318e proposition d’écriture créative imaginée par Pascal Perrat
En souvenir du soldat de Marathon,
rédigez une phrase de 42 mots synthétisant les pensées d’un escargot
au cours de l’ascension d’une feuille de choux
En souvenir du soldat de Marathon,
rédigez une phrase de 42 mots synthétisant les pensées d’un escargot
au cours de l’ascension d’une feuille de choux
Je m’appelle Gaspard, robuste escargot montagnard capable d’avaler les côtes les plus dures des choux du pays, et je participe au Marathon de Bruxelles où je dois dévorer quarante-deux choux ridicules et indigestes, et je tiendrai jusqu’au bout [mais ça sera dur].
P.S. : Mon traitement de texte considère les expressions suivantes comme un seul mot : « m’appelle », « jusqu’au », « quarante-deux », et « d’avaler ».
Il n’en compte donc que 38 là où j’en vois 42.
Mon texte comporte donc les deux versions.
Quel exploit le Philipidès ! Et bien moi je serai l’Escargot de Marathon. Allez mec, t’es le plus fort, vas y, lui il a couru sur du plat, toi tu grimpes et en plus tu ne vas pas mourir mais te régaler.
Il y a des gens qui sont prêts à tout pour avoir leur nom dans une feuille de chou alors que, pour un escargot, c’est plus simple de passer par-dessus et de boire, derrière, la bière salvatrice dans le pot de yaourt.
je vais y arriver, je vais y arriver, je vais y arriver,… comme il n’était pas bien malin il ne pouvait retenir qu’une seule phrase et se la répétait sans cesse inlassablement pour se donner un tout petit peu de courage.
Que me dit la fourmi ?
D’aller toujours de l’avant.
Ne voit-elle pas que j’en bave
Pour atteindre mon but.
Je voudrais bien l’y voir
Aller faire ses courses
Avec fourmilière sur le dos
Et des caméras multidirectionnelles !
Attentats, alerte au froid, combats, vœux… les nouvelles fusent sur la feuille de chou locale.fr. Agrippé, Petit-Gris peine à progresser, il a le tournis ! Il s’obstine et, de son mucus brillant, trace sur l’écran A quand l’éloge de la lenteur ?
© ammk
Annoncer notre première victoire sur nos ennemis de toujours est pour moi, une réelle fierté. Je n’ai qu’une hâte, vaincre cette feuille de choux en l’ascendant, même si je dois y laisser ma coquille. Monter cette feuille sera sans doute pour moi, mon dernier défi à relever, mais il en vaut la peine au nom de la ténacité et du courage de mes frères d’armes.
Monologue intérieur du messager Colipidès, chargé d’annoncer à la tribu des gastéropodes leur victoire aux guerres limaciques :
Schlioup… Aïe, j’ai les antennes qui s’affaissent, la coquille qui vacille, l’hélicoïde qui se défile, mais on l’a gagnée, cette sale guerre baveuse. Schlioup… Je me hisse. Ils sont là, au cœur du chou. Je rends ma dernière salive : Schlioup…* !
* « victoire » en langue gastéropode.
Plus je progresse sur cette feuille de chou, plus je bave sur des articles inintéressants, cette mare à thons des premiers bains, ces bouchons de l’Ascension, du Mont-Blanc qui écrème son personnel ; ça me prend l’antenne, je rentre dans ma coquille !
Encore une côte, je vais glisser, jamais je n’y arriverai. Ça y est je pars en arrière, je n’en peux plus, mes yeux périscopiques tournent fous, mon dieu aidez-moi ! Ah je m’arrête, bloqué. Bon, je repars, je vais y arriver !
En souvenir du soldat de Marathon,
rédigez une phrase de 42 mots synthétisant les pensées d’un escargot
au cours de l’ascension d’une feuille de chou.
Après la victoire de Marathon sur les limaces, moi, l’escargot, je dois courir 40 km jusqu’à Athènes pour annoncer la nouvelle ! En brandissant ma feuille de chou, hélas, je meurs d’épuisement … Mais en un dernier sursaut, je vous offre cette petite coquille !
Mes parents m ont prénommé Marathon. Ils veulent me voir gagner aux JO.
Ils sont ambitieux ! Je m’entraine tous les jours sur une feuille de choux. Galère !
La médaille d’or m’attend . Je sue et espère. Encore 42 jours avant le podium.
L’ascension n’est pas modeste, le marathon optimiste. Si j’arrive à te grimper dessus pour te manger, grignoter, n’en doute point. Tout mon corps s’étire pour finaliser ma motivation, malgré ma sueur. J’arrive, je viens, suis là…
Je vivais l’expérience la plus stimulante de mon existence, cette ascension, préparée des mois à l’abri dans ma coquille, appliquer enfin le fameux, « rien ne sert de courir, il faut mieux partir à point » après tout ce qui compte c’est le chemin…
Et meilleurs voeux à tous les participants et à Pascal bien sûr pour l’année 2017!!
Ce matin ma mère m’a dit tu as deux ans , tu as atteint ta maturité sexuelle, il faut en profiter, tu n’as que deux ans devant toi. Allez ouste va planter ton dard, pense aux préliminaires. Pourvu que mon sperme soit choisi….
