565e exercice d’écriture très créative créé par Pascal Perrat

Exercice d'écriture très créative
© S.Mouton-Perrat

C’était bien après les changements climatiques, les arbres menaçaient l’homme.
Ils prenaient feu subitement, gaspillaient l’eau énormément, écrasaient les maisons, abritaient les pires insectes.
Partout, on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite…

Inventez la suite de cet épouvantement


L’idée de cet exercice s’est imposé après avoir lu : Le petit polémiste

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22 réponses

  1. Françoise dit :

    C’était bien après les changements climatiques, les arbres menaçaient l’homme.
    Ils prenaient feu subitement, gaspillaient l’eau énormément, écrasaient les maisons, abritaient les pires insectes et depuis trois quatre ans ils étaient en état de » stress hydrique »
    Partout, on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite . Mais faire quoi ! Et pourquoi nous menaçaient-ils ? Un besoin de se venger ?
    Il aurait peut-être fallu leur expliquer que les habitants souffraient aussi du changement climatique, que leur avenir aussi était compromis.Mais aucun humain n’avait appris à parler aux arbres.
    .De plus des scolytes (minuscules coléoptères bruns) perçaient leurs écorces pour y pondre leurs œufs,et leur progéniture, une fois adulte, s’ envolaient pour à leur tour coloniser d’autres arbres ,
    Alors que la situation semblait désespérée, un miracle se produisit : Blanche Neige, ses sept nains,leurs enfants, petits-enfants, arrières-arrières-arrières-arrières petis-enfants décidèrent d’aller traiter le mal à la racine, avec des produits adéquats.
    En ce qui concerne les scolytes ils en vinrent égalemen à bout avec de puissants insecticides de leur fabrication.

    Quand un arbre tombe, on l’entend ; quand la foret pousse, pas un bruit. » (Proverbe africain)

  2. Bernard Pauchant dit :

    C’était bien après les changements climatiques, les arbres menaçaient l’homme.
    Partout, on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite.

    The Forest that walks

    Giordano était assis à sa table, devant sa fenêtre, il lisait un passage de Macbeth. Devant lui se levait une armée de soldats, qui se préparait à attaquer Macbeth, le Maudit, dissimulée derrière des branchages, c’était une forêt qui marche…
    Giordano lève alors les yeux, le ciel du soir qui tombe est rouge de sang et là-haut, devant lui, sur les sommets dont ont disparu les neiges que l’on disait éternelles, une ligne sombre ininterrompue semble bouger et même avancer, descendre vers lui, une vibration ébranle le sol, une coulée noire, qui épouse la forme du terrain, se creuse et se soulève comme un torrent de lave qui engloutit tout sur son passage. Giordano, fasciné par ce spectacle, les yeux exorbités, le cœur pantelant, demeure pétrifié. Il découvre que ce sont des arbres qui avancent et se dirigent vers la vallée. Ils secouent leurs bras et les oiseaux s’envolent ou s’écrasent au sol. Devant eux fuient toutes les bêtes cachées dans les forêts, les biches, les cerfs, les renards, les lièvres et les lapins qui, affolés, bondissent en tous sens, les nœuds des serpents, des couleuvres et des vipères qui se faufilent dans les herbes et les nuées d’insectes inconnus qui obscurcissent le ciel. L’arche de Noé se vide ! Bientôt, ce sera le tour des hommes, se dit Giordano. Quel est le dieu vengeur qui les poursuit ainsi de sa vindicte. Quel crime ont-ils commis ? De quel péché d’orgueil sont-ils coupables ? Comme tout ce qui vit, ils fuient, mais sans pitié les uns pour les autres. Ils s’injurient, se battent, s’écharpent, s’étripent. C’est à qui arrivera le premier. Où ? Ils n’en ont aucune idée. Peu importe, telle est l’humaine condition… De leur propre faute beaucoup meurent. Ceux qui échappent à la violence et à la panique grimpent sur la montagne et se réfugient comme les hommes des premiers temps dans des grottes. De là-haut ils observent horrifiés. C’est sûr, l’ange de l’Apocalypse va leur apparaître, à moins que ce ne soit le démon et son cortège de sorcières.
    En bas, en dessous d’eux, les arbres qui ont extrait leurs racines de la terre desséchée, s’appuient comme des mygales sur leurs pattes velues, ils enserrent les toits, les clochers, les cheminées des usines, les renversent et les écrasent. Ils éventrent les maisons et Giordano entend les hurlements de leurs habitants. Tout est poussière et redevient poussière. La légion diabolique s’attarde dans les champs et les jardins. Les arbres écartent leurs pattes et ouvrent la gueule qui est sous leur tronc. Affamés, ils cherchent à avaler ce qui a échappé à la sécheresse, quelques herbes, quelques tubercules, dont les hommes ont appris à se contenter mais ne trouvent la plupart du temps que des cailloux et des pierres qui jaillissent comme des geysers de ce torrent végétal.
    Voici maintenant que, devant eux, demeure une pauvre rivière qui se perd dans un lac de montagne – ou ce qu’il en reste. Miracle ! Il y a encore de l’eau ! La forêt qui marche s’immobilise enfin.

