575e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

Dites-nous ce que le silence sait déjà, mais ignore encore.

Laisser votre imagination parler haut et fort


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41 réponses

  1. françoise dit :

    Dites-nous ce que le silence sait déjà, mais ignore encore.
    Je trouve cette question quelque peu incongrue et n’y répondrai pas.
    Mais pour dire vrai j’en serais bien en peine,
    car de réponse je n’en ai pas de congrue.
    Pourtant au dernier cours de mathématiques, nous avons étudié les triangles congruents :
    ce sont ceux qui coïncident parfaitement lorsqu’on les superpose par un déplacement
    De plus ils sont isométriques ; mais des triangles isométriques ne sont pas nécessairement congruents.
    Le tumulte règne dans la classe et le Professeur, rouge écarlate ,
    crie silence sans doute pour nous ramener à notre devoir
    Les plumes grincent sur nos feuilles puis le Professeur les ramassent
    Nous quittons notre classe , certaines, commentant leur devoir, se demandent si
    le silence sait maintenant ce qu’il ignorait encore.

  2. Kyoto dit :

    Chut !
    Tais-toi !
    Silence !

    L’intensité de ces trois injonctions allait crescendo !

    Elle collait et décollait rapidement les mains sur ses oreilles.
    Irrémédiablement, cet effet amenait le fou rire.
    Alors venaient les coups.
    Et le silence des larmes.

    Elle aime le bruit de la vie.

    Le silence est d’or.
    Le silence dort.
    Elle bouche ses oreilles pour ne plus l’entendre.

    Elle n’aime pas le silence.
    Et le silence ne le sait pas.

    Il se prend pour un dieu, car il trône dans les églises, les basiliques, les cathédrales. Ce silence religieux à la sauce paroissiale n’est qu’un leurre. Il l’ignore. Même le silence des armes résonne encore du bruit des balles perdues. Il l’ignore.

    Elle aussi est perdue.
    A cause du silence de l’autre.
    Celui qui est parti sans un mot.
    Sans un sourire. Sans un cri.
    Dans un silence de mort.

    Depuis, son cœur balbutie.
    Mais personne ne l’entend.
    Même le silence fait la sourde oreille.

    Maintenant, c’est l’heure.
    Dans un tourbillon, elle se prépare, virevolte.
    Arrive, le pied léger, le cœur en fête.
    Elle sait le bonheur immédiat.

    Il arrive !

    Le premier cri du nouveau-né !

    Le silence a encore perdu !

    Elle aime la vie !

  3. Bernard Pauchant dit :

    Dites-nous ce que le silence sait déjà, mais ignore encore

    xxxxxLe Réveil de la Sommexxxxx

    Silence, on tourne
    Interview de François Dorel

    – François Dorel, vous jouez actuellement, de passage au Théâtre Verne, une comédie de l’écrivain contemporain Guillaume Tanguelly, Grands enfants, grands tourments. Elle rencontre un gros succès, même si le texte et la mise en scène sont parfois surprenants et à prendre à plusieurs niveaux.

    – Le but n’est pas seulement de distraire et de faire rire…

    – Pas uniquement comique…Qu’est-ce que vous voulez dire ? Vous me faites peur.

    – Pour toucher le public, il faut que, dans son for intérieur, il se reconnaisse dans le personnage, qu’il y trouve ce qu’il ne dit pas forcément à autrui ni même à lui-même, sur quoi dans sa vie il fait silence.

    – Dans la salle, il fait silence aussi. Il est assis sagement, il écoute. Il ne parle pas ou alors c’est mauvais signe ! Pas de contact !

    – Détrompez-vous ! En entrant en scène, pendant la représentation, on sent le public et pas seulement quand il rit !

    – Et à la fin, quand il applaudit…

    – C’est le silence tout au long de la pièce qui est une joie pour l’acteur, un encouragement.

    – François Dorel, je me permets de vous poser la question obligée dans les interviews de vedettes de théâtre. Avez-vous le trac ?

    – Au théâtre, plutôt que de vedettes il faudrait parler de troupe, cela change beaucoup de choses : on n’est jamais seul (sauf cas particulier). Cela ne m’empêche pas d’avoir la peur au ventre avant d’entrer en scène comme un débutant. Comment ne pas être angoissé à l’idée de ces hommes et de ces femmes qui sont devant et autour de moi quand le rideau se lève et que la lumière s’éteint, on les devine à peine. Il va falloir affronter leur silence qui est une attente, un défi à vaincre. Mais à vrai dire, c’est ce silence qui m’a appris mon métier. Je sais que dès les premiers mots, une mécanique se met en route qui convoque mes partenaires qui me donneront la réplique et me soutiendront. S’ouvre aussi un dialogue silencieux avec les gens du public qui m’écoutent. Que pensent-ils ? Que ressentent-ils ?

    – Peut-on dire qu’il y a de bons et de mauvais publics ?

    – Ou de bons et de mauvais acteurs…

    – Il ne faudrait quand même pas oublier l’auteur et le texte, le metteur en scène qui sont plus que partie prenante…

    – Bien sûr, c’est évident. Mais l’acteur n’est pas seulement un faiseur. C’est un interprète.

    – On parle en effet toujours d’interprétation. Que voulez-vous dire ?

    – Dans un cadre qui lui est fourni, guidé par un metteur en scène, le comédien crée le personnage.

    – A partir de quoi ?

