5 types de personnes en maturation textuelle
Depuis un quart de siècle que j’anime des formations à l’écrit et des coaching littéraires, j’observe une chose.
Schématiquement, il y a quatre types de personnes en maturation textuelle.
4 typologies empiriques reposant sur mes observations
1 – Les personnes ayant beaucoup d’imagination et de nombreuses idées originales mais qui écrivent mal. Leur style est pauvre, truffé de clichés, de phrases tarabiscotées, d’excès de superlatifs et de lieux communs.
2 – Celles plutôt cultivées, possédant un vocabulaire riche, une bonne maîtrise de la syntaxe – parfois trop…, de bonnes connaissances littéraires, mais, peu ou pas d’imagination. Leur créativité est déjà en pré-retraite.
3 – Celles qui écrivent bien, ont de l’imagination et de bonnes aptitudes pour se lancer en littérature, mais aucune confiance en elles. Si bien qu’elles remettent toujours à plus tard tout projet d’écriture parce qu’elles ne sont pas jamais assez prêtes.
4 – Celles, très imaginatives, écrivant bien, ayant confiance en elles, mais qui n’ont pas l’art de raconter des histoires.
5 – Celles qui n’ont ni le talent, ni le style, ni l’art de raconter une histoire mais une foi inébranlable en elles. Décidées et candides, elles croient ingénument que tout le monde est capable d’écrire un livre, quel que soit le genre.
Quant à l’auteur (e) béni des dieux de l’écriture, il possède une bonne culture, a une bonne maîtrise de l’écriture littéraire, de l’imagination, confiance en lui et l’art de raconter des histoires.
Vous reconnaissez-vous dans une de ces typologies ?
Je crois la 3. J’ose montrer mes textes depuis peu. Je n’aime pas les montrer aux gens que je connais sauf mon conjoint (et encore pas tous). Je me sens mise à nue sinon. J’ai peur de me découvrir, ma exemple si je montrais cela à un collègue de travail je serais presque paniquée à l’idée qu’il me voit.
Et vu que je suis perfectionniste ce n’est jamais assez bon. Et puis je doute que ce soit bon, beaucoup…
Je suis toujours étonnée de la réaction devant un de mes texte lorsqu’il plait. Je me sens comme un imposteur et je me dis que je ne mérite pas ce compliment.
j’ai fuis un atelier d’écriture lorsqu’il a fallu lire mes textes en public. Même si le « professeur » avait validé le fait qu’ils étaient bons. Je me cache. Je me préserve. Mais bon…j’aimerais parfois prendre le risque…
Je suis un peu comme François Nugues, je trouve un point qui me concerne dans chaque catégorie. Cela dit, je pense que quelque soit l’art, écrire, peindre, sculpter ou autre, il y a des personnes beaucoup plus douées que la moyenne
Intéressant ces quatre typologies !
Pas évident de se reconnaître dans l’une d’elle ou alors un peu dans chaque peut être…
Je me reconnais un peu dans la 1 et la 3 je crois…
Mais écrire ça demande de l’entretient alors quelque soit la catégorie à laquelle on appartient je pense qu’il faut se lancer parfois sans trop réfléchir surtout si l’on en a envie.
Mais ici j’ai quand même le sentiment que l’imagination est présente chez chacun ! 😉
Je n’ai que faible culture et mon style est souvent maladroit. Alors, je remplace le manque de culture, par la lucidité qui me vient en regardant le monde. Je remplace le style par une respiration. J’essaye d’écrire comme on respire, ainsi vient l’appaisement ou la perte de souffle. J’essaye d’écrire en me débarassant de moi-meme, sans me rassurer avec des phrases trop longues, sans me précipiter avec d’autres trop courtes, sans essayer de faire de l’effet, je respire, et parfois quelque chose a lieu. Ce n’est peut-être pas de l’écriture et cela n’aide en rien à ce que cela soit lisible, mais c’est un instant de vie qui supplée à ce que je suis.
L’important, Patricia, c’est d’écrire, vous êtes donc dans l’essentiel.
Bonjour
n’ayant pas ma place parmi vous
je vous souhaite à tous et toutes
de merveilleux moments et la pleine
réussite de écrits.
merci Pascal pour l’encouragement
Amicalement
Yvette.L
Yvette
Je ne comprends pas le sens de votre message
Toute personne qui aime l’écriture et qui écrit a une place parmi nous.
Tout le monde peut commenter les articles mais ce n’est pas l’endroit
pour publier des textes personnels.
En revanche, Avoir 1 avis sur ses écrits est fait pour ça
Amicalement
Pascal
Moi je me reconnais dans 1,2,3 et 4. Mais j’ai la chance d’avoir pris des cours avec Pascal et de soumettre mes écrits à la critique de mes ami(e)s qui ne sont pas des tendres. Et je progresse
Moi je me reconnais dans 1,2,3 et 4. Mais je progresse et grâce aux bons conseils de Pascal et de mes ami(e)s proches qui sont sans pitié !
