Avez-vous déjà prêté une liseuse à un ami ?

J’ai reçu ce courriel de la part de Gérard Cénec. Nous nous sommes connus au CFPJ, la grande école de journalisme de la rue du Louvre à Paris. Il participait au stage « Libérer son écriture » que j’ai créé il y a pas mal d’années…

Gérard est un journaliste comme il n’en existe plus ou peu : cultivé, curieux, défenseur de la langue française, intègre, humaniste, talentueux. Je suis fier de compter parmi ses bons souvenirs.

Découvrez son courriel, il donne à réfléchir :

« Je te joins cette pub de la Fnac au sujet de la liseuse Kobo.

Liseuse FNACC’est drôle, mais cette pub produit l’effet inverse que celui qui a été recherché par le marchand. Comme j’aime ces grandes rangées de livres, ces empilements sur ma table de nuit ou mon bureau ! Et ce contact physique avec le papier !
Sans oublier les Post-it collés ci et là (car depuis l’invention de ce bout de papier auto-collant, je ne souligne plus au crayon !).

Pour avoir assisté à la révolution du MacIntosh en France, avec les pionniers qui ont lancé cette machine, je ne vais pas te faire le numéro du blasé.
J’ai cru que cette machine nous apporterait la liberté jusqu’au jour où j’ai vu qu’on pouvait mettre les MACs en réseau, bref tout comme dans les vieux gros systèmes rédactionnels que j’avais quittés.

Alors pour les liseuses, quelle que soit la qualité d’affichage remarquable, le poids ultra-léger qui contraste avec les premiers parpaings qu’on nous proposait à l’origine, je ne marche pas.

On peut disposer de millions de titres en ligne, mais les marchands se sont arrangés pour avoir chacun leur système propriétaire, même s’ils nous jurent de créer un machin lisible par toutes les liseuses.

J’entre dans la Résistance !
Avec mon exemplaire papier, je n’aurai jamais besoin de le recharger sur une prise de courant, de changer les accus ou de mettre à jour le système dès que les grands prêtres de l’obsolescence programmée se décideront à me mettre dans l’embarras avec un nouveau truc qui ne sert à rien.

J’ai trop d’admiration pour mes amis imprimeurs, j’aime trop flâner dans les librairies et autres maisons de la presse.
Enfin, je trouve le prix d’entrée un peu cher. Et surtout, avez-vous déjà essayé de prêter une liseuse à un ami ? »
Déjà que lorsqu’on prête un bouquin à un proche, on a toutes les peines du monde à le récupérer… » Gérard

La liseuse la plus chère (clin d’oeil d’une abonnée)

La liseuse, modèle Fragonard

La liseuse, modèle Fragonard




LIVRES EN NOUS (4) critique littéraire d’un club de lecture

Avis sur LEURS écrits« Livre en nous »,
a la gentillesse de nous communiquer
régulièrement son compte rendu de lecture.

 

La disgrâce » de J. M. Coetzee
« David Lurie, 52 ans et deux fois divorcé, enseigne la poésie romantique et la communication. Encore très séduisant, ce Don Juan de campus se laisse aller à un dernier élan de désir et d’amour avec une jeune étudiante. Mais suite à cette aventure, il doit démissionner. Récit autobiographique. »

Ce roman, bien que sombre, a suscité un engouement unanime de la part des membres du club

• Un film a été adapté du roman avec John Malkovich dans le rôle de David Lurie (2010)

♠ – la narration et la relation des états d’âme du personnage principal (à la troisième personne) contribuent à la froideur du roman et à aucun moment l’auteur ne pénètre dans les pensées ni nous fait part des sentiments et émotions des autres personnages
« Les Soldats de Salamine » de Javier Cercas
« Dans les derniers jours de la guerre civile espagnole, l’écrivain Rafael Sanchez Mazas, un des fondateurs de la Phalange, échappe au peloton d’exécution des troupes républicaines en déroute grâce à un soldat qui, bien que l’ayant vu, lui laisse la vie sauve. Soixante ans plus tard, un journaliste s’attache au destin des deux adversaires qui ont joué leur vie dans un seul regard et entreprend de recueillir des témoignages pour transformer cette histoire en fiction.»