  3. PAKITAPOM dit :

    C’était bien après les changements climatiques, alors même que les hommes avaient choisi de renier à tout jamais la nature qui , selon eux , les avait trahis
    Pourtant ils avaient espéré un temps lorsqu’on leur avait dit « Plantez des arbres et vous sauverez la planète », certains avaient creusé la terre et des espèces exotiques , de belles plantes peu frileuses étaient venues fleurir dans les jardins des pays nordiques. D’autres avaient manifesté, criant vainement au danger, dans un monde aveugle et sourd. D’autres enfin avaient perdu la vie en s’ enchaînant aux troncs d’arbres plusieurs fois centenaires pour les protéger et offrir à leurs enfants un avenir meilleur . Mais la plupart n’avait rien fait . Indifférents aux paysages bétonnés qu’ils s’inventaient, la fuite en avant semblait leur seul expédient.

    Petit à petit, la terre, à l’image du monde fou que ces hommes avides avaient crée, s’est vraiment détraquée : pluies acides, tornades, cyclones, éruptions volcaniques, Rien ne semblait devoir nous être épargné. Le sol s’est durci, acidifié, l’air s’est raréfié. Pour survivre , nous avons fait le choix de nous isoler. Nous nous sommes enfermés dans des zones protégées et , puisque la nature nous avait abandonné, la chimie et les substances artificielles devinrent alors indispensables à notre survie.

    Cependant , par delà les bulles aseptisées dans lesquelles nous nous étions retranchés, les arbres plantés- essentiellement des essences supportant les rigueurs climatiques -refusaient de capituler Eux aussi s’adaptaient, unis par une solidarité racinaire – qui nous fit toujours défaut. En hordes serrées, ils progressaient,.bien décides à reprendre le pouvoir sur la planète. Chaque jour les voyait gagner du terrain, leurs racines labourant la terre, ils creusaient des sillons où tombaient faines et glands qui s’empressaient de germer et jaillir hors de terre pour venir grossir les troupes en marche.

    Nos bûcherons armés de scies laser et autres tronçonneuses électroniques sophistiquées tentaient vainement de limiter leur progression mais quand un arbre tombait , dix semblaient repousser comme si tous les fantômes des arbres tombés au Brésil et ailleurs soudain reprenaient vie ici .

    Lorsque la premier bulle explosa, étouffée par le système racinaire d’un figuier étrangleur, l’homme décida d’utiliser les armes chimiques pour lutter contre cette invasion .Mal lui en prit car, là encore, les arbres trouvèrent une parade . Ils mutèrent
    et utilisèrent leurs poussières ,leurs pouvoirs polliniques et leurs huiles essentielles pour générer allergies, asthmes et autres prurits foudroyants laissant leurs assaillants plus morts que vivants..Curieux revirement de situation : c’était l es hommes maintenant qui tombaient comme des mouches . Pour eviter l’extinction totale de la population terrienne, il fut décide d’envoyer des plénipotentiaires pour négocier quelque forme de cohabitation pacifique et respectueuse de la nature ..
    Les hommes s’engagèrent sur l’honneur à participer à une reforestation massive de la planète . Mais la nature savait depuis longtemps que l’homme ne respecte jamais ses engagements. Alors, quand les arbres, ayant accepté l’idée d’une trêve, ont offert leurs branches couvertes de fruits en signe de conciliation , elle les rendit encore plus tentants, plus délicieux …Elle y rajouta un petit rien qui les rendit irresistibles .