    – Difficile à dire. Je crois que je suis tombé dans une embuscade !!! (rire) A partir de tout un passé, d’un acquis qui ne vient pas forcément de l’école, des études qu’il a faites, de tel ou tel Cours de Théâtre plus ou moins prestigieux. Il y a aussi tout simplement ce que l’on a reçu, souvent sans y prêter attention, du silence d’un geste, d’un regard d’enfant, d’un sourire d’amour muets. Il y a tout ce que les années nous ont appris sans faire de bruit de manière discrète, la contemplation immobile d’une œuvre d’art ou d’un paysage. Vous m’en posez des questions !!! Et je m’égare ! (rire) Difficile de dire comment on devient comédien et plus largement artiste… Peut-être les uns et les autres ont-ils eu la chance très tôt d’avoir un contact profond avec tout ce qui les entoure, d’avoir la possibilité de s’abstraire du monde. Ils savent éliminer tous les bruits parasites. Attention ! Je ne dis pas que c’est mon cas, ce serait bien trop prétentieux ! (rire) Je parle en général !

    – Je suis admiratif. C’est un beau principe de vie que d’éliminer tout bruit inutile qui nous distrait de l’essentiel !

    – Il y a une histoire qu’on vient de me raconter et que j’aime beaucoup. On dit que Beethowen, devenu sourd, aurait fait scier les pieds de son piano pour composer au niveau du sol afin d’en sentir les vibrations et de percevoir la musique en train de se faire à défaut de l’entendre.

    – Je vous remercie au nom de tous nos lecteurs de tout ce que vous nous avez confié. Une dernière question quand même, tout à fait convenue. Vous jouez également au cinéma, en quoi est-ce différent. Que préférez-vous ?

    – Au cinéma, la situation est bien différente, le public n’est pas là, nous ne bénéficions pas de cet échange silencieux dont nous avons parlé. Le public est virtuel. Pourtant, il y a le même effort d’interprétation, un effort d’autant plus important que le réalisateur nous lâche la bride. Il y a aussi les temps d’attente qui peuvent être très longs et les moments où il faut se concentrer, tout donner et quelquefois recommencer jusqu’à plus soif. Cela donne au jeu une dimension presque sportive (cela existe aussi au théâtre, on n’en n’a pas parlé) on a coupé les ponts, on est devenu quelqu’un d’autre et puis vient le retour à la vie de tous les jours et un moment de silence qui fait transition. On se tait, on souffle… Et on rigole avec les copains. C’est l’après-spectacle !!!

    Curieusement, vous nous avez beaucoup parlé de silence ! Encore Merci.

  4. Michel-denis Robert dit :

    Pierre, Jacques, tous les deux sur scène, les yeux bandés. On les a guidés. Ils doivent improviser. On ne les a pas prévenus. C’est un test. Ils doivent meubler. Ils retirent leur bandeau. C’est le plus jeune qui se décide. Celui-ci s’avance sur la scène. Il ne distingue pas les gens derrière les projecteurs. Ne rencontre que le silence. Pendant une seconde, une éternité, aucun bruit. 500 personnes retiennent leur souffle. Autant de formes de pensée voyagent en silence. C’est que le silence est lié à l’espace.
    P – Dis-moi ce que le silence sait déjà mais ignore encore.
    Jacques est surpris.
    J – C’est un nouveau jeu ?
    P – Oui, tout le monde joue… (Il montre la salle noire de monde.) Alors ?
    J – D’abord, est-ce que le silence existe ?
    P – Tu vois bien.
    J – Ben non, justement, je ne vois rien.
    P – Admettons.
    J – Autre chose !
    P – Oui !
    J – Si tu dis qu’il sait, c’est que pour toi, il est vivant.
    P – Admettons.
    J – Ca fait beaucoup de « admettons ». Est-ce qu’une oreille l’a entendu une fois ? Peut-être que oui, peut-être que non. Comment savoir ?
    P – Après le silence ?
    J – On tourne, évidemment.
    P – Eh ben ! Voilà ! Si on tourne la bobine, la page ou bien le dos, c’est qu’on ne sait pas exactement ce qu’il va se passer après le silence. En tout cas, beaucoup de gens y travaillent et « The show must go on ». Et si on ne réussit pas, on retourne d’où on vient. Le silence, c’est très sérieux. C’est un révélateur. Comme le blanc du papier-photo qui s’efface peu à peu pour laisser apparaître les contours d’une ombre, il se retire à l’approche d’une musique ou du vent dans les feuilles. Et comme cette ombre qui donne une idée de la perspective d’un tableau, il met en valeur la note de musique. C’est que le silence prédispose à l’écoute. Sans lui, la note qui s’appuie sur lui, n’existe pas.
    Dans tous les cas, le silence pose question. D’ailleurs, il est fait pour ça. Il s’impose après celle-ci et propose du temps à la réponse.
    Et si le bruit est trop intense, le « SILENCE ! » se fait entendre. Silence dans les rangs ! Il permet la concentration. C’est imposant, le silence. Parfois reposant. Puis, il se transpose pendant la minute de silence.
    J – Le silence absolu existe-t-il ?
    P – Il paraît que dans une pièce capitonnée, bien isolée, on entend battre son coeur.
    J – Ding, dong. Donc le son peut être intérieur et extérieur. A l’image du yin et du yang.
    P – Tu dis n’importe quoi !
    J – Mais non. Par exemple, dans un vacarme assourdissant, il peut s’intercaler pendant quelques secondes. Et inversement, dans un silence de cathédrale, amplifié par la majesté du lieu, un petit bruit peut se révélé disproportionné et résonner dans ce lieu propice à l’acoustique. Donc le silence est corrélatif au bruit. Et sans bruit, l’humain ne saurait vivre.
    Mais il paraît que dans la chanson « The sound of silence de Simon et Garfunkel », le poète parle des sons du silence. Les bruits dont il s’agit sont dans un rêve. Encore une possibilité pour lui, il n’y a que dans les rêves qu’on entend les bruits du silence.
    Aussi, parfois, le silence peut être neutre : motus et bouche cousue. Il s’en lave les mains. Car si le bruit court que la parole est d’argent, le silence est d’or. Et garde le secret dans un coffre-fort. (Soudain, Jacques s’allonge par terre.)
    P – (S’adressant aux spectateur.) Je crois qu’il s’est endormi. il doit être fatigué après tous ces efforts. Chut ! Silence !

