puis dire…
-Cela veut dire que vous n’écoutez pas suffisamment ce que ces petites phrases ont à vous dire cher monsieur ! C’est ce qu’on appelle une métaphore et si vous continuez à les ignorer, ces petites voix et tous ces mots, ils s’installeront ailleurs, peut-être même dans des endroits incongrus, me dit-il d’un regard entendu et un sourire en coin.
-Pour ce qui est d’entendre et de prendre en compte, je veux bien mais pourquoi cette obsession autour de l’hygiène !
-Parce que ce que vous ne voulez pas entendre arrivera par des chemins détournés. Ce qui vous tombe dans l’oreille n’est pas écouté ? Alors les paroles s’exprimeront autrement, et les mots deviendront des maux. Ce dont elles vous parlent ces petites voix, ce n’est pas de la propreté de derrière vos oreilles cher ami mais de l’hygiène de votre vie !
-…
-La séance est terminée. A la semaine prochaine, même heure ?
Piotr, ange blond polonais, est venu faire ses études à Paris. Erasmus est bien gentil mais il ne suffit pas. Logé dans une chambre de bonne, juste un WC et un point d’eau froide sur le palier.
Habitué tout petit à une très grande propreté, il a toujours cette petite musique maternelle qui lui court dans la tête et le rappelle à la toilette :
« Piotr, disait maman, ne me fais jamais honte, si par malheur il t’arrivait un accident il faut que l’on te ramasse très propre, de derrière les oreilles jusqu’aux ongles de tes orteils ! »
Surtout si cela survenait à l’étranger se disait-il, belle occasion pour se faire traiter de sale puant petit polak.
Il a pris un abonnement aux Bains Douches du quartier. Cela coûte mais pour lui l’hygiène n’a pas de prix.
L’hygiène n’a pas de prix ? Bien au contraire. La bourse d’études étant trop maigre, Piotr a trouvé un petit boulot, aussi lucratif que précaire. Il doit gagner sa vie d’une façon ou d’une autre. Et proprement si possible.
C’est fou le nombre de cadres sup’ qui après le boulot vont faire leur marché et tourner en rond Place Dauphine à la recherche de l’aventure d’un soir.
Piotr est très sollicité. « Comme tu sens bon » sont toujours les premiers mots doux que lui susurre celui qui vient de le choisir. Après … Souvent le plaisir qu’ajoute sa fraîcheur rapporte double, parfois triple.
Affaires faites, la petite musique de Maman reprend dans sa tête, il file se purifier aux Bains Douches. Il se sent bien dans ce labyrinthe humide carrelé de blanc, ces portes de cabines entr’ouvertes ou fermées, l’ambiance de vapeur, le bruit de l’eau, le parfum du savon, la douceur du peignoir.
Il ignore la douche, il choisit le bain qui le relaxe, et puis là, il n’a même pas à se donner la peine de frotter, la tiédeur de l’eau prend soin de son gagne-pain.
« J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
— Vous voulez dire, les orteils ?
— Non non, les oreilles. Mais peu importe, j’entends une voix, docteur !
— Vous pouvez vous déchausser que je regarde de plus près ?
— Mais pour quoi faire ? Je vous parle d’une voix qui me parle alors que je suis seule sous la douche dans une maison sans voisinage.
— Et vous prenez votre douche avec vos souliers ?
— Non, mais quel…
— Alors veuillez les retirer s’il vous plaît, je connais mon métier.
— Mais c’est complètement absurde (Mathilde s’exécute). Voilà ! J’espère que vous n’allez pas me demander d’en enlever plus ou je quitte votre cabinet.
— Ce ne sera pas nécessaire, je pense, puisque qu’il s’agit des orteils.
— Elle a dit derrière les ZO-REILLES !
— Pourquoi hurlez-vous ? je ne suis pas sourd. Les chaussettes aussi !
— Bah, permettez-moi d’en douter, docteur, dit-elle en retirant ses socquettes de deux coups secs, désabusée. Et maintenant ?
— Vos orteils m’ont l’air très soignés, pas de mycoses, des ongles bien coupés. Une vraie merveille. Mmm ! Et ils sentent bons avec ça…
— M’enfin ! … Vous avez fini de prendre votre pied avec le mien ?
— Oui. Vous pouvez vous rhabiller. Je ne vois rien à corriger.
— Bien. (Mathilde s’exécute en deux temps trois mouvements) Et pour la voix, vous préconisez quoi, docteur ?
— Quel doigt ? Ils m’ont l’air tous en bonne santé.
— LA VOIX SOUS LA DOUCHE, BORDEL ! s’exclame-t-elle en ramassant le reste de ses affaires jusqu’à la porte. PSYCHOLOGUE DE MES DEUX !