Un simple neurone d’escargot peut-il en même temps penser et avancer ? Par chance, je suis seul dans cette course effrénée, mais vers quel but ? Je rampe, je glisse, je me hâte, encore quelques centimètres et je pourrai enfin manger !
En souvenir du soldat de Marathon,rédigez une phrase de 42 mots synthétisant les pensées d’un escargot
au cours de l’ascension d’une feuille de chou.
« Si Philippidès, messager grec, chaussant du quarante-deux, a parcouru quarante-deux kilomètres cent-quatre-vingt-quinze, de Marathon à Athènes, en trois heures, quelle pointure de Niki dois-je choisir pour battre son record en escalade de feuille de chou ? Pythagore ou règle de trois ? »
Pfuit!Ouf!Houlala!.Zyva,c’est haut ,ça glisse de ouf avec ce froid.
Zut, la feuille est gelée grave.
Houps! j’ai failli choir.Glaglagla,mon pied a froid.
Ce qu’elle est haut perchée cette meuf. Ahah!j’y suis. .Miammiam,trop bon.
Aïe-aïe-aïe le délice!
Wouahou le croquant bien frais autour de la chair tendre!Ca arrache dur!
Vive la new year.
Petite erreur: 42 et pas 45 km donc 42 mots! Tant pis! millexcuses!
Nu? Facile! Z’avez vu ma charge?? Allez me chercher Atlas et on en reparle!
Sur deux pieds? Ok! Et sur le ventre?
45 kilomètres? Pour moi trois circonférences terrestres… Chiche, le marathonien? En petites foulées?
Frimeur, va!
Et moi? J’aurai droit aussi à mon portrait?
Non, mais dites-donc, vous, c’est quoi au juste cet œil de fou ? Quoi ? Ah… Feuille de chou… Une expression courante ? J’en crois pas mes oreilles ! Hé ! Ho ! Vous me mèneriez pas en bateau ? Hein ? Pardon ? Vedette rapide… Est-ce cargo ?
Je suis tel Philippides, décidé à grimper, pétard que c’est dur ces nervures et ces creux, crever jamais, mais souffrir c’est sûr, surmonter tout ça, ça va le faire, air conquérant, rendez vous là haut, ôtez vous de là, l’amour m’attend.
En souvenir du soldat de Marathon, rédigez une phrase de 42 mots synthétisant les pensées d’un escargot au cours de l’ascension d’une feuille de choux
Parti à l’aube fraîche pour itinéraire spirituel vers les crêtes sommitales, toutes cornes dehors je grimpe en douceur, rêvant aux pentes du Fuji , en silence , méditant sur mes contradictions de record, victoire, faisant corps avec la nature, ou plaisirs égoïstes de solitude grandiose, beauté simple des gouttes de rosée, lumière, reflets , jouissive évasion !!
Colimaçon en questions
Faudra du temps, comme d’hab.
Je marathone vers la Une d’une feuille de CHOU people, ravi d’y laisser une traînée baveuse. Au sommet chic ! : mes potes du Club des 7 au pluriel en X : BIJOU , JOUJOU , GENOU , CAILLOU, HIBOU, POU !!!!! On ronge ….
Et cette feuille qui n’en finit pas… je me dépêche j’entends la tondeuse du jardinier… un certain Marat à qui le patron aurait dit de faire court… la lame sur quarante-deux…ouf… j’ai fini… vite la douche… ou peut-être un bon bain ?
Je serai à la une… à la une, à la deux
Je serai à la une… une deux, une deux
Je serai à la une… personne ne m’a doublé
« Petits Gris à la une ! Attention c’est chaud ! »
J’ai gagné !
Au cours de l’ascension d’une feuille de choux, en souvenir du soldat de Marathon, un escargot se disait, pour synthétiser ses pensées, que le record de la rédaction de la phrase la plus longue avait été battu par Proust avec 823 mots.
La pensée de l’escargot ressemble à sa coquille, vu que sa coquille est en forme de cerveau, enroulé en vrille, se terminant en chignon et en volute étroite; inutile alors pour le gastéropode de concevoir, malgré un long entrainement, un raisonnement marathon.
Mais revenons à nos colimaçons, se dit l’escargot qui se souvenait que l’exercice du jour était d’avoir une pensée d’une phrase tout en escaladant une feuille de chou qui n’avait pas plus de cervelle que lui n’avait de parents nés à Bruxelles.
La pensée d’un escargot dans sa coquille est à peu près la même que celle d’un poisson rouge dans son bocal, elle tourne en rond, elle tourbillonne, elle se siphonne et disparait dans le néant abyssal de sa mémoire alimentée de Brassica.
La feuille de chou faisait le poireau depuis trop longtemps, l’escargot lui racontait des salades, toutes ses histoires lui prenait la tête; monsieur le gastéropode prenait des poses et faisait des phrases alors que l’exercice du jour était seulement bête comme chou.
Mare à thon, mare à thon, oui je sais que je ne m’élèverai jamais dans cette maison d’édition.
Que mon roman autobavique n’intéressera personne!
Que mes Mémoires sont pleines de trous!
Et que je finirai, secrétaire, dans une feuille de chou!
Je peine à comprendre les nervures et les circonvolutions de cette feuille de choux, mais j’ai la certitude que je ne suis pas le seul à en baver.
Philippidès, aurai-je ton abnégation ?
Philippidès, suis-je assez courageux pour le suprême sacrifice ?