  5. Ce que le silence sait déjà, mais qu’il ignore encore

    Tout était calme, très calme.
    A tel point que seul le silence se faisait entendre.
    Ce grand vide, cette absence totale était pourtant rassurante, comme si le mot « vide » se lisait « vérité »
    Une vérité présente ? Impalpable, immatérielle et pourtant concrète.
    Mais quelle vérité ?

    Gilestel avait beau… il cherchait la sienne. Alors d’une main volontaire et malgré un geste hésitant il saisi les trente-deux cartes de son jeu. Il les mélangeât avec conscience et application. Une fois certain de les avoir bien brassées, il les posât sur le devant de la table avec délicatesse, coupa le paquet en deux piles inégales, retourna la première pile, fit de même avec la seconde.
    La réponse était là, exprimée sans ambiguïté au grès des cartes, des couleurs, des valeurs et des rencontres : évidente ! Comment n’y avait-il pas pensé plutôt ? Comment sa main avait-elle fait pour exprimer ce qu’elle savait déjà et qu’il ignorait totalement à ce moment précis ?

    Comme cela allait déjà mieux. Gilestel décida, avec ce brin de sérénité, d’aller se promener au fil du vent, au grès des rues et de ses pas. Sans plus réfléchir que cela il quitta la Grande Rue pour s’enfiler dans la ruelle du Père Malo.
    De mémoire c’est bien la première fois qu’il l’empruntait. Elle serpentait entre l’arrière des maisons bourgeoises des anciens quartiers de la ville et des îlots plus modestes, voir populaires. Tantôt ensoleillée, tantôt moins elle s’agrémentait de moulte échoppes et boutiques qu’il n’aurait pas supposé.
    Regardant de-ci de-là au fil des étals, se régalant du jeux des couleurs et des harmonies la promenade se poursuivait quand soudain : « Il » était là ! Il était là ; là, ici et pas ailleurs. Un peu caché entre deux objets improbables se dressait ce fameux plumier en bois dont il rêvait depuis de si longues années. Sous ses glissières vernies se dessinaient toutes les cases et logements propres à recueillir ses plus beaux porte-plumes.
    A peine le plumier acquis et bien protégé par son emballage de papier de soie, satisfait de son emplette, Gilestel s’interrogea. Comment se fait-il que je suis arrivé ici ? Pourquoi mes pas m’y ont conduit, savaient-ils que j’y trouverait MON plumier avant même de me trouver devant ce bazar ? Mes jambes auraient-elles un troisième sens ?

    Encore tout heureux de ce dénouement il continua sa promenade passant de ruelle en cours, d’allée en avenue. Au détour du boulevard il découvrit un estaminet, ce qui lui procura une envie incontournable de prendre un rafraîchissement. A peine entré dans l’établissement, sentant bon le casse-croûte jambon-beurre-cornichons et la bière blonde, le serveur lui indiqua une table ensoleillée sur la terrasse. Gilestel s’avança tranquillement en direction de la dite table et à son étonnement s’arrêta brusquement comme si une barrière se dressait devant lui. Du regard il fit un tour d’horizon circulaire de la salle et désigna avec conviction l’autre coin de la salle ou se trouvait une table tout aussi ensoleillée. Une fois installé, tout à la dégustation de sa boisson il n’avait rien remarqué, non rien. Quand il leva les yeux il découvrit, face à lui, une façade architecturale qu’il n’aurait même pas entrevu depuis l’autre table. De ses proportions et de l’équilibre de ses ornements sculptés ou peints se dégageait un harmonie à ravir. Un moment sublime.
    Pourquoi son intuition l’avait-elle, sans le dire, conduit impérativement à cette table ? Savait-elle d’avance qu’il se réjouirait de cette remarquable vue ? Gilestel ne le savait pas, « elle » le savait sûrement. Gilestel ne cherchait plus à savoir et se laissait guider au fil de ses pressentiments.

    Fort de cette agréable journée, après avoir lu le journal quotidien et bu à petites gorgées délicates son infusion de verveine il alla se coucher. Il ne manqua pas de profiter, comme à chaque fois, de ce moment particulier où se glissant sous la couette il sentait une douce tiédeur l’envelopper puis l’envahir. Bientôt il n’y eu plus que lui, sa respiration posée et le calme de la nuit.
    Rapidement il si vit se promener dans un jardin à la fois connu et inexistant, partagé entre la certitude d’y être et l’incompréhension du moment présent. Tout y était, la petite brise rafraîchissante, les fleurs qui exaltaient leurs parfums et conjointement cela était tellement fugace, inconsistant.
    Pourtant au bout de l’allée se profilait bien cette silhouette agréable qu’il avait tant envie de rencontrer. Sa démarche légère et dynamique lui conférait une élégance toute particulière. Auréolée de ses vêtements souples elle rayonnait dans la douce lumière du soleil levant. Son prénom résonnait comme le mouvement d’une symphonie.
    Elle était si présente, à deux doigts de ses bras prêts à l’accueillir et à la chérir.
    Elle était si présente, qu’elle en était vivante, presque réelle.
    Serait-ce une prémonition ?

    Dans la nuit,
    Tout était calme, très calme.
    A tel point que seul le silence se faisait entendre, en attendant que le jour se lève.
    Gilestel n’avait qu’une envie : retrouver ce jardin et profiter de la vérité.

