À quelle vitesse lisez-vous ?
Pourquoi parler de vitesse de lecture ?
Parce que l’expérience me montre que la plupart des auteurs que j’accompagne lisent trop vite.
Non pas les livres qu’ils achètent pour se distraire ou se cultiver, mais leurs premiers jets. Autrement dit, leurs brouillons.
l’accord des temps, l’accord du participe passé, le singulier et le pluriel, le futur et le conditionnel, les mots composés, les nombres, le doute entre un ou deux F, P, M, ou PH/F, etc., l’oubli des accents et le manque de ponctuation.
Viennent ensuite les faux amis, les clichés, les adjectifs superflus, les mots de liaisons en surnombre, etc.
Ce n’est qu’au fil de nombreux remaniements, quand il nous semble que plus rien ne cloche, qu’il est abouti.
Qui dit réécriture, dit relecture. Mais pas n’importe laquelle. Surtout pas un survol, comme pour une synthèse, ce qui est assez fréquent…
Certes, mais il était doué d’une force de travail peu commune, tels Hugo, Proust, Zola, Céline, ces autres génies littéraires.
Phrase par phrase, en les articulant dans son for intérieur, tel un enfant.
Cela prend deux à trois fois plus de temps qu’un survol, mais une bonne relecture est à ce prix, car lorsqu’on est imprégné du texte que l’on vient de rédiger, on laisse passer beaucoup d’erreurs.
Dans cette relecture exigeante, un élément est très important à prendre en compte : votre vitesse habituelle de lecture.
N’est-elle pas trop rapide pour une bonne analyse du texte
que vous avez écrit ?