Trois freins à l’écriture littéraire ou pas
Dans mes stages et mes ateliers d’écriture, je conseille toujours de ne pas rester cloué devant la page blanche, espérant qu’une phrase idéale survienne.
Je ne le répéterai jamais assez : si vous ne savez pas comment attaquer, écrivez ce qui vous passe par la tête, mettez votre esprit en action. Ne le laissez pas s’engourdir.
S’il bougonne écrivez ce qu’il bougonne, rouspétez avec lui, même s’il s’exprime comme un malotru. Tapez tout ça à toute vitesse sur le clavier, jusqu’à ce que votre cerveau s’échauffe.
C’est le meilleur moyen pour déclencher une avalanche d’idées.
Je viens d’aborder un frein à l’écriture littéraire, en voici un second : la réminiscence scolaire. Le souvenir des profs et des devoirs surveillés.
Oubliez tout cela ! L’écriture est un acte solitaire, vous n’êtes plus à l’école, personne n’est derrière votre dos pour surveiller ce que vous écrivez, alors lâchez-vous ! Sentez-vous libre d’écrire ce que vous voulez comme vous le voulez.
Un troisième frein
Là, il ne s’agit pas de démarrer mais d’écrire sans avoir le pied sur le frein.
Je m’explique. j’ai beau dire aux participants, ne réfléchissez pas, ne jugez pas, écrivez sans hésiter. Il sera toujours temps de vérifier plus tard comment c’est écrit et de corriger les fautes de syntaxe et d’orthographe.
Rien à faire, ils s’autocensurent constamment.
En phase de création, laissez votre esprit courir là où il veut et comme il veut.
Hésiter et réfléchir pour se préoccuper du style ou de l’orthographe ne permet pas de saisir des idées au vol et de les associer à l’histoire que l’on raconte. Veillez-vous toujours à l’excellence de vos mouvements quand vous vous baignez dans l’océan ? J’imagine que non. Soyez donc aussi cool quand vous écrivez.
« Les grands écrivains n’ont jamais été faits pour subir la loi des grammairiens, mais pour imposer la leur et non pas seulement leur volonté, mais leur caprice. » Paul Claudel
Salvateur et » décomplexant »
Si vous êtes handicapé par « le parfait écrire », par le « complexe du vocabulaire pauvre », lisez ce début d’extrait de La Matière de l’absence, de Patrick Chamoiseau*, publié par Le Monde littéraire du 25 novembre 2016, vous pourrez relativiser :
» Tant qu’elle avait été là, il nous avait été possible d’être encore des enfants. L’archive était restée vivante. L’option s’était maintenue même si l’envie d’y recourir n’avait jamais germé. Qu’elle soit là présentait pour chacun la part intime de rêves dont elle avait jour après jour ressoudé les fêlures. Elle avait constitué le bouclier posé sur nos arrières, un bois d’accorage dans la pentes de nos vies. Elle nous conservait une possibilité de regagner cet univers qu’elle nous avait élaboré.(…)
* Prix Goncourt 1992.
PS : J’ai failli oublier de citer le titre de l’article du Monde Littéraire
» UN HOMME À LA MERE » un jeu de mots génial, en primaire…
Je suis dyslexique, peut-être avez-vous repéré une faute d'orthographe. Merci de me la signaler : blog.entre2lettres (at) gmail.com Je corrigerai aussitôt