— Vous voulez dire, podologue ? Monsieur Martel, c’est la porte en face. »
voyage au pays des ZOZOS
🙂
Chaque samedi matin j’ouvre ma boite mail
J’y trouve le message d’entre2lettres
Avec le début de la proposition du jour
(Pour avoir le texte complet il faut se rendre sur le site de Pascal)
Aujourd’hui, je lis : « J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière… »
Alors là, ça me sidère (ça me troue le c.), je m’dis il exagère
Il fait maintenant dans le vulgaire, l’outrancière et l’ordurière !
Moi qui n’suis pourtant pas née d’hier, qui n’suis pas une rosière
Cette proposition me semble on ne peut plus cavalière.
Création d’un auteur à l’imagination délétère
Ainsi chers abonnés, n’ayant pu me résoudre à aller sur le site pour connaitre
La suite de cette proposition outrancière
Je m’suis dit qu’on ne pouvait pas prendre ça à la légère
Qu’il fallait créer un mouvement contestataire
Et changer la donne, même si c’est une première
Je me ferai donc Pascale Perrate temporaire
Et voici MA proposition : « J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
Vous voulez dire, les orteils ?
Non, non, … »
Chaque fois que je me douche, une voix me souffle: laves-toi bien derrière les oreilles!
Vous voulez dire que vos oreilles sifflent, bourdonnent,ou qu’elles ont d’autres symptômes due à une névrite?
_ Non, non docteur, ce n’est vraiment pas cela.
_Qui vous envoie vers moi?
_Mon médecin traitant.
_Qui est donc ce cher confrère pour se permettre de vous refourguer à moi!
_Me refourguer Docteur comme vous y aller! Le Docteur Palis qui soit dit en passant vous a chaudement recommandé.
_Chaudement hein! le brave homme, bon donc Philippeau vous adresse à mes bons soins pour une névrite c’est cela?
_Non, je crois qu’il s’agit d’autre chose Docteur Blanchi. J’entends une voix, je n’ai pas de bourdonnements, de sifflements, de douleurs, de névralgies ou autres symptômes,pas d’étourdissements…
_Vous m’en direz tant, que voulez-vous que j’y fasse moi cher Monsieur?
_ Eh bien, il paraît que vous êtes très bon dans votre genre pour sauver des cocos comme moi, le dr Palis me l’a assuré.
_Ben voyons!Il est vrai que j’en ai déjà vue et entendue tout au long de mes trente six années de bons et loyaux services mais ça? Là j’avoue que c’est la première. Avez-vous voyagé cher monsieur?
_ Oh oui, je reviens d’Afrique ou j’ai passé presque deux mois dans une cabane au fin fond de l’Afrique à traqué un animal en voie d’extinction…Aucunes photos, pas de trace,nada. La vieille folle qui me servait de guide m’a plumé jusqu’au trognon puis, elle m’a largué sans façon sur la piste des lions, je l’ai passablement salué de mots forts fleuris… vous voyez le tableau docteur?
_Un petit rire étouffé par une non moins petite toux…Oui je vois bien le tableau. La vieille dame africaine ne vous a t’elle rien dit?
_ Hum…maintenant que vous m’en parlez…si fait, elle a baragouiné un truc genre… »tu m’as tourloupé,tu vas ragoûté de ma sauce. toi y verras le ciel y mauve. toi y trourneras rique,toi y en voir et entendre moque moque tout tout.
_Oups avez-vous saisis le sens de ses mots?
_Ben si ça c’est des phrases,des mots comme vous dites, ben alors non, je ne comprends point cette drôle de langue. Mon phrasé est plus plein,plus délié, plus…
_Oui ça va j’ai compris cher monsieur Dubique, mais là vous me parler d’une vieille africaine d’Afrique n’est ce pas…pas d’une marabout de France n’est ce pas! Donc si j’en reviens à votre affirmation cette vieille dame…vous a jeter un sort très puissant.
_Quoi! Vous vous payez ma tête docteur c’est ça?
_ Que nenni et vous m’en voyez fort marri, j’ai un remède pour vous n’est ce pas,mais…allez-vous le prendre et faire ce qu’il faut pour être guéri…cela est de votre ressort pas du miens. Souhaitez-vous que…
_De rien, de rien, je veux un examen complet, je veux de vrais médicaments, pas de potion qui vont me faire devenir chèvre.
_Oui,oui monsieur Dubique,la chèvre je comprends bien…mais mon traitement s’apparente plus à celui du cheval vous voyez!
_Ah ça! Bon je vais essayé.
_L’essayé c’est l’adopté mon cher Dubique. Mon traitement vous sera salutaire. Je connais un très bel endroit ou les gens comme vous y ont une place de choix. Paille, foin, millet, grains, carottes, pains le tout à volonté…je vous y inscrit?
_Hum cela me semble charmant. Ou se situe cette clinique?
_Rue du cheval ferrand .