    Nota :
    Malo et un prénom d’origine celte provient de « lumineux ».
    Gilestel est un prénom elfique que signifie « étoile de l’espoir »

  6. PAKITAPOM dit :

    Dites-nous ce que le silence sait déjà, mais ignore encore.
    De celle qui se cache derrière ces paupières bistres , soulignées de cernes trop marqués , de cette poitrine creusée à force de vouloir la gommer, de ce corps adolescent, malmené, scarifié, nié , des mots qui l’étouffent et que jamais elle n’osera hurler, tout, il sait tout .

    Il y a tellement longtemps qu’ils se fréquentent, tous les deux . Elle n’était encore qu’une enfant … De caresses discrètes en attouchements, l’innocence a déserté son regard pour céder la place à l’incompréhension, au dégoût , à la honte, la peur puis plus tard, bien plus tard, l’indifférence.

    Elle a tenté de parler bien sûr, mais comment dire l’indicible. Comment faire comprendre la violence de son tourment. Qui voudrait l’entendre ? Personne n’a voulu la croire  : folie, démence, indécents délires d’enfance . Silence ! Elle n’a plus eu d’autre choix que de se taire

    Emmurer son secret dans son silence. Enfance brisée, corps souillé, continuer d’avancer, les yeux baissés, donner l’illusion de vivre alors que la moindre parcelle de sa peau redoute la caresse presque anodine, s’affole d’une main tendre posée sur son épaule ou d’un bras prison trop fort serré autour de sa taille .. Recluse dont le corps guérite développe d’incompréhensibles prurits. Jusqu’où faudra-t- il gratter pour enfin mettre à jour la sinistre vérité . C’est ainsi que le silence et l’enfant grandie trop vite , à cheminer de concert, entament la traversée d’un bien aride désert.

    De celle qui , au fil des jours, des mois, des années est devenue l’ombre de l’enfant joyeuse si fugacement entrevue, sans qu’apparemment quiconque ne s’en inquiète , il est le chevalier servant et l’accompagne jusque dans ses cauchemars les plus sombres Il sait la violence de son regard dans le miroir, les hurlements dans la nuit noire, les réveils peur trempés de sueur . Il sait cela et tout le reste … aussi. Mais rien de tout cela, jamais, ne sera dit .

    Femme enfant avant l’heure, muette servante , catin au service de l’un des siens… elle ne s’autorise rien. Ne pas parler, se lier, rester seule, concentrée pour ne pas risquer de se trahir , surtout ne rien dire …

    Une fois de plus, une fois de trop … glisse son pauvre corps meurtri au fil de l’eau, tendrement alangui, si léger, que le courant lave et relave, cheveux épars : auréole d’algues rousses, les yeux contemplant à jamais le bleu du ciel, elle file au gré des eaux, apaisée.

    Et sur la berge, là où elle s’est jetée, une lettre qui dit enfin la triste vérité .

  7. Urso dit :

    Dites-nous ce que le silence sait déjà, mais ignore encore.

    Certes le silence a une connaissance plus qu’étendue de choses diverses et variées qu’il serait trop long et fastidieux d’énumérer.
    Toutefois, il ne sait pas que cette nuit, avec ma tête de zigoto, je peux tondre ma pelouse ou pétarader avec une grosse moto à travers un village gaulois.

    Il ignore aussi qui je suis … que je travaille à n’importe quel moment du jour et de la nuit. En plein soleil ou à l’ombre, dehors ou à l’intérieur. Sur une plage abandonnée ou dans un hôtel de luxe. Dans notre beau pays ou sur d’autres continents.

    Je vous l’avoue : des fois mon job me rend malheureux. Car il n’est pas joli, assez ingrat et même sale.
    Dans ces moments, j’ai envie de tout abandonner, tout plaquer … en voulant flinguer un matin mon silencieux à bout touchant et ensuite le jeter aux orties.
    Quitter ma femme, et mes enfants. Partir loin d’ici, au bout du silence et de la nuit.
    Aller dans un vert pâturage, me baigner dans le lac Émeraude. Planer autour de la Terre, avec une casquette de travers, en mangeant un sandwich au camembert.
    Marcher sur l’eau et faire des pas de géants au milieu des bleus océans. Voyager avec des baleines à bosse et jouer au sous-marin, dans l’eau profonde et froide de l’Antarctique.

    Voyager, voyager, m’amuser et beaucoup boire et manger … pour un jour, tout nu, atterrir ou m’échouer dans un monastère qui voudra de ma pomme blafarde.

    Ah ah, vivant dans son monde à lui le silence ne peut penser à tout ça.
    De même, il est à mille lieues (sous les mers) d’imaginer qu’un jour prochain dans une étroite cellule, je ne serai plus un tueur à gages muni d’un silencieux. Mais un moine franciscain lisant la Bible, récitant les psaumes et le pater, dans le silence de la nuit … et des cieux prétentieux

  8. Daliane dit :

    Le silence.
    Enfin. Des mois que je l’attendais. Plus de bruit, plus de bazar, plus d’agacement quotidien. Enfin…en garde partagée. Il est 18h30, j’ai enfin du temps pour moi, le droit de prendre un verre de vin et de regarder ma série niaise préférée. Mais je n’allume pas tout de suite ma nouvelle meilleure amie. Je profite du silence. Pas d’enfants, plus d’homme. Je n’en pouvais plus de nos différences. Je n’en pouvais plus de ses négligences, de mes exigences. Me voilà libre. En silence. Nous savions déjà, lui et moi, qu’il serait savoureux qu’il remplace le haut ton des disputes, la ronde pointée des larmes, le souffle saccadé des angoisses. Mais nous ne savions pas, ni lui ni moi, qu’il serait si acide ce vin en solitaire, qu’il serait si pesant ce petit plat, que ce « nous » manquerait tellement il prenait de place. Plus de « mon coeur », et bien trop de Mon Chéri désemballés de rose…Lui -le silence- et moi -une femme libérée et finalement pas si fière de l’être- devons nous habituer l’un à l’autre.
    Pourtant, le dialogue est incessant entre moi et moi : moi se réjouit de liberté et moi se demande où ça a merdé, le coeur e(s)t la raison…ça fait un moment maintenant. Moi essaie d’ouvrir de nouvelles portes, alors ça piaille sur Meetic et autre, mais ça sonne faux tellement le volume est faible…et pour cause : on n’entend rien. Les sites de rencontres ne font pas de bruit. ça sonne creux. C’est vide…Comme le silence…
    On s’est tellement désiré pourtant… et on n’a déjà plus rien à se dire.