– Pourquoi un soldat républicain a-t-il épargné Sanchez Mazas, poète franquiste ? Cette question intrigante

♠ – de la déception : l’attente liée à cette intrigue était très forte. Or, la première partie avec cette longue succession de personnages rencontrés par le narrateur (témoins ou apparentés) est très fastidieuse. A la fin de cette première partie sans mouvement ni dynamisme, le roman n’a guère avancé. En fait, seule la 3e partie s’avère réellement intéressante et rachète tout le livre
– de la frustration : la Guerre civile espagnole (les origines du conflit, ses développements, la Phalange) n’est finalement guère exposée
Vous pouvez réécouter en poscast l’entretien de Javier Cercas enregistré lors de l’émission « La grande table » (France Culture)
http://www.franceculture.fr/emission-la-grande-table-1ere-partie-javier-cercas-2014-01-24

« Cœur de chien » de Mikhaïl Boulgakov
« Un illustre professeur, spécialisé dans le rajeunissement des êtres humains, tente une expérience sur un brave chien ramassé dans les rues de Moscou. Il lui greffe l’hypophyse d’un individu qui vient de mourir.
Résultat inattendu : l’animal se métamorphose en un petit homme ivrogne, grossier et méchant. L’explication est simple : le ” donneur ” était un voyou alcoolique et sans scrupule. Et voilà notre professeur harcelé et poursuivi par des comités et des commissions étatiques et prolétariennes en tout genre, guidés et fanatisés par le chien devenu homme. Et pire, homme de parti ! Comme toujours chez Boulgakov, l’irrationnel, la dérision et la folie rejoignent une cauchemardesque réalité. »

– mélange de satire politique et de fantastique avec un brin de cocasserie et d’humour dans de nombreuses expressions. « L’aspect métaphorico/pastiche que fait l’auteur de la société soviétique : la caricature, l’excès, au point de dépasser tout esthétisme ou toute forme convenue (Un peu comme pouvait le faire Federico Fellini dans beaucoup de ses films, ou Ionesco dans quelque uns de ses livres) »



♠ – Difficulté pour certains à entrer dans cette histoire jugée trop irréaliste et trop déroutante

Franchement, auriez-vous envie de lire ce texte ?

Essayez de lire ce pavé :

 « Mes chères concitoyennes, mes chers concitoyens, À l’aube de cette année 2014, je vous souhaite beaucoup de bonheur. Une fois dit ça… qu’ai-je dit? Que souhaité-je vraiment ?Je m’explique : Je nous souhaite d’abord une fuite périlleuse et ensuite un immense chantier. D’abord fuir la peste de cette tristesse gluante, que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous, cette vase venimeuse, faite de haine de soi, de haine de l’autre, de méfiance de tout le monde, de ressentiments passifs et contagieux, d’amertumes stériles, de hargnes persécutoires. Fuir l’incrédulité ricanante, enflée de sa propre importance, fuir les triomphants prophètes de l’échec inévitable, fuir les pleureurs et vestales d’un passé avorté à jamais et barrant tout futur. Une fois réussie cette difficile évasion, je nous souhaite un chantier, un chantier colossal, pharaonique, himalayesque, inouï, surhumain parce que justement totalement humain. Le chantier des chantiers. Ce chantier sur la palissade duquel, dès les élections passées, nos élus s’empressent d’apposer l’écriteau : “Chantier Interdit Au Public“ Je crois que j’ose parler de la démocratie. Être consultés de temps à autre ne suffit plus. Plus du tout. Déclarons-nous, tous, responsables de tout. Entrons sur ce chantier. Pas besoin de violence. De cris, de rage. Pas besoin d’hostilité. Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. De constance. L’État, en l’occurrence, c’est nous. Ouvrons des laboratoires, ou rejoignons ceux, innombrables déjà, où, à tant de questions et de problèmes, des femmes et des hommes trouvent des réponses, imaginent et proposent des solutions qui ne demandent qu’à être expérimentées et mises en pratique, avec audace et prudence, avec confiance et exigence. Ajoutons partout, à celles qui existent déjà, des petites zones libres. Oui, de ces petits exemples courageux qui incitent au courage créatif. Expérimentons, nous-mêmes, expérimentons, humblement, joyeusement et sans arrogance. Que l’échec soit notre professeur, pas notre censeur. Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage. Scrutons nos éprouvettes minuscules ou nos alambics énormes afin de progresser concrètement dans notre recherche d’une meilleure société humaine. Car c’est du minuscule au cosmique que ce travail nous entraînera et entraîne déjà ceux qui s’y confrontent. Comme les poètes qui savent qu’il faut, tantôt écrire une ode à la tomate ou à la soupe de congre, tantôt écrire Les Châtiments.  Sauver une herbe médicinale en Amazonie, garantir aux femmes la liberté, l’égalité, la vie souvent. Et surtout, surtout, disons à nos enfants qu’ils arrivent sur terre quasiment au début d’une histoire et non pas à sa fin désenchantée. Ils en sont encore aux tout premiers chapitres d’une longue et fabuleuse épopée dont  ils seront, non pas les rouages muets, mais au contraire, les inévitables auteurs. Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants. Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère. Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient. Qu’attendons-nous ? L’année 2014 ? La voici.

