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Nouveau ! Beau et touchant témoignage d’un dyslexique devenu auteur

Enfant dyslexique, je construisais mon propre alphabet où les lettres s’écrivaient à l’endroit ou à l’envers, et où leur place, dans les syllabes, était interchangeable. Ainsi une conjonctive « et » devenait possessive « te », ou même ibérique « y » (Espagnol) ou saxe « and ».

Entre2lettre-dyslexie




En 1531 déjà, un atelier d’écriture, contribution de C de Gabory

« Bande de Rustres »

« Vous, accros de l’écriture créative, addicts des jeux littéraires et autres adorateurs du mot et de la plume, êtes les descendants directs des Rustres. Cette filiation détruit tout ce que l’on vous a raconté sur la naissance des ateliers d »écriture et surtout cela ne vous rajeunit pas.

Dès 1531, la République de Sienne, Italie centrale, abrite à l’ombre d’un chêne son premier atelier. Non pas un groupe de lettrés issus des grandes familles de banquiers mais quelques artisans parmi les plus humbles : maréchal-ferrant, fourbisseur d’épée, drapier, papetier se réunissent sous le nom de Congrégation des Rustres. L’écriture en groupe se vit, alors, comme un espace de liberté et de solidarité et de transgression face au quotidien mais aussi face à une pression sociale, politique et religieuse écrasante.

Comme vous, ces artisans de la Renaissance sont guidés par la même envie, la même joie d’écrire, de jouer avec les mots, de titiller son imaginaire et, oserais-je dire, d’éveiller leurs idées.

Tout comme vous, leur production foisonnante, variée, pétillante révèle le divertissement, le partage voire chez certains un secret espoir… la publication ! »

Contribution Cécile de Gabory, auteure d’une thèse d’état en langue et littérature italiennes, la Congrega des Rozzi, des ateliers à la scène.




« Le goût de la lecture », une contribution de G Cénec

Le goût de la lecture

Qui vous a donné le goût de la lecture ? Le Mercure de France vient d’éditer un petit bouquin savoureux sur le sujet. Mais avant de vous livrer le texte de la quatrième de couverture (je sais, c’est un truc de journaliste un peu fainéant sur les bords, mais le texte est très bon), j’aimerais aussi vous faire partager l’émotion que j’ai ressentie lors de la projection du film « La Tête en friche ». Nous sommes tant habitués aux livres que nous ne pensons jamais à ces personnes qui n’osent pas entrer dans une librairie, de peur d’avoir l’air bête devant le libraire. La directrice de la Bibliothèque départementale de prêt du Haut-Rhin me disait que lors du passage des bibliobus (qu’elle gère), les gens entrent plus facilement dans cette bibliothèque sur roues. Le bus est sur la place du village, on entre « pour voir »  après avoir fait son marché…

Si vous avez vu le film, vous souvenez-vous de la façon dont Gérard Depardieu s’éveille à la lecture ? Vous souvenez-vous de l’extrême délicatesse de Gisèle Casadesus, en face d’un quasi-analphabète ? J’ai vu le film avant de lire le livre de Marie-Sabine Roger, adapté au cinéma par Jean Becker. D’habitude on fait le contraire… Mais l’émotion était intacte. Voici enfin la quatrième de couverture :

« Le goût de la lecture  est une histoire intime que les lecteurs aiment partager, un plaisir solitaire qui très vite devient un festin de papier. C’est une vieille histoire  entre soi et les livres. Le goût de la lecture est souvent un bonheur d’enfance  qui vous éclaire toute une vie. Il est parfois le fruit d’une éducation ou de voisinage familier d’une bibliothèque. Mais il en est de la passion des livres comme de toutes les passions : les coups de foudre et les coups du hasard très souvent s’en mêlent… Parmi tous ces lecteurs fous de livres, il y a bien sûr les écrivains. Consommateurs boulimiques de papier imprimé, ils évoquent volontiers la naissance de cette passion de lire qui est la source de leur écriture. Promenade en compagnie de Jean-Jacques Rousseau, Elias Canetti, Montaigne, J.M. Le Clézio, Henri Miller, John Ruskin, Alberto Manguel, Jorge Semprun, Daniel Pennac, Marcel Proust, Michèle Lesbre, Nathalie Sarraute, Pascal Quignard, Georges Perec et bien d’autres ». Textes choisis et présentés par Michèle Gazier. 106 pages, format 10 x 16, comme la taille d’un carte d’invitation… à la lecture !

