Les Puf, une librairie sans livre !

Quand je jouais à l’étudiant au quartier latin, à Paris, je me rendais immanquablement « aux PUF », la librairie fréquentée par une foule d’étudiants et de professeurs. C’est là, sur les conseils d’un ami, que j’ai découvert Gaston Bachelard et piqué un ou deux « QUE SAIS-JE ».
En 2005, lorsque j’ai quitté la capitale pour L’Entre-deux-mers, cette librairie, presque centenaire, baissait le rideau sur sa désuétude et sa gestion bon enfant.
Aujourd’hui, elle renaît, mais plus éloignée de la Sorbonne, là où, coïncidence, j’eus plus tard la fierté de tenir une conférence sur la créativité dans… l’amphi Bachelard.
Adieu les étagères brinquebalantes et débordantes, les piles de livres entassés les uns sur les autres et l’étroit escalier où les chalands se croisaient en se marchant sur les pieds. Les PUF reviennent avec un concept révolutionnaire : la librairie sans livres.
Dans un vaste espace, les clients disposent de tablettes pour choisir sur catalogue le livre qu’ils souhaitent acheter. Celui-ci est imprimé dans les cinq minutes qui suivent la décision de l’acheteur, juste le temps de boire un café offert par la librairie. Trois millions de livres sont disponibles, seules restrictions pour les acquérir, ils ne doivent pas excéder 850 pages ni contenir des illustrations couleurs. En revanche, la couverture peut être en quadrichromie.
Encore une sérieuse menace pour les librairies telles que nous les connaissons depuis toujours.
Inutile de vous dire que je vais m’y rendre dès que possible, acheter et faire imprimer L’eau et les Rêves, de Gaston Bachelard.
Voir si, comme autrefois, les pages, non coupées ; nécessiteront un coupe-papier pour pouvoir les lire.