Je pense, en toute modestie, faire parti de la catégorie 3. Bien que j’ai encore de nombreux points à rectifier, notamment en terme d’écriture littéraire, je manque incroyablement de confiance en moi et, effectivement, toute excuse est bonne pour repousser le moment de jeter sur papier mes idées. La page blanche n’est pas un soucis car dès que j’en saisi une les mots coulent d’eux même mais il faut la prendre cette page blanche. Et surtout prendre la suivante qui poursuivra le travail de la première. Peut-être s’agit-il d’un problème « d’higyène » d’écriture et qu’il me faudrait me « forcer » à écrire chaque jour?
Les qualités pour bien écrire étant au nombre de 5:culture, maîtrise de l’écriture, imagination, confiance et art de raconter des histoires, il suffirait peut-être d’en avoir au moins 3 pour avoir la moyennuration textuelle.
Mais chaque qualité a ses propres degrés, sa propre échelle de Richter.
On en a tous un petit bout en nous, le tout est de savoir comment muscler tout ça ,pour provoquer un séisme
Hello
hum, je me demande…
pourquoi ne mettrions nous pas
quelques lignes d’un de nos écrit?
je ne sais si cela se fait ici!
je pose donc la question.
Il me semble que ce n’est pas du tout le lieu.
J’en profite, Pascal, pour vous rappeler que votre livre »libérer son écriture et enrichir son style » que tout le monde loue (Laetitia le rappelle) et que moi j’aimerais tant louer, ne serait-ce que quelques jours dans une bibliothèque (Aaah! le français et ses mots à signification multiple!!!) est depuis bien longtemps introuvable. Envisagez-vous une réedition?
Quant à votre « colle » du jour, je ne saurais pas me situer, ou alors dans les 4 catégories à la fois, ça dépend des jours! En fait vous nous demandez de trancher entre l’auto-flagellation et la vantardise.
Je suis en ce moment en train de lire un bouquin du grand Vargas Losa (la fête au bouc) Il est interessant mais je ne le trouve pas toujours très clair dans son écriture. Je sais que la traduction peut en être la cause en partie. Mais est-ce que les grands écrivains reconnus sont encore corrigés par leur éditeur?J’en doute. Qui oserait corriger les textes de Vargas Losa? Et pourtant, un laisser aller dans certaines tournures de phrase…
On trouve encore » Libérer son écriture et enrichir son style » 3e édition, chez l’éditeur ediSens à Paris
Concernant les auteurs reconnus et vendant beaucoup, l’éditeur ne se permet pas d’y toucher.
Il n’est pas rare qu’un auteur connu ne se casse plus trop la tête question style.
Amicalement
Tous les livres de Pascal se trouve sur Amazon
oups! se trouvent
J’ai acheté votre livre « Libérer son écriture et enrichir son style » que l’on m’a recommandé.
Et je le recommande à mon tour car il est vraiment utile pour réveiller sa créativité.
Les conseils et les exercices y sont supers !
Alors un mot : merci !
Je me reconnais entre 3 et 4. Mais pourquoi faudrait-il absolument savoir raconter des histoires ? La poésie est un délice aussi 🙂 Baudelaire ne savait pas nouer une intrigue (ai-je appris récemment, cela décomplexe ;)).
J’ai écris jusqu’à 20 ans, puis plus rien puis ça revient maintenant pour savoir un peu qui je suis, instrument d’exploration des images qui me sont propres, etc.
Merci à Antonio pour sa description de la lente maturation de l’écriture…Ne pas s’arrêter en cours de route, mais peut-on s’arrêter ? 😉
Merci pour ce site ! Véra
Article très intéressant 🙂 sympa de voir un peu comment tout le monde réagit. Personnellement je crois être restée dans la case 3 pendant une dizaine d’années. J’écrivais à l’adolescence puis j’ai tout arrêté. J’avais une peur bleue que ce que j’écrive n’ait aucun intérêt. Et un jour j’ai arrêté de me poser des questions et j’ai réessayé. Maintenant j’écris à nouveau régulièrement. J’ai écrit un roman que je suis encore en train de relire. En parallèle j’écris également sur ce blog (encore merci Pascal pour vos conseils :-)), et également quelques nouvelles. Je pense qu’au niveau de l’imagination, je ne suis pas en reste (comme beaucoup ici :-)) mais je n’aurais pas l’audace de me mettre dans la case 4. Donc pour le moment on va dire case 1. Mais je trouve très difficile de se juger soi-même. Et suis d’accord avec Béryl, c’est quoi bien écrire? 🙂
Ah la belle question que voilà ! Pour y répondre je dois réfléchir à ce que l’on dit de mes écrits. Mais ces avis sont ils sincères ?