PS : Les deux poètes cités sont évidemment Pablo Neruda et Victor Hugo « 

Ce sont pourtant les vœux d’Ariane Mnouchkine, la fondatrice du Théâtre du Soleil.

Quel est mon but en proposant un texte difficile à lire ?

Démontrer que la lisibilité d’un écrit est moindre à l’écran.
Qu’au-delà de 5 à 6 lignes, notre regard, habitué à la finesse de l’écriture papier, se fatigue à déchiffrer des caractères pixélisés .

Logiquement, on devrait donc écrire des textes plus courts et plus aérés pour avoir plus de chance d’être lu.
Ce qui est une gageure en création littéraire.

Si j’écris sur ce sujet aujourd’hui, c’est parce que de nombreuses personnes souhaitant avoir 1 avis sur leurs écrits,
postent un texte sans trop se préoccuper de sa lisibilité.
Ignorant sans doute, que tout doit être mis en œuvre pour que l’on ait envie de le lire.

Comment s’y prendre pour rendre un texte plus facile et agréable à lire sur écran ?

Times New Roman, Garamond, Georgia.

et des polices sans empattement dites bâton ou linéales telles :

Arial, Century Gothic, Tahoma, Verdana

Utilisez ces dernières, elles rendent la lecture sur écran moins fatigante.

(ex retour chariot à la machine à écrire)

(espace entre 2 lignes)

Voyez, ci-dessous, le même texte basé sur ces 5 consignes :

images-1

d’amertumes stériles, de hargnes persécutoires.

himalayesque, inouï, surhumain parce que justement totalement humain. Le chantier des chantiers.

Pas besoin d’hostilité. Juste besoin de confiance. De regards. D’écoute. De constance. L’État, en l’occurrence, c’est nous.

et mises en pratique, avec audace et prudence, avec confiance et exigence.

Scrutons nos éprouvettes minuscules ou nos alambics énormes afin de progresser concrètement dans notre recherche d’une meilleure société humaine.

Sauver une herbe médicinale en Amazonie, garantir aux femmes la liberté, l’égalité, la vie souvent.

Il faut qu’ils sachent que, ô merveille, ils ont une œuvre, faite de mille œuvres, à accomplir, ensemble, avec leurs enfants et les enfants de leurs enfants.

Disons-le, haut et fort, car, beaucoup d’entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère.

Quel plus riche héritage pouvons-nous léguer à nos enfants que la joie de savoir que la genèse n’est pas encore terminée et qu’elle leur appartient.




J’aurai une question à vous poser quand…

J’aurai une question à vous poser quand vous aurez eu la patience ce lire ce texte :

« Imaginez : vous êtes invité par la FFR à assister à un match international de rugby à XV en Nouvelle Zélande. Pays des Maoris en Océanie, célèbre pour ces fameux All Blacks qui ont remporté la coupe du monde en 2011, mais pas seulement, puisque c’est aussi une nation de grand navigateurs, nul n’a oublié, concernant la voile, la Team New Zealand qui a remporté en 1995 et en 2000 la  de l’América.

Akka

La rencontre arbitrée par Monsieur Wayne Barnes est retransmise en direct à la télévision elle est suivie par plus de 10 millions de spectateurs dans l’hémisphère nord et 8 millions dans l’hémisphère sud. Aujourd’hui, par cette belle journée d’automne austral, plus de 40 000 supporters sont réunis dans ce magnifique stade d’Auckland, environ 50% pour chaque camp.

Oui, je sais c’est nul, mais continuez quand même.

On compte 30 joueurs sur le terrain et presque autant sur les bancs des remplaçants. La tenue de la première équipe qui reçoit est composée d’un tee-shirt blanc, d’un short noir et de chaussettes grises, alors que la seconde équipe est vêtue d’un maillot rouge, d’un short bleu et de chaussettes blanches. La photo qui illustre cet article ne concerne pas ce match comme vous pouvez le constater par rapport aux couleurs dont on vient de parler. La photo est là pour que l’on puisse visualiser le terrifiant Haka des All Blacks face à leurs adversaires.

Encore un petit effort, c’est bientôt fini.

Ensemble, les joueurs présents ont plus de 120 ans d’expérience sur divers terrains et au moins 400 sélections en équipe nationale. Sur les 60 joueurs des 2 équipes, 18 s’appellent David, 12 se prénomment Chris, 23 John et 7 Michael. Les juges de touche se prénomment Bob et Doguen. »

QUESTION : Quel est le prénom de l’arbitre ? 

