Salut Bernard !

En souvenir de Bernard Pivot

C’était dans le petit village d’Armentières en Brie, quand les sixties battaient leur plein. J’étais amoureux d’une jeune actrice hébergée temporairement par ses parents.
Je la rejoignais un soir par semaine. Sa chambre se trouvait au premier étage, une fenêtre donnait sur la rue. Je devais me hisser jusqu’à son rebord en grimpant le long d’un vieux mur. Nos rendez-vous étaient convenus pour le vendredi soir, pareillement à Apostrophe, l’émission littéraire de Bernard Pivot, qu’elle regardait à la télé au rez-de-chaussé avec papa et maman.
Je devais patienter juste qu’à la fin de l’émission. Attendre au pied du mur que ses parents se couchent, qu’elle ouvre enfin sa fenêtre et me fasse signe.

Bien des années plus tard…

Alors que j’anime l’un de mes stages dans les locaux du Centre de Formations des Journalistes (CFPJ) à Paris, je croise Bernard Pivot sortant de l’ascenseur et je m’exclame confusément : Salut Bernard ! Comme si celui que j’ai devant moi était Bernard Soulé, un ami journaliste au Figaro.
Je me suis tout de suite excusé, il a souri. Après coup, quand nous nous croisions, Bernard Pivot souriait en me faisant un petit clin d’œil.

Quant à mon tour, je prendrai  » l’ascenciel  » peut-être aurons-nous une nouvelle occasion de nous rencontrer ?