Heu… Je ne sais pas. Je doute beaucoup entre la catégorie 2 et la 3 voire la 4. En fait j’en sais rien… Je dois continuer à bosser pour en savoir davantage 😉
Les 4+1 typologies encadrent bien le sujet de l’exercice. Mais je ne m’y retrouve pas facilement ; le tout est pour moi souvent fluide. J’aimerai ici ajouter non pas une typologie manquante mais une considération générale à ne pas négliger : Dans la vie, mettre en oeuvre avec succès ses propres capacités demande souvent la collaboration partielle avec une autre personne (parfois avec plusieurs). Bien sûr, cela est pratiquement impossible à planifier. Mais il est bon de se dire de temps en temps…on a toujours besoin d’un plus petit que soi.
Hello
Sans fausse honte la toute première.
J’écris mal, truffé de fautes, superlatifs, points et virgules puis de nouveau point pas là ou il faudrait. pas vraiment de style, mais une bonne imagination ça oui alors, na! Après ben, je fais avec. Très intéressant de savoir ou l’ on se situe, j’apprends chaque jour et je retiens ce que je peux. Mille merci pour l’aide reçu. Yvette.
3. Très clairement, j’ai participé hier à mon premier atelier d’écriture à Bruxelles. C’étaient de très agréables exercices. Celui qui m’a donné le plus de fil à retordre fut la description d’un éternuement. Il m’a fait penser aux multiples descriptions qui m’attendent pour un format long, alors que je suis très (trop) à mon aise dans les formats d’écritures courts.
Euh… 2, j’en ai bien peur.
Mais comme je ne souhaite pas laisser mon esprit en pré-retraite, je me soigne. Je lis et pratique « Libérer son écriture et enrichir son style », d’un auteur bien connu que je remercie. Le livre ne résout pas le problème (il n’y a que moi qui puisse le faire, n’est-ce pas ?), mais il aide et donne des pistes. Je me suis surprise à écrire des textes plus « créatifs » qu’à l’ordinaire. Donc, je persévère.
Merci encore
ô style …ô !! qui retrousse les manches pour sortir de la case n°3 …
Je pense être passé de la 1ère à la 3è puis la 4è.
L’imagination est innée chez moi. Depuis tout petit j’invente, je fabule…
La culture littéraire, la lecture, ça n’a jamais été mon fort… à l’école, on ne m’a pas fait aimé lire, trop présenté comme une contrainte (Eh! Nico, tu me fais une fiche de lecture stp ?) … Ca se rattrape difficilement adulte.
L’écriture est un exercice qui demande de la pratique. Et pour arriver à du bon, il faut passer par le mauvais, les clichés, les phrases longues, tarabiscotées…
Seule la motivation du destinataire nous pousse à faire mieux (correspondance amoureuse, journal satirique entre potes… )
10 ans plus tard, complexes sur les épaules, confiance dans les chaussettes, on se cherche, on participe à des ateliers, on se diversifie, musique, instrument, improvisation, on ose se tromper, on écoute et l’écriture trouve sa forme… le mauvais est devenu moyen, intéressant.
10 ans plus tard encore, l’écriture s’affine, s’impose, la confiance remonte les chaussettes puis les manches d’un travail qui prend forme à toutes occasions, blogs, jeux, projets d’écriture…
Ecrire est un chemin qu’il faut débroussailler au début et qui s’ouvre petit à petit à de des horizons fabuleux 😉
Je crois qu’il existe une cinquième catégorie : ceux qui n’ont ni le talent, ni le style ni l’art de raconter une histoire mais qui croient et ont foi en eux.
Je dis cela sans mépris mais il m’a été demandé de corriger récemment 4 nouvelles qui rentraient, à mon avis, dans cette catégorie
Je crois également que tous ceux d’entre nous qui écrivent sur les exercices de Pascal doivent s’interroger : à quelle catégorie appartiens-je?
Merci Françoise, j’avais oublié cette typologie. Je viens de l’ajouter à mon article. Il ne s’agit pas de mépris mais d’un constat. On retrouve ce type de personne dans la plupart des arts.
je me reconnais dans chacune des quatre catégories… je suis bon partout mais je suis « chiant » dans mes idées! j’ai un bon style mais ne sais pas le mettre en valeur! j’écris tout le temps pour ne rien dire! Et en plus je suis dyslexique, au moins sur les bords… ça ne se voit pas trop grace aux logiciels de correction… n’empêche!
Merci Pascal, tu as une place de choix dans mon nuage d’amis… Tu sais, le nuage qui annonce la pluie bienfaisante, celle qui nettoie et nourri…
Oh!! Le piège!!! De bon matin en plus!!! (éclat de rire)
Je pense que l’imagination est plutôt le lot commun ici, même si ça dépend des sujets… Le problème est plutôt à mon avis: ça veut dire quoi, BIEN écrire?? Comment utiliser juste ce qu’il faut d’images, ne pas parler en style télégraphique à force de vouloir raccourcir les phrases, et surtout quand sait-on qu’on est prêt? D’où le manque de confiance en soi pour se lancer dans une publication dont je souffre moi comme tant d’autres!