  9. Maguelonne dit :

    Je suis le silence comme une bulle de savon bleu irisé. Je sais la sagesse, la sérénité. Je peux grandir, grandir et emplir l’infini.
    Je suis le silence comme une boule rouge coquelicot. Je sais l’émotion, la passion, le feu.
    Je suis le silence comme un belle orange. Je sais le mouvement, je sais l’automne. Je sais l’énergie, la vivacité, la stimulation.
    Je suis le silence comme un boule verte, nature épanouie. Je sais l’harmonie, la,générosité, l’équilibre, l’espérance. Je sais le printemps..
    Je suis le silence comme un soleil jaune flamboyant. Je sais la brillance, la puissance, le pouvoir, la brûlure.
    Je suis le silence comme une boule d’hortensia violet. Je sais le romantisme, la loyauté, la légèreté, la mélancolie, la solitude.
    Je suis le silence comme une goutte d’eau indigo. Je sais la profondeur, la connaissance, la clarté, la perception, la protection.
    Je sais aussi le noir, assourdissant, menaçant, angoissant, effrayant. Je sais le néant.
    Je sais aussi le blanc pur, le blanc serein, le blanc lumière.
    Je sais la vie, je sais la mort.
    Je sais tout ça, et bien plus encore. Mais peut être je ne sais pas toujours quand, pourquoi, comment !

  10. Françoise Rousseaux dit :

    J’ignore ce que savent les silences et je ne sais pas ce qu’ils ignorent..Car il y en a tant et tant..Toutes sortes de silences qui se croisent et s’entrecroisent autour de nous. C’est peut-être nous qui les ignorons en fin de compte, quoique….
    Il y a les silences obligés, ceux qui sont imposés par une situation, un évènement, des silences officiels en quelque sorte..
    Il y a les silences interrogatifs, dubitatifs, qui ponctuent nos conversations.
    Les silences embarrassés, ou bien pleins de sous-entendus..
    Les silences gênés, quand a parlé celui ou celle dont la franchise nous met mal à l’aise..
    Parfois, la bêtise de certains propos déclenche un silence glacial, là, c’est terrible !
    Heureusement, il y a aussi les silences attentifs, nettement plus sympathiques !
    Plus impressionnants, les silences …assourdissants ; quand cesse un canevas sonore qui perdurait depuis des heures , ou plus..Un carnaval s’éteint, et c’est un silence assourdissant qui s’installe !
    Les silences angoissants, eux surgissent sans crier gare et sont souvent annonciateurs de catastrophes !
    Par contre, quand nous serons remis de nos frayeurs, un silence apaisant nous fera le plus grand bien.

    Silence du matin, qui permet d’aborder en douceur une nouvelle journée…
    Silence du soir, pour se préparer au repos nocturne…
    Silence des mots, sur la page d’un roman…
    Silence complice : se taire ensemble, n’est-ce pas la plus subtile des connivences ?

    Et les petits silences, disséminés sur la partition de musique, soupirs et autres demi-soupirs, ne sont-ils pas charmants ?

    Mais surtout, ils sont tellement nécessaires tous ces silences, alors tâchons ne pas les effaroucher, et dégustons-les sans arrière-pensée !

  11. RENATA dit :

    Chuuuuut !
    bzz ! bzzz ! bzzzz !
    tut tut tut !!!
    pimpon , pimpon , pimpon !
    Atchoum , Atchoum !………..

    Dans ce bruyant silence
    Ecoute et pense :
    L’enfance , les espérances .
    Sur chaque présence
    Le vent souffle , danse ,
    Porte ses particules odoriférantes .
    Encore combien de temps
    Pour ce silence
    Qui sait d’avance
    Que la vie reprendra avec effervescence

  12. Michele B.Beguin dit :

    Le silence n’est pas de tout repos

    Pour certains Le silence est l’antithèse de la parole, peut devenir gênant dans une conversation et pourtant…
    Rien n’est parfois plus parlant que le silence.
    Souvent un regard en dit plus long que quelques mots……

    Le silence peut devenir assourdissant si je laisse cette petite voix s’emparer de ma pensée. Cette petite voix que je pourrais qualifier d’innocente quand elle me parle en me murmurant mais trop souvent en hurlant dans ma tête.
    Elle est mon mental, un imposant personnage invisible qui veut tout gérer en s’insinuant dans mes peurs que je refuse, car à quoi bon laisser la place à la crainte de l’inconnu. Il veut planifier mon lendemain alors que je souhaite profiter de l’instant présent. Il me critique à tout va. il n’a pas d’humour et me stresse de vouloir tant me battre avec lui.
    Monsieur mental croit tout savoir, et je refuse de lui laisser la place, sauf pour faire fonctionner ma mémoire. Nous faisons ami-ami lorsqu’il me laisse réfléchir consciemment.