P.-S. : Je ne serai jamais assez reconnaissant envers Jean Pastureau, mon prof de français de classe de première qui a déclenché en moi une soif inextinguible de lecture .   Gérard Cénec




On ne dit pas javellisé, mais j’ai lu

)

Merci Joëlle




Liste des problèmes rédactionnels dans un texte

Source : Pauline Morlouace ÉCRIRE ÉDITER N°43

TYPOGRAPHIE ERRATIQUE
La mauvaise typo d’un texte nuit à sa lisibilité. Il est plus facile de relire et d’améliorer un document bien mis en forme qu’un feu d’artifices de césures incorrectes, d’espaces mal placées, d’abréviations non conformes, etc.
REMÈDE. – Le Lexique des règles typographiques en usage à l’imprimerie nationale toujours sous la main et le logiciel ProLexis installé avec votre traitement de texte.

PONCTUATION DÉFICIENTE
Tandis que les maniaques pèsent et repèsent sans cesse leurs virgules et leurs points-virgules, certains semblent estimer superflu cet art délicat de la ponctuation.
Lourde erreur, doublée d’inculture, qui néglige le souffle du texte.
Ne pas savoir ponctuer, c’est se priver d’un alphabet de signes logiques et rythmiques dont les effets de sens sont pourtant particulièrement efficaces, et tellement économiques !
REMÈDE. – Lire le célébrissime Traité de la ponctuation française de Jacques Drillon (Gallimard). Réputation méritée.

ORTHOGRAPHE EXÉCRABLE
Symptôme à prendre au sens large (graphie des mots, accords, conjugaison…).
Le « sans-faute» n’existe pas, mais la récurrence d’erreurs triviales devient vite disqualifiante.
REMÈDES. – Innombrables ! Larousse, Robert, Grevisse, Bescherelle, etc., seront vos meilleurs compagnons de route.
Un dictionnaire dit « de difficultés» est plus ciblé si vous êtes fâché avec les nuances, les faux amis, le genre des mots. Le Petit Robert sur CD.Rom (à installer sur disque dur) est sans conteste l’outil le plus efficace pour un contrôle immédiat de l’orthographe et des définitions.
Enfin, les correcteurs ortho & grammaticaux (tels le 101, Cordial ou ProLexis) pour procéder à un décoquillage rapide du texte. Mais ne comptez pas sur eux pour déjouer les pièges de grammaire trop subtils.

VOCABULAIRE INDIGENT
Quand le texte manque de couleurs, de variété dans le choix des mots, même si l’intrigue est novatrice, il tombe à plat, au sens propre, il manque de relief.
Cet indice est difficile à sentir en premier jet, il apparaît plus nettement dans une relecture à froid, donc…
REMÈDES. – Se relire à froid en se concentrant spécifiquement sur l’intensité des mots. Marquer les termes plats (adjectifs prévisibles, substantifs génériques, verbes à tout faire) et tenter de les rehausser. L’artifice le plus connu, c’est le dictionnaire de synonymes (exploitation directe via le traitement de texte), dont le bénéfice est plus évident sur l’axe des termes abstraits et des qualificatifs. Il permet aussi d’explorer de façon systématique les registres de langue (soutenu, familier, spécialisé…). Cependant, pour mettre en relief les termes génériques, le Thésaurus ou un dictionnaire analogique est plus performant. Il permet de creuser, d’illustrer, les idées trop vagues ou trop abstraites. L’écriture gagne ici en expressivité.
NB. – L’un ou l’autre de ces outils n’est rentable qu’en utilisation active: l’auteur relance les dés de l’imaginaire et enrichit sa palette de mots en menant de nouvelles investigations (encyclopédie, par ex.) à partir des listes brutes crachées par les dictionnaires syno/analogiques.

ABSCONS. AMPHIGOURIQUE.
La complexité du vocabulaire ou des constructions syntaxiques (phrases trop longues, concepts trop développés) est facile à chiffrer et à traiter.
Poussé à l’extrême, c’est un vice rhétorique (répandu) : l’amphigouri.
En non-fiction, les auteurs sont parfois victimes de leur logique : si minutieuse, si inflexible, qu’ils n’arrivent plus à simplifier et «garder la barre».
REMÈDES. – En détection, l’œil suffit : des mots de dix syllabes à foison, des phrases dont on cherche désespérément le point final, des connecteurs logiques imbriqués…
Sondez vos lecteurs et prenez des mesures !
Deux techniques pour faire du simple avec du compliqué :
1/ suppression pure et dure,
2/ décomposition en éléments simples.
Essayez d’abord la première méthode. Une description tirée par les cheveux, une explication tortueuse, sont. elles indispensables ? Non ? Économisez votre lecteur ! Si sabrer vous rend malade, alors utilisez un signe magique : le point.
En cassant les phrases qui s’emballent, vous gagnez en clarté et en rythme.
NB. – Quant aux statistiques du texte, une approche automatisée par ordinateur peut vous signaler les phrases longues. Selon les spécifications de Cordial, la bonne moyenne pour un texte littéraire se situe aux alentours de 14 mots/phrase (et 4 phrases/paragraphe). Il est facile d’extraire la moyenne de votre texte: même les logiciels courants offrent des outils statistiques y contribuant.