    Les hommes se ruèrent sur ces plaisirs oubliés que leur subconscient leur rendait tout à coup, les faisant saliver d’avance. Ils arrachèrent fruits et feuilles, se gavant, les piétinant, écrasant ceux qui voulaient eux aussi profiter un peu de cette manne inesperer Une véritable curie !

    Le lendemain matin , sous le chêne vert qui avait donné tant de glands magnifiques , plus d’hommes mais …des pourceaux. Autour des genévriers, des hommes , certes, mais la tripaille à l’air, completement explosés d’avoir trop de grains – mémoire de gin passée- ingurgité. Sous le grenadier , enfin, les autres étaient assis, les yeux clos. La mouche méditerranéenne de la grenade, les avait pourris du dedans en un instant, ne leur laissant plus qu’une vague enveloppe charnelle …
    L ‘humain ne serait donc rien de plus . …
    Bientôt ne subsisterait plus qu’un peu d’humus qui viendrait nourrir la terre ;

  4. Urso dit :

    C’était bien après les changements climatiques, les arbres menaçaient l’homme.
    Ils prenaient feu subitement, gaspillaient l’eau énormément, écrasaient les maisons, abritaient les pires insectes.
    Partout, on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite…

    … car un gros magnat de l’univers venait d’avoir comme idée d’acheter la Terre à prix d’or.
    L’une de ses conditions est qu’elle ne soit pas recouverte de forêts.
    D’où cet acharnement des nations à vouloir éradiquer coûte que coûte les arbres de la surface du globe.

    Ce magnat qui vivait sur une autre planète n’y avait jamais mis les pieds.
    En fait il voulait acheter la Terre pour faire un beau cadeau d’anniversaire à sa copine qui récemment lui avait dit.
    – Oh chéri cette planète qu’on dénomme bleue je l’adore.
    Toute petite, mon papa m’y avait amenée et j’ai beaucoup aimé marcher sur le sable chaud d’une plage brésilienne et me baigner dans la belle mer des Caraïbes. Tu vois comme je m’en souviens plusieurs années après. Ça m’a vraiment marqué.

    Ah ah toi, tu ne peux pas comprendre … car nous n’avons pas tout ça ici.
    Puis, avec une voix cajoleuse.
    – Oh mon petit lapin, fit la jolie dame, je voudrais tant cette petite terre pour mon anniversaire. L’avoir que pour moi.
    Par contre chéri, sur sa surface, je n’ai pas envie qu’elle a toutes ses taches vertes qu’on appelle des forêts. Comme tu le sais j’ai tellement horreur du vert.
    – Bien bien fit le monsieur, si tel est ton souhait, tu auras ce cadeau pour ton anniversaire, sans ces zones vertes.

    Par la suite, elle lut quelque part qu’il y avait aussi sur la Terre des êtres humains qui souvent se faisaient la guerre.
    Étant un peu versatile, elle exigea sur-le-champ à son compagnon que ces êtres soient également anéantis au même titre que les arbres.
    – Ok ok dit l’homme, je vais vite appeler le vendeur de la « bleue » pour voir ce qu’on peut faire.
    – Allo allo Stan – ouais c’est Mulk, ton acheteur.
    Il y a un petit changement pour le contrat de vente. Je t’annonce que ma copine elle veut que ta planète soit aussi débarrassée des humains. Tu sais comme sont les femmes, elles ont leurs petits caprices.
    – Heu heu continua l’autre, il faut dire qu’ici nous sommes assez nombreux, plusieurs milliards de personnes réparties sur divers continents. Et qu’en ce moment beaucoup sont occupés jour et nuit pour faire disparaître les arbres de nos forêts.

    – Eh quoi Mu Mu, où est le problème, si je vous paye grassement et si ma nana le demande.
    Allez retirer aussi les êtres humains ! Allez ouste, sauf ceux pour l’instant qui déracinent vos « arbustes » !

    – C’est entendu monsieur fit le vendeur.
    Je vais rapidement voir les grands chefs pour aussi éradiquer l’humanité. Comme ça votre chérie aura une Terre toute nickel.

