Témoignage d’un auteur débutant mais opiniâtre

brouillonsJe souhaite vous faire part de ma modeste expérience d’auteur débutant.
Cadre culturel à la retraite et compositeur, quelle mouche m’a donc piqué pour ainsi me lancer dans une nouvelle aventure artistique : écrire un roman.
Ainsi, après deux ans de cours d’écriture, j’ai plongé le nez jour après jour dans le clavier de mon ordinateur.
Après de longs mois de préparation et de recherche documentaire et d’interviews ( mon roman s’inspire en partie de faits réels et de l’histoire contemporaine ), j’ai entrepris mon travail d’écriture. Un an plus tard, j’avais écrit le mot fin à ce récit qui comportait environ 450 pages A5.
C’était il y a deux ans.
J’ai envoyé quelques copie de mon manuscrit à plusieurs maisons d’édition, sans résultat. En fait, je pense après coup que je n’étais pas encore prêt. Il me manquait des éléments et surtout, je ressentais la nécessité de peaufiner mon écriture, chasser les clichés (merci Pascal Perrat !) et réétudier toutes les règles de grammaire, car quoi qu’on en dise, chez un éditeur la forme l’emportera toujours.
Submergés de manuscrits, les membres des comités de lecture risquent de refermer le manuscrit s’ils détectent la moindre faute dès les premières pages, il est fort à parier que le manuscrit ne franchira pas la porte du décideur de la maison d’édition.
Quant au fond de mon histoire, durant ma phase de représentation, j’avais repéré tous les lieux évoqués en Belgique et dans le nord de la France, mais pas les régions d’Autriche où l’un de mes personnages principaux est en captivité entre 1940 et 1942. Je m’y suis donc rendu et j’y ai découvert des coïncidences qui m’ont bouleversé et qui résonnaient étrangement avec ce que j’avais écrit préalablement. Je suis rentré. J’ai remanié mon récit.
Ma petite voix intérieure me persuadait que je finirais par convaincre un éditeur à compte d’éditeur. J’ai renvoyé quelques copies après mes remaniements, soit près d’un an après ma première version. Quelques mois plus tard, je fus contacté par une maison d’édition belge séduite par mon récit, mon style. Heureux comme un enfant qui découvre son cadeau au bas du sapin de Noël, j’attendais la confirmation. Les mois s’écoulèrent. Une correctrice d’une seconde maison d’édition m’appela. Deux mois plus tard, en juin 2015, le comité de lecture de celle-ci me proposa de publier mon roman. C’est du moins ce qui m’affirma cette lectrice qui me proposait en même temps de relire et corriger mon roman ! Les mois filèrent à toute vitesse. Rien ne bougeait. Je commençais à douter du sérieux de cette personne. Or, j’avais brûlé mes cartes ailleurs en prévenant par courtoisie deux autres maisons d’édition intéressées.
En octobre, enfin je reçus un message me confirmant la décision. Le directeur de la maison d’édition me demandait de me faire parvenir mon manuscrit corrigé pour le mois de mai 2016 en vue d’une publication à la rentrée littéraire.
De nouveau: plus de nouvelle de la correctrice. J’étais sur le point de recontacter le directeur quand la correctrice me confirma qu’elle commencerait son travail en janvier de cette année !) Fin février, n’ayant plus de nouvelles, j’ai tenté de la joindre sans succès. J’ai appelé l’éditeur qui semblait ennuyé de cette situation. Le lendemain, par un heureux hasard, la dame m’a enfin rappelé. Après une demi-heure de palabres, elle m’annonce:  » je vous avais parlé de 2.000 euros pour mon travail de correction « , ce sera probablement 2.500. Et moi de lui répondre:  » il n’a jamais été question de cela. Il est hors de question que je paie un tel montant « . Quelques jours plus tard, je reçois un e-mail:  » Vous savez, la maison d’édition reçoit entre 500 et 1000 manuscrits par an, bonne chance aux  » Pétales de Ludwig  » (titre de mon roman).

Je téléphone au directeur qui a reçu également le courrier. Il est hésitant. Cette personne a un rôle clé au sein de notre maison, me dit-il. Je lui rétorque :  » si je comprends bien, vous me laissez tomber ? « .  » Non, répond-il, nous nous réunissons le 15 avril. Renvoyez-nous une nouvelle copie corrigée. Allégez votre récit. Il s’agit surtout d’une question de budget, le coût d’envoi par la poste est élevé si le roman est trop «lourd». Votre roman est bien écrit et l’histoire, captivante ». Pourquoi ne pas me l’avoir dit dès le départ ! Soit, je retravaillerai mon roman en évacuant toute anecdote inutile. J’envoie le manuscrit (311 pages A5) une semaine avant la réunion du comité de lecture. Je rappelle quelques jours après celle-ci. Le directeur m’informe qu’il a remis mon manuscrit à une autre personne. Décision sera prise le 1er juin. Mes nerfs d’auteur commencent à lâcher. Je veux réétudier d’autres possibilités. J’appelle le patron et je lui dis : «  je souhaite ne pas entendre plus longtemps. Il y a un an que cela dure, cela suffit. Je vous donne deux jours pour me donner votre réponse définitive ». Le lendemain, je reçois le message suivant : Monsieur Hénuzet, j’ai décidé de publier votre roman. Venez dès que possible signer votre contrat d’édition. Les termes de celui-ci : contrat d’édition d’une durée de trois ans. L’œuvre sera publiée en format 15X21 cm sur papier bouffant blanc et sous couverture en quadrichromie et pélliculé mat.
Le premier tirage sera de 500 exemplaires (pour une petite région francophone, ce n’est pas si mal !), sur lequel l’auteur recevra des droits de 8 %.
Que révèle mon témoignage ? Il faut être patient, opiniâtre, un peu chanceux aussi autant que talentueux lorsqu’on désire se faire publier. Mon roman : « les pétales de Ludwig » sortira avec un peu de retard, en janvier 2017, avant la foire du livre de Bruxelles.
Si vous souhaitez connaître le pitch de mon récit, il suffit de me le demander.
Bien à vous chers auteurs.

Gaston Hénuzet