REDITES, REDONDANCES
À moins qu’ils soient voulus, les répétitions, tics de langage, excès d’adjectifs, d’adverbes, etc., révèlent une même incapacité : l’écrivain ne voit pas ce qu’il fait à bonne distance. Il est trop dans les mailles du texte, les proportions d’ensemble lui échappent.
REMÈDES. – Lire de mauvais livres (facile!) pour s’habituer à percevoir les tics des débutants Ensuite, se passer soi-même à la moulinette. Les« instincts» d’écriture, mots, images, ponctuation. Appelez ça vos ritournelles et partez à leur chasse. Ouvrez votre dernier roman dans un traitement de texte, remplacez les espaces par des sauts de paragraphe (fonction rechercher/remplacer); vous obtenez une longue liste de termes désordonnés. Appliquez-lui un tri alphabétique grâce à la fonction ad hoc et observez le résultat. Dans cet article, j’en suis déjà à 22 à, 11 textes, et 3 facile… Ai-je le à trop facile dans mes textes ? Est-ce que je délaisse certaines constructions prépositionnelles ? Pourquoi ? Lesquelles ?
Vous serez étonnés du profit que l’on peut faire à… en se relisant par la méthode du tri.

MANQUE DE FLUIDITÉ
Votre texte ne coule pas, le rythme, le temps du récit sont mal distillés. Un problème détectable seulement en relecture.
REMÈDES. – D’abord, s’assurer par les techniques précédentes que la longueur des mots, phrases, paragraphes, n’est pas en cause. Ensuite, relire posément, en profondeur, le fameux guide de Jean Guenot, Écrire. En matière de charpente et de maçonnerie romanesques, il est un conseiller littéraire à lui tout seul.

ABUS DE CLICHES
Le cliché littéraire (le blanc manteau de la neige, etc.) est un objet mouvant, on ne voit que celui des autres. Ici, c’est votre culture générale qui est mise en cause, sinon vous verriez bien que votre rime est décolorée, votre allégorie usée «jusqu’à la corde» (tiens! un cliché !). Or vous êtes quand même, pieds joints, tombé dans le panneau de la blonde platinée accoudée au comptoir, avec son imagerie de pulp fiction délavée… Lamentable !
REMÈDES. – Le remède au cliché réside ENTIÈREMENT dans votre capacité à le détecter. Il se loge souvent dans un adjectif, une comparaison, un adverbe, c’est-à-dire dans le registre du ((comme Il. À petite échelle, une radioscopie des qualificatifs est féconde. Par exemple, pour n’importe quelle épithète de votre texte, vous pourriez vous demander : quelle nuance apporte-t-elle? n’est-elle pas déjà présente dans le substantif ?
Un casse-tête est toujours inextricable, alors pourquoi le préciser ? Au-delà, voir les clichés, c’est les connaître, les recenser et les enregistrer.

Pour gagner du temps, lisez le Dictionnaire des clichés littéraires d’Hervé Laroche (chez Arléa),

MANQUE DE CRÉDIBILITÉ
Les dialogues, les situations, les personnages, ne sonnent pas «vrais», c’est-à-dire qu’ils n’adhèrent pas à l’univers dans lequel vous les instituez. Ce n’est pas forcément un «défaut», mais ce sera vécu comme tel et votre conseiller littéraire vous le dira.
Est-ce bien ce que vous désiriez ? Votre surréalisme revendiqué n’est-il pas une façade, un compromis avec votre lecteur ?
REMÈDE. – Un seul, court mais efficace : vivez un peu, quand vous n’écrivez pas.

IDEES BANALES, USEES
Le sujet traité est archi-connu. L’angle choisi n’étonnera personne. Vous êtes en panne d’idées et votre style ronronne.

REMÈDE :  lisez sans tarder Libérer son écriture, Pascal Perrat (Editions Victoires)