    L’histoire s’arrête ici.
    On sait seulement que l’acheteur qui était venu quelques jours sur Terre passa vite en revue le globe et vit qu’aucune tache verte n’y figurait.
    Pour l’autre condition (le retrait de la population mondiale), bizarrement, il paraissait l’avoir oubliée car il ne l’évoqua pas.
    Les deux parties semblaient heureuses car elles estimaient avoir fait chacune une bonne affaire.
    Pour cette raison, pendant plusieurs jours, ils burent plus que de raison, une quantité importante de toutes sortes d’alcools …

  5. Anne-Marie dit :

    Il pressa le pas. Encore quelques mètres. Il aperçut sa mère, elle lui parut chétive. La peur sans doute. Il la serra dans ses bras, elle frissonnait. Il était temps qu’il arrive. Les arbres craquaient, sinistrement. A quel moment allaient-ils s’embraser ou se briser comme du verre, écrasant tout dans leur chute ? Déjà les fruitiers avaient disparu, mangés peu à peu par des insectes chaque année plus gros et plus voraces. Un soir du printemps les frênes s’étaient enflammés, seuls. Arrivé en catastrophe, il avait peiné à en atteindre les faîtes avec le tuyau d’arrosage dont, depuis des mois, le débit s’était réduit chaque jour un peu plus. Une pluie torrentielle était tombée à point. Les arbres s’étaient calcinés sur pied, hauts flambeaux incandescents dans le ciel sombre. Heureusement ils étaient assez éloignés de la maison, elle avait été épargnée. Flottait encore dans l’air une étrange odeur de suie mouillée. Il enfila de hautes bottes, sortit la tronçonneuse. En premier lieu, abattre ce gros bouquet de pins au fond du jardin. Ces conifères avaient abrité ses lectures d’adolescent, quelques siestes, ses premières amours… les souvenirs affluaient, il les chassa d’un mouvement de tête, approcha. D’énormes nids de chenilles processionnaires, grosses boules blanches fibreuses, s’entremêlaient aux branches sur lesquelles couraient encore des rubans de chenilles. Sous ses pas des milliers de papillons de nuit s’envolèrent brusquement, en un nuage opaque. Il étudia soigneusement les angles de coupe. La tronçonneuse vibra. Dans un crissement strident, continu, il abattit le premier pin. Une longue chute rectiligne avant que l’arbre ne s’écrase au sol dans un bruit mat. Et d’un ! Il continua, chacun des trois pins suivants connut le même sort. Il n’y avait plus qu’un énorme amas de branchages. Il s’arrêta, posa la tronçonneuse. Son regard fit le tour du jardin à nouveau silencieux. Ce jardin, son père l’avait soigneusement conçu, aménagé, planté, entretenu, fleuri, année après année. Ce n’était plus aujourd’hui qu’un endroit désolé qui avait perdu son âme, et tout son charme. Sa mère accepterait-elle de le quitter ? Rester n’avait plus de sens mais y avait-il un sens à aller autre part ? Où trouver un refuge dans le monde de désolation qu’était devenue la terre. Il reprit la tronçonneuse, restait encore un arbre, l’olivier que son père avait planté à sa naissance. Ils avaient grandi ensemble… 22 années pendant lesquelles ils s’étaient observés. Olivier sous l’olivier ! Il entendait encore les ritournelles des rondes de son enfance autour de l’arbre, ses goûters d’anniversaire sous le feuillage argenté, il ressentait e goût âcre des premières olives qu’enfant il avait découvert le matin et voulu les manger, bien trop tôt ! Depuis, il avait, chaque année, huilé le tronc pour faire fuir les cochenilles. Elles pullulaient ces dernières années ! C’est au pied de cet arbre, qu’il avait, il y a peu, déposé les cendres de son père… Sa vue se brouilla, il reposa la tronçonneuse. Non, il ne pouvait pas ! Il ne laisserait pas mourir cet arbre. La mort de l’olivier sonnerait la sienne, il en était certain. Il alla chercher une grosse pelle. Il dégagea les racines, creusa, s’acharna, déracina l’arbre, le coucha soigneusement sur un voile d’hivernage, l’enroula dedans. Surgit l’image de la cabane de pêcheur où autrefois il retrouvait ses grands-parents pendant les vacances, cette cabane sur un lopin de terre au milieu des rochers, battu par les vagues, au bord de l’océan… Voilà où il irait le replanter. Dès cette nuit, il y partirait avec sa mère, et son olivier caché sous une couverture. Il voulait retrouver ce coin perdu, sauvage, s’y installer loin de la folie des hommes ! Il prenait le risque de se faire arrêter, il le savait…