En sortant du cabinet du Docteur Palis, Charles Dubique comprend que ce vieux médecin s’est bien moqué de lui. Il vient de payé cinq cent balle non remboursé . De plus ce vieux cinglé s’est bien fichu de lui.
Ah c’est comme ça…d’accord, il sort son téléphone appuie sur une touche puis dans un africain baragouiné, il siffle…médecin français moque moque de toi vieille bique, lui bouffé cheval,cheval,foin et paille…lui tourloupé toi de plus plus. Un cri féroce, une voix grave, sombre, des mots étranges sans suite, Dubique tremble, puis pousse un grand cri.
La douche du soir se passe formidablement bien, plus de voix,plus de ciel mauve plus rien que la douce musique d’un lointain tam tam.
Oh douce musique que cela!
Le téléphone sonne.
_ Allo Monsieur Dubique, ici le Docteur Palis..avez-vous vue le Docteur Blanchi ?
_Oui Docteur et tous va très bien pour moi. Je suis heureux de voir que vous avez à coeur ma santé,merci Docteur Palis.
_Oh ce n’est pas cela Monsieur Dubique, je voulais comprendre pourquoi mon cher collègue est soudain devenu bête à manger du foin et à pisser dans de la paille, avez-vous une idée vous sur ce phénomène?
_Donc cher Docteur si je comprends bien, votre intérêt se porte sur votre confrère,non pas sur ma pauvre petite personne! Bien vous allez comprendre…j’ai une amie qui va vous faire un beau cadeau Docteur Palis.
_Comme c’est aimable à elle, bonne soirée cher monsieur.
Ah tu veux comprendre, ben voila. Dubique décroche son téléphone…appuie sur une touche, un chant s’entend…
y-l.
Sur une idée de Pascal Perrat.
J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles !
Vous voulez dire, les orteils ?
– Non, non, …derrière les oreilles vous dis-je !
– Ah ? Ah ?
– C’est tout ce que vous avez à me dire ?
– Ben… je réfléchis. C’est bien la première fois que je me déplace pour une telle préoccupation voyez- vous ?
Vous êtes-bien sûr cependant que ce n’est pas derrière les orteils ? Parce que si
c’était derrière les orteils, je/ …
– Ah ! Mais vous êtes pénible à la fin ! Puisque je vous dis que c’est derrière les oreilles tout de même ! Vous n’allez pas vous y mettre vous aussi ?
– Bon ! Bon !… calmez-vous ! Une voix qui vous souffle me dites-vous ? Elle vous souffle fort ou doucement ? Elle est douce ou autoritaire ?
– A vrai dire, ça change chaque fois. Parfois ça murmure et parfois ça hurle !
– hum hum ! Vous souffrez d’acouphènes peut-être ?
– Et ta sœur ?
– Pardon !… Donc, tantôt c’est doux et tantôt ça hurle ?
– Je vous le fais pas dire !
– Sinon, vous mangez bien ?
– Bah, je mange ce qu’on m’apporte,
– Vous dormez bien ?
– Bah, quand les autres sont calmes, je fais mes nuits,
– Vous en avez pris pour combien ?
– Cinq ans fermes,
– Ah ! Tout de même ! Et qu’est ce qu’il s’est passé pour en prendre autant ?
– Oh ! Un malentendu tout bête voyez-vous mon Père….
– Un malentendu ?
– Hé oui….Lors de mon dernier « placement » j’ai demandé à voir le prêtre de service, car chaque fois que je me douchais, une voix me soufflait : « lave-toi bien derrière les orteils! » et quand il est enfin arrivé, voilà-t-il pas qu’il me contrarie en mettant en doute ma parole: « vous voulez dire derrière les oreilles ? » qu’il me dit le curé,
alors, j’avoue que j’ai perdu un peu vite mon sang froid et je l’ai un peu cogné…
mais juste un peu !
– GARDIENS….GARDIENS…..C’EST TERMINE !!!!!!!!
J’ai demandé à vous voir parce que chaque fois que je me douche, une voix me souffle : Lave-toi bien derrière les oreilles ! Vous voulez dire, les orteils ? Non, non…
– Les oreilles … vous êtes dur de la feuille ?
– Moi je suis quoi ? parlez plus fort avec la radio … je vous entends pas … la quoi ?
Baissez le son …
– j’ai rien dans le fond … rien du tout ….
– Baissez la radio, on s’entend pas. Vous êtes sourd ?
-Non je ne suis pas lourd … c’est insultant …
– le temps, vous n’avez pas le temps ? Au revoir Monsieur.
Je… Elle m’a claqué la porte au nez. Pas aimable la dame. Elle voulait quoi avec mes oreilles. Je vais pas mettre mon appareil sous la douche quand même !
Coucou Pascal
Je n’ai pas reçu dan ma messagerie le mail pour cette proposition peut être est ce trop tôt
Je vais essayer …d’écrire ce n’est pas facile …. !!!!