Si vous n’êtes pas capable donner le prénom de l’arbitre sans relire le texte, ne vous inquiétez pas, c’est normal. Cela prouve que plus un texte contient d’informations moins elles frappent l’esprit. Quand un texte est gorgé de détails, il embrouille la penése et on ne retient presque rien de ce que l’on a lu.

Pensez-y lorsque vous racontez une histoire et tenez en compte.
Arrangez-vous pour que vos lecteurs soient toujours en présence d’un fait, d’une action ou d’un dialogue,
jamais d’un chapitre creux ou emberlificoté.

Dans le même ordre d’idée, ce clin d’oeil aux masochistes : lisez les 100 premières pages du Prix Renaudot 2013 et cherchez le fil…

Naissance, Yan Moix, Editions Grasset

 




Etes-vous enclin au syndrome de la relecture ?

Le syndrome de la relecture

le syndrome de la relecture.

Les verbes pauvres, les adjectifs superflus, les répétitions, les longueurs etc, ne sautent jamais aux yeux de leurs géniteurs.

Mais le lendemain, après quelques heures de vérifications et de corrections le syndrome de la relecture, revient !

Si vous êtes enclin au syndrome de la relecture, je connais un antidote pour lutter contre :

Le logiciel Text Analyzer, il est gratuit pour Mac ou PC.

Vous collez vos pages dans le cadre prévu à cet effet, et en un clic, vous découvrez illico :

Etc.

Après, quand vous reprenez la lecture de votre manuscrit, vos maladresses vous sautent aux yeux, ou presque…

Text Analyser existe pour Mac et PC




À quelle vitesse lisez-vous ?

Pourquoi parler de vitesse de lecture ?

Parce que l’expérience me montre que la plupart des auteurs que j’accompagne lisent trop vite.

Non pas les livres qu’ils achètent pour se distraire ou se cultiver, mais leurs premiers jets. Autrement dit, leurs brouillons.

l’accord des temps, l’accord du participe passé, le singulier et le pluriel, le futur et le conditionnel, les mots composés, les nombres, le doute entre un ou deux F, P, M, ou PH/F, etc., l’oubli des accents et le manque de ponctuation.

Viennent ensuite les faux amis, les clichés, les adjectifs superflus, les mots de liaisons en surnombre, etc.

Ce n’est qu’au fil de nombreux remaniements, quand il nous semble que plus rien ne cloche, qu’il est abouti.

Qui dit réécriture, dit relecture. Mais pas n’importe laquelle. Surtout pas un survol, comme pour une synthèse, ce qui est assez fréquent…

Certes, mais il était doué d’une force de travail peu commune, tels Hugo, Proust, Zola, Céline, ces autres génies littéraires.

Phrase par phrase, en les articulant dans son for intérieur, tel un enfant.

Cela prend deux à trois fois plus de temps qu’un survol, mais une bonne relecture est à ce prix, car lorsqu’on est imprégné du texte que l’on vient de rédiger, on laisse passer beaucoup d’erreurs.

Dans cette relecture exigeante, un élément est très important à prendre en compte : votre vitesse habituelle de lecture.

N’est-elle pas trop rapide pour une bonne analyse du texte
que vous avez écrit ?

Vous pouvez la tester ici




2 de nos abonnées publient 3 nouveaux livres pour enfants

Marin
Andrée Avogadri publie un nouveau joli petit conte pour les petits :

Marin, et le secret de l’huître de Bouzigues

Illustré par Emilie Ruiz

Esprit Média Editions


Mon meilleur ami : le che
val
En selle, les cavalières !
Mon ami le cheval
En selle, les cavalières !



Critique des critiques

Une abonnée m’écrit : «   J’ai lu, il y a peu, dans Le Monde des Livres,
un article qui m’a donné envie d’acheter Nouvelles du New Yorker d’Ann Beattie, maître de la nouvelle…
Commandé chez Amazon, je l’ai trouvé deux jours après dans ma boîte à lettres.
J’en suis à la moitié, ces nouvelles ne sont pas renversantes, loin de là, et c’est écrit comme une rédaction, en primaire !
Je pense que le critique qui a écrit l’article n’a pas lu ce recueil. »

Suite à cet avis, j’ai lu ce recueil de nouvelles et je ne suis pas d’accord.
Le style paraît simple, mais en s’y attardant, on change vite d’avis.
Si le vocabulaire n’est pas très riche la tournure des phrases l’est souvent.
Tout est question de goût et d’attente, comme toujours.

Cela m’amène aux critiques littéraires.