  6. Alain Granger dit :

    Il fallait faire vite car ils étaient encore puissants. Ils étaient beaucoup plus nombreux que nous les hommes, jusqu’à 3040 milliards d’arbres sur terre, et ils pouvaient vivre beaucoup plus longtemps que nous, jusqu’à 5063 ans pour le plus vieux d’entre eux. De plus, leur morphologie dépassait largement la notre. L’un de leur chef, le général Sherman, un séquoia géant, affichait 1483 m3 d’envergure pour 50 mètres de haut. Nos 2,5 mètres pour les plus grands et 150 kilogramme pour les plus forts semblaient ridicule pour nous petits hommes, bien petits, bien fragiles. Hêtre ou ne pas être, ils ne se posaient plus la question depuis longtemps. Ils dominaient dans le monde et comptaient nous faire payer notre envahissante présence. Ils avaient d’abord succombé à notre charme grâce à nos écrivains comme Racine ou Rameau, mais comme nous étions prédateurs par essence, ils s’étaient finalement sentis menacés. A force de subir la répression des arboriculteurs qui les mettaient en esclavage, des agriculteurs qui les brûlaient pour développer leurs champs, des forestiers et des bucherons qui les tronçonnaient à coups de machines bruyantes et féroces, ils s’étaient révoltés. Ils en avaient pris de la graine et grâce à leurs amis les vents ils s’étaient propagés au grès des tempêtes pour développer le pôle haine de leur révolte. Cela avait été pour eux beaucoup de bouleau mais ils avaient réussi à rompre les chênes de la déforestation. A l’aulne de l’an 2000, la révolte avait pris un nouveau tournant. Comme nous, l’arbre peut s’adapter, il peut plier en fonction des circonstances, surtout s’il est bambou ou palmier qui se moquent du tronc. Parfois ils se réfugient dans des abris côtiers, n’hésitant pas à se noyer dans l’eau des bayous ou des mangroves. Les hommes se demandent houx ils puisent leur force et leur détermination. Désormais, chaque arbre ne se sent plus jamais saule, le groupe est là, planté serré, communiquant par la ramification de leurs racines. Si nous voulons les combattre efficacement, nous devons nous attaquer à la photosynthèse, pour que la chlorophylle n’alimente plus la sève qui coule en eux. Il faut les infecter par la respiration, leur couper la lumière pour qu’ils ne parviennent pas à éteindre notre espèce. De multiples escadrilles doivent déverser sur la frondaison des tonnes de pluies acides ou de produits chimiques étouffants. Alors, les feuilles mortes se ramasseront à l’appelle de cette attaque, les souvenirs et les regrets aussi, ceux d’une cohabitation avec les humains qui avait jusqu’alors préservé les deux espèces.

  7. Avoires dit :

    C’était bien après les changements climatiques, les arbres menaçaient l’homme maintenant. C’était après les grands désordres de 2030.
    Ils prenaient leur revanche en quelque sorte. Ils voulaient en finir avec les mauvais traitement endurés depuis le temps de l’anthropocène comme ils disent. Anthropocène, ils se croient si importants qu’ils se sont mis au milieu d’une ère géologique !
    Aujourd’hui, c’est nous les arbres, la menace, le danger. Ce n’est pas une rébellion, une révolte, c’est une remise en place.
    Homme, tu n’es pas grand chose, tu n’as rien appris, ou si peu, depuis ton apparition sur cette planète que tu qualifies de bleue. Nous sommes là depuis des temps immémoriaux, tu nous as abattus, arrachés, transformés, monnayés, rapetissés même et bien d’autres vilenies. Tu as fait pâlir nos feuillages et ce ne sont pas tes petits cœurs et autres balivernes sentimentales incrustés dans nos écorces qui nous attendrissent. Aujourd’hui, nous prenons feu subitement, absorbons toutes les eaux pour nous, écrasons vos maisons, abritons les pires insectes. Comprends-tu enfin que la Nature que tu as tant glorifiée autrefois n’en peut plus de tes mensonges ? N’en veut plus. Tout ça, c’est fini. Tu as perdu le combat contre nous. Contre les animaux, les océans, les montagnes, le sous-sol, l’air. Tu ne tailleras plus nos branches encombrantes, tu ne mettras plus à bas les plus vieux d’entre nous. Tu ne nous mettras plus dans des pots pour ton agrément. Tu… Ah ! j’arrête, la liste est si longue…
    Partout, tu t’échines à nous déraciner, nous abattre. Il faut faire vite, dis-tu, effrayé que tu es par notre manière de faire ! Ah ! Oui, il faut faire vite avant que tu ne nous extermines pour l’éternité. Tu te trompes. Ne me touche ou je te foudroie !