    Heureusement il y a un endroit, une situation où je sais comment le dompter. Dès que je crée ce moment propice à la méditation, j’arrive à contrecarrer ses attaques. Je les laisse défiler, j’en deviens indifférente et elles diminuent de plus en plus.
    J’inspire profondément pour faire entrer de la lumière au plus profond de mon être et j’expire pour chasser tout ce que je refuse de négatif.
    Je voyage silencieusement, me laisse porter par les couleurs magnifiques, les mots lumineux qui dansent, les lieux magiques où je suis entrainée.
    Et là je retrouve le silence apaisant et nourrissant de mon âme qui sait tout de moi depuis toujours.

  13. Dominique PORHIEL dit :

    Dites-nous ce que le silence sait déjà, mais ignore encore.

    Mesdames, mesdemoiselles et messieurs et les autres aussi bien évidemment
    Je me présente : Syl Ance !
    Je suis très heureux aujourd’hui d’être devant vous pour vous donner un léger, très léger aperçu de mes dernières découvertes.
    C’est grâce à la Présidente de l’Université du Tout que je me dois de remercier chaleureusement ici, que je vais pouvoir vous apporter quelques éclairages si utiles en ces temps difficiles.
    (quelles platitudes pourrais-je encore vous servir ?)
    Blablabla blablabla ….
    En résumé, il me semble que je puis dire que je n’ai plus grand-chose à explorer.
    Le monde est mon jardin.
    L’humain est mon pain.
    Ah si ! Peut être encore une chose à expérimenter : me taire !
    Je vous remercie de votre attention.

  14. Nadine de Bernardy dit :

    Le silence sait qu’il est d’or mais ignore se combien de carat.Le silence sait qu’il faut savoir se taire,mais ignore dans quelle occasion.Il connait la valeur du calme mais ignore qu’il peut être là avant la tempête.
    Le silence n’ignore pas que l’on ne peut tout dire,mais que parfois il faut savoir dénoncer.
    Le non bruit connait ses vertus apaisantes,mais ignore la chape de plomb qu’il peut faire peser.Le silence a entendu dire qu’il peut durer une minute mais ignore ce que contiennent ces soixante secondes
    .Il connait la sérénité qu’il procure mais ignore qui a envie d’en profiter.
    Le silence sait le respect qu’il suscite,mais ignore la peur qui peut l’accompagner.Il sait écouter ce qui ne se dit pas ,mais ignore ce que d’autres entendent par là.
    Le ——- sait ce qu’il cache mais ignore ce que le silencieux mijote.Le silence sait se faire respecter mais ignore pour combien de temps.
    Le silence est au courant qu’il a sa loi,mais ignore la violence qu’elle engendre.Il sait que le silence ,ça tourne mais ignore ce qui va se jouer.
    Il sait qu’il peut être éloquent mais ignore combien il est parfois vide.Le silence sait qu’il peut être rompu,mais il ignore par qui.
    Il sait qu’en sa présence un ange passe,mais il ignore à quoi il ressemble.
    Il a connaissance qu’il peut être de mort,mais il ignore son poids sur ceux qui le subissent.
    Le silence sait tout cela mais ignore encore tant de choses.

  15. Patricia dit :

    Ce que le silence sait déjà, mais ignore encore, c’est qu’il n’est plus l’heure pour les pour les projets grandioses, les projets extravagants, , inimaginables, il est trop tard, pour l’impensable, l’impossible, trop tard pour se démener et toucher des montagnes, pour toucher la folie.

    Ce que le silence sait déjà, mais ignore encore, c’est qu’il est l’heure pour les petits projets heureux, les petites joies, les petites satisfactions des yeux qui pétillent, des frissons, de l’eau qui s’évapore à la rosée du matin, Du soleil levant au petit matin, pour le délice du spectacle des fleurs qui s’ouvrent au soleil, pour le flux de l’eau aux milles couleurs qui s’écoule au gré de la bise , C’est le moment, pour les petites choses de la vie, celles qui sont là chaque jour, à portée de main, à portée de coeur.

  16. iris79 dit :

    Le silence sait que deux amoureux aux regards langoureux finiront par s’unir.
    Il sait qu’il est le premier compagnon de celui que le chagrin étreint.
    Il sait qu’il est l’ange suspendu quand tous se taisent.
    Il sait qu’il est celui qui accompagne l’émotion qui noue la gorge.
    Il sait qu’il ponctue les moments solennels
    Il sait qu’il est le compagnon de celui qui est seul,
    Il sait qu’il ponctue de nombreuses partitions
    Mais il ignore qu’il est d’or,
    Qu’il doit être parfois brisé pour mieux avancer
    Que les citadins oppressés par le bruit rêvent de lui.
    Qu’après lui, deux inconnus qui se rencontrent briseront la glace.
    Que si un sourire le suit, l’échange sera heureux
    Qu’il est l’allié du mystère
    Qu’il précède le pire comme le meilleur

  17. Anne LE SAUX dit :

    Chut, écoutez le silence !
    Il bruisse de son savoir
    Il bouillonne de sagesse
    Il attend… religieusement

    Il sait le bruit, l’agitation
    Il sent les remous du cœur
    Il patiente confiant
    Il est plein de vide apparent

    Pourtant il est ignorant
    De l’idée qui va surgir
    De la parole spontanée
    De l’élan inattendu

    Il se laisse surprendre
    Emerveillé par l’intuition
    Subjugué par les inventions
    Creuset de l’inspiration

    Il est le contenant
    Solide et puissant
    Indispensable
    Et pourtant ignorant

  18. Avoires dit :

    Le silence est précieux, il est d’or
    Le silence est légal, il est loi
    La musique a ses silences
    Silence on tourne ! C’est du cinéma
    On le recherche, on l’abhorre.
    Entend-t-on le chant d’un oiseau
    Le vent dans les branches
    Le clapotis d’une fontaine
    Dans le bruit incessant de la ville ?
    Le silence surprend lorsqu’il est anormal
    Quand tout s’arrête autour de nous.
    C’est une parenthèse au tomber du rideau
    Avant les applaudissements.
    Tout cela, le silence le sait.
    Ce qu’il ne sait peut-être pas
    Ou alors, il l’a oublié
    C’est le bruit qu’il peut faire.
    Il a presque soixante ans
    Deux jeunes gens, Paul et Art
    Chantaient déjà la non communication
    Les non-dits tuent aussi
    Il y a des silences mortels
    The sound of silence…

  19. Fanny Dumond dit :

    Quelque part, Maître Silence sait tout. Grâce à ses prodigieuses facultés, il avait créé des millions de galaxies parsemées de planètes, de leurs satellites, d’étoiles et de soleils. Pour parfaire le tout, il avait mis quelques touches de lumière, d’air, de feu, d’eau, de terre, de métaux, de gaz et autres éléments complexes.

