En retraite dans sa tête

Histoire riche d’enseignement (16)

Après avoir fêté son soixantième anniversaire un compagnon maçon décida de prendre sa retraite.
Il informa son patron.
Ce dernier était désolé de voir un si bon ouvrier le quitter, il lui demanda, comme un service personnel, s’il voulait bien construire une dernière maison.

Le maçon accepta volontiers et s’attaqua aussitôt aux fondations. Il avait vraiment envie de rendre ce dernier service à son employeur. Il l’estimait beaucoup.

Mais, bâtir une maison ne se fait pas en un jour.
Et, au fur et à mesure que ce dernier chantier avançait on pouvait voir que le cœur n’y était plus.
Le vieux compagnon prenait moins soin des outils, utilisait des matériaux qui lui tombaient sous la main et les finitions laissaient à désirer. Dans sa tête, il était déjà en retraite.

Lorsqu’il eut achevé son travail et que le patron vint inspecter la maison, il remit la clef de la porte principale à son employé. « Cette maison est à toi », dit-il, en reconnaissance pour toutes ces années de bonne collaboration. »

Quel choc ! Quelle honte ! Si seulement il avait su qu’il construisait sa propre maison ! Il l’aurait, sans aucun doute bâtie différemment. Il allait donc devoir vivre dans la maison qu’il avait construite sans amour.

Il y a cette plaque sur le mur de cette maison imaginaire : « La vie est un projet que tu bâtis toi-même »