Les lecteurs qui achètent Le Monde des Livres, imaginent lire des critiques
alors que la plupart des articles sont inspirés par des considérations autres que littéraires : copinage, renvoi d’ascenseur, promotion, prescription, acoquinement avec une maison d’édition, etc.

DSC_0001Comment traiter cette avalanche de papier imprimé ?
D’autant qu’il y a très peu de critiques salariés attachés à un journal.
La plupart des articles sont rédigés par des pigistes mal payés, croyez-vous qu’ils ont le temps et les moyens de lire tout ça ?

Tenez, j’ai acheté Antifragile de Nassim Nichola Taleb*,
après avoir lu une chronique de Pol Droit sur cet ouvrage de 600 pages…
A peine entré dans le prologue du livre, j’eus l’impression de lire une seconde fois la critique de ce remarquable journaliste. Une sorte de « copier-coller »

Ce que reproche cette abonnée au quotidien Le Monde est valable pour quasiment tous les médias.

Dans une « Lettre sur la littérature, le théâtre et les arts » Balzac, en son temps, souhaitait  « Un écrivain positivement instruit, ayant médité les moyens, qui connaisse les ressources de l’art et qui critique dans l’intention louable d’expliquer ».
Nous en sommes loin !

Ne vous faites pas d’illusion, la critique, la vraie, celle qui demande une bonne culture, une indépendance d’esprit et du talent a disparu dans la plupart des médias.
C’est n’est plus qu’une simple activité promotionnelle des biens produits par l’industrie culturelle.

Je sais « de quoi je râle », j’ai créé et animé pendant de nombreuses années un stage sur l’art de la critique au CFPJ, le Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes, à Paris.

Demandez autour de vous, comment vos amis ont découvert le « livre qu’il faut absolument lire »vous constaterez, neuf fois sur dix, que c’est par le bouche-à-oreille.

Vos amis ne songent nullement à promouvoir Beigbeder, Lévy, Sollers, Minc, le Goncourt et les autres, leur seule motivation, le plaisir de lire. C’est donc la meilleure source.

Reste aussi les clubs de lecture, ces clubs communiquent leur enthousiasme pour tel ou tel livre, sans esprit mercantile.

Méfiance tout de même, quelques requins de l’édition s’y cachent parfois.      

* Éditions Le Belles Lettres




Ces livres sur lesquels il nous arrive de mentir

Nous lisons de moins en moins, paraît-il.
Mais chacun a tout de même des « connaissances littéraires » sur nombre de livres célèbres.
Même sans les avoir lus !

Mentir sur ce point est considéré comme un faute vénielle pour la plupart de personnes qui ne lisent pas ou peu…

Un site anglais BookRiot a demandé à ses visiteurs
quels sont les livres sur lesquels ils osent donner leur avis sans jamais les avoir ouverts.

Trois grands livres arrivent en tête : Orgueils et Préjugés de Jane Austen, Ulysse de James Joyce et Moby Dick de Herman Melville.

Notamment les journalistes.

J’ignore si une telle expérience a été menée en France, mais j’ai ma petite idée.

Chez nous, je pense « Qu’à la recherche du temps perdu » de Proust,
Don Quichotte de Cervantes ou Voyage au bout de la nuit de Céline, sont des livres sur lesquels on baratine assez souvent.

Sans compter la bible ou le Coran !

Seriez-vous d’accord pour nous citer les livres sur lesquels il vous arrive de broder un peu ?

Comme ça, pour jouer, comme les anglais. 😉

Un livre facile et distrayant à lire, dont on peut parler après l’avoir lu.




LIRE POUR PAS CHER, la rubrique de Jean de Marque (7)

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Julien Sorel en cause à Stendhal, Maître Corbeau à la Fontaine, Blanche Neige aux Frères Grimm, Meursault à Camus, Jean Valjean à Hugo, Jésus à Mathieu, Marc, Luc et Jean, Zazie à Queneau…etc.

Bernard GUIRAUD : Entracte, petite revue des mots du spectacle.

Un spectateur revêche, un décor crevé, un relent de sauce à l’ail…non, juste un mot rajouté par un acteur ne figurant pas dans le texte officiel.

Une citation parmi tant d’autres : « Si le clown est triste, c’est qu’il est mal payé ».

Etc.…etc.

Après le succès du Mokimanké…voici sa suite logique…

: Crotte de nez restant collé près des narines après un mouchage imparfait.

Etc.…etc.

Voilà, en espérant que cette petite liste autour des mots et leurs possibles jeux
vous inciteront à œuvrer à l’ombre des cocotiers ou des machines outils,
si vous avez déjà repris le collier du touriste pour le rendre à votre chien !

NOZ