    Mais, il ignore tout de la cacophonie qui fait rage sur l’une de ses minuscules créations, nichée aux confins de l’Univers. Il ne sait pas qu’un grain de sable est entré dans les rouages de cet ensemble harmonieux qui tourne à la perfection depuis des milliards d’années. Sur cette planète – qu’il avait entourée de bleu – est apparu un microbe qui s’est multiplié en une infinité de cellules. Cette terre a connu une évolution spectaculaire et c’est ainsi que sept milliards d’humains y vivent, tant bien que mal. Depuis leur origine, ils ont un cerveau plus ou moins développé qui les amène à s’entre-tuer pour la possession de territoires, à vivre pour le roi argent, à copuler tels des enragés, à polluer leur habitat à tours de bras et à s’inventer un Dieu – leur créateur – qu’ils prient de les secourir lorsque tout va de mal en pis. 

    Le vacarme cessera quand ces envahisseurs auront redonné leur place aux paisibles animaux et végétaux. Et, l’Univers continuera d’être tandis que Maître Silence ne saura jamais qu’il avait commis une infime faute en traçant ses plans. 

  20. LURON'OURS🐻 dit :

    🐻 PATIENCE

    Ce que je vais vous confier EST UN SECRET.
    Gardez-vous d’en parler, il y a silence et silence. LE silence ou UN silence. UN silence le sait déjà, LE silence l’ignore encore, et vice-versa. Vous voyez ce que je veux dire ?
    Attends, attends, attends… chut !
    Je regarde dans le placard s’il n’y a pas un espion. Non. Tout est calme. Le balai, la serpillière, se tiennent tranquilles, l’un près de l’autre. Les araignées ont tissé leurs toiles. J’explore les lieux dans la pénombre, je marche à pas comptés. Mais, je vous ennuie… Je me tais.🐻

  21. Caroline Basciani dit :

    Le silence le sait bien
    si c’était si facile il ouvrirait les portes et les fenêtres
    il brandirait des porte-voix, chanterait à tue tête, hurlerait à la mort, éclaterait de rire ou que sais-je encore…
    mais il ignore le chemin que tu prendrais alors
    c’est pourquoi peut-être il se tait, se terre et s’en va fréquenter parfois l’oubli

  22. Antonio dit :

    Mais le silence sait tout… ou presque car il s’étouffe de trop savoir, incapable de sortir le moindre mot qu’il garde en travers de la gorge, depuis la nuit des temps, ignorant justement pourquoi.

    Alors, comme il agonise, il hurle à la mort, un cri insoutenable qui éteint tous les sons sur son passage et les plonge dans le noir presque total où ne scintillent, ci-et-là, que quelques battements d’ailes de mouches volant à leur secours.

    Le silence, c’est tout, la vie, l’amour, la mort, dans un dernier ballet de mouches avant de s’écraser, du plomb dans l’aile, dans le lac des signes qu’il nous laisse.

    « Silence, on tourne ! »

    Lui, il sait que tout ça c’est que du cinéma. Il ignore juste quand le film sortira.

    Toute cette agitation, ces cris et chuchotements, tous ces éclats et colères, portés par une musique, de voix et d’instruments, symphonies de notes et de mots, harmonisant discours et concerts, à la recherche de vérité au milieu de mensonges que le silence finit par révéler, quand il dégaine son arme, tel John Wayne au milieu du désert.

    On connaît la chanson. C’est le même film depuis la nuit des temps, universel.

    L’histoire de ce sheriff de Saint-L’ouie qui fait sa propre loi, en chef d’orchestre des sons pour leur donner un sens.

  23. camomille dit :

    Dites-nous ce que le silence sait déjà, mais ignore encore.
    Et pourquoi vous le dirai-je ?
    De toute façon je n’en sais rien…
    Ce que je sais c’est qu’il m’est indispensable : mais ça il le sait
    Ce que je sais c’est qu’il est tout puissant : mais ça il le sait
    Quant l’artiste entre en scène, par exemple, il s’installe naturellement dans la salle et j’en ai des frissons,
    Quand je marche dans la nature, seule avec lui, il sait me faire réfléchir jusqu’au plus profond de moi même…
    Par contre, quand l’instituteur crie de toutes ses forces : SILENCE !!! Ce n’est pas bien car ça lui fait peur à lui-même tellement c’est irrespectueux. Bon gré mal gré, il arrive tout de même dans la classe et fait le job. Mais je vous le dis, c’est pas bien.
    Le silence faut bien le traiter.
    Et si on le maltraite, il risque de prendre la poudre d’escampette et d’appeler à la place son cousin « Brouhaha » … Quelle horreur !
    Alors ? Pensez-vous vraiment qu’il ignore quelque chose ?
    Il est plus malin que ce que vous pensez…. Croyez-moi !
    Mais Chut ! Il arrive…

  24. Nouchka dit :

    Le silence

    « Dites-nous ce que le silence sait déjà, mais ignore encore ».

    Le silence sait déjà combien :
    – Il est nécessaire à la réflexion
    – Il est utile à la création
    – Il est indispensable à créer l’envie d’aller vers l’autre
    – Il évite les quiproquos
    – Il épargne l’écoute de discours inutiles
    – Il ouvre aux mondes des sons lorsque ceux-ci s’invitent
    Mais le silence ignore encore :
    – La joie d’entendre les mouettes le matin au réveil alors que tu es encore au lit
    – Le plaisir de découvrir, par hasard, une mélodie nouvelle qui te donne envie de l’étudier
    – La surprise d’entendre la voix chaleureuse d’un ami que tu n’attendais pas
    – Le bien-être de l’écoute du craquement des buches dans l’âtre un soir sombre et pluvieux
    – La jouissance de créer le crissement des pas dans la neige fraiche
    – La volupté et la sérénité que te procurent les ronronnements du chat enroulé sur toi
    – L’envie de partager toutes ces sensations et émotions par des mots, des paroles, avec ceux que tu aimes…

  25. Souris verte🐁 dit :

    579e/Dites-nous ce que le silence sait déjà, mais ignore encore.

    🐀 PENSÉES EN SILENCE.

    Le silence s’établit d’un seul coup laissant les bruyants incrédules. Coupe le souffle des beaux-parleurs, entoure les recueillis en les drapant de leurs pensées. Arrête le vent, brisant le mouvement des branches et des feuilles dans une immobilité suspensive. Mais jusqu’à quand ?
    Il le sait ça, le silence ?
    Il sera rompu par l’affaissement doux d’une feuille engourdie qui se sera évanouie.
    En avait-il conscience de ça ? Le silence !

    Comme dans un prétoire ou un spectacle on le demande, le brigadier tape les trois coups. SILENCE DANS LA SALLE !
    Il est impératif pour bien percevoir l’esprit des mots ou la qualité des sons d’une symphonie il faut arrêter le bruit des conversations et froissement de papier. Ce silence voulu nécessaire aussi à la concentration. A la fin, comme les feuilles des arbres sans le vent, les sons des mots et des notes restent suspendus au silence encore dans la vapeur miraculeuse du charme artistique…
    Il paraît que ce silence-là est encore du Molière ou du Mozart.
    Il le sait ça le silence ? Qu’il est un art ?

    Dans le prétoire le silence en dit long sur la peine infligée… les consciences des jurés, le doute… Ou au contraire la certitude qui dans un ouf de soulagement va rétablir le l’exubérance du bruit, libéré, soulagé, satisfait du travail accompli.

    Il lui faut lui dire ça au silence qu’il s’étale, brouillard en couches d’opale mais que la vie c’est le bruit, sa joie est de rubis.
    🐀 Souris verte

  26. Laurence Noyer dit :

    Les oiseaux syncopent leurs chants
    Silence
    Tonnerre

    Dernière contraction
    Silence
    Cri

    Petit bruit de moteur au loin
    Silence
    Hiroshima

    La nuit dans Versailles
    Silence
    Révolution

    Battement d’aile du papillon
    Silence
    Tornade

    Mozart
    Silence
    Mozart

    En joue
    Silence
    Feu

    Entre2lettres
    Silence
    Créativité

  27. Michel-denis Robert dit :

    Chut !…

  28. Sylvianne Perrat dit :

    Le silence, c’est un paradoxe.
    Il ignore encore et sait déjà. Il sait, il connait et devine les non-dits.
    Mais le silence ignore les secrets enfouis.
    Quoi qu’il en soit le silence se taira. Le silence déteste le bruit, les rumeurs, les buzz…
    Le silence écoute attentivement, le silence observe les bouches, les sourires et les gestes.
    Il sait déjà ce qui sera dit.
    Il ignore les bruits de fond, les faux semblants.
    Le silence sait les paroles ravalées, les insinuations.
    Le silence est malin, il ne se mouille pas. Il ne fait jamais de gaffe. Il ne coupe pas la parole.
    Il est immortel. Au dernier instant, le silence est là !

  29. Durand JEAN MARC dit :

    Silence savait tout le bien que lui procurait son état. Il était né, comme çà, dans cette tribu d’indiens. Son mutisme lui avait valu ce surnom et l’avait protégé de bien des heurts du langage. Bébé, il n’avait jamais réclamé le sein et on lui en avait fourni deux. Plus tard, comme rien ne sortait de sa bouche, on le décréta soit sage, soit idiot. Ses frères bavards caquetaient sur tout, pour souvent pas grand chose. Quand leur mutisme fermait le ban, c’était souvent que l’un des palabreurs avait pris le dessus sur l’autre, soit écrasé, soit mort.

    Silence avait saisi que son état lui apportait surtout quiétude et tranquillité. Il vivait presque placide dans cette vie nomade d’horizons de bisons. Les plumes d’aigle transportaient leurs histoires et ne les figeaient pas sur des peaux de bêtes mortes. Les vents retenaient ou poussaient leur groupe de croupes de vallons en croupes de chevaux. Ils avançaient tous, sereins de la crinière encore ignorants du ferrage d’une société en devenir.

    Jusqu’à ce que débarque cette marée d’envahisseurs, tout à la fois, chasseurs, mareyeurs, cultivateurs, baratineurs. Pour les indiens, les visages pâles n’étaient pas transparents. Elevés à l’ombre des soleils ils ne pouvaient produire que du fantomatique. Silence les observa inventer les frontières d’un autre non-dit. Ses frères ne possédaient rien, aucun retranchement où se poser. Ils furent donc poussé jusqu’au bord des falaises où déjà étaient regroupé les bisons.

    Et c’est seulement quand Silence bascula dans le vide qu’il mesura le manque d’un cri.

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