  8. Maguelonne dit :

    C’était bien après les changements climatiques, les arbres menaçaient l’homme. Ils prenaient feu subitement, écrasaient les maisons, abritaient les pires insectes. Partout on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite.
    La lutte était sans merci. Les hommes, persuadés de leur intelligence et de leurs forces, se battaient, se débattaient…mais perdaient pieds peu à peu. Ils avaient toujours un temps, deux temps, voire dix temps de retard. Ils raisonnaient de travers et la panique grandissante n’arrangeait rien.
    Quelque part, dans un coin perdu de montagne vivait un jeune couple. Ils s’étaient réfugiés dans ce lieu haut perché, isolé dans les Alpes, espérant échapper à la catastrophe finale.
    Force de vie, Juliette était née. Blondinette aux yeux bleus, sourire toujours accroché aux lèvres, elle grandissait heureuse parmi les plantes, les fleurs, les animaux, les arbres et ses parents bien aimés.
    Elle avait un ami très cher, son confident. C’était un grand mélèze. Les pieds au frais et la tête au soleil, il portait fièrement ses douces aiguilles vertes. À l’automne, il jaunissait, rougissait et perdait ses épines. Alors des cônes habillaient sa nudité hivernale et à chaque printemps il revenait encore plus beau, plus doux, plus fort. Juliette l’appelait son Gros Doudou.
    Et Gros Doudou n’était jamais aussi heureux que lorsque la petite fille s’asseyait auprès de lui, lui faisait des confidences, des câlins. Ah ! quel bonheur ces gros câlins.
    Mais apportées par le vent, les oiseaux, Mélèze savait que les nouvelles n’étaient pas bonnes. La bataille faisait rage et inexorablement les hommes perdaient du terrain. Bientôt plus aucun coin, même le plus reculé n’échapperait à la haine des arbres. Mélèze était tellement triste. Seule Juliette pouvait lui faire oublier sa mélancolie.
    Un jour l’enfant s’endormit à ses pieds, le pouce dans la bouche, elle rêvait tout en caressant le tronc rugueux de son Gros Doudou. Un geai, haut en couleurs cria « ils arrivent, ils arrivent. C’est une question d’heures ».
    Déterminé, Gros Doudou se baissa, prit avec beaucoup de douceur la petite endormie dans ses branches. Il donna un fort coup de tronc, se déracina et s’envola là-haut, tout là-haut dans l’univers parmi les étoiles.
    Juliette se réveilla parmi toute ces lumières célestes. Émerveillée, elle écoutait son Gros Doudou. « Regarde, là-bas c’est Sirius l’ardente, au dessus d’elle c’est Orion. Plus au sud c’est Canopée….. ». Le temps passait, c’était tellement beau mais..
    « Dis mon Gros Doudou, je veux faire des bisous à mon papa et ma maman » .

  9. Nouchka dit :

    Non, ce n’est pas possible ! Comment le blog peut-il proposer un tel thème ? Il doit y avoir une erreur. Ce n’est peut-être pas « arbre » mais « arme » qu’il convient de lire ? Pourtant la suite ne concorde pas. On ne déracine pas les armes….
    Comment s’extraire de ce tableau horrible si ce n’est en évoquant un mauvais rêve dont le réveil nous ferait sortir. Mais si les participants du blog passent tous par ce subterfuge, ce ne sera pas très plaisant à lire !

    Reprenons : « C’était bien après les changements climatiques ». Donc dans un futur assez lointain. Quel genre d’arbre pourrait alors avoir subsisté en dehors des arbres pétrifiés, fossilisés comme on en voit dans l’ouest des USA ?
    Mais si tel était le cas, ils ne gaspilleraient pas énormément d’eau ; par contre, ils pourraient écraser des maisons et peut-être pourraient-ils abriter les pires insectes ; mais là encore, il n’y aurait pas grand danger car les dits insectes seraient probablement desséchés eux aussi.
    Pourquoi « fallait-il faire vite » ? Imaginons que les arbres soient devenus nos ennemis. C’est un scenario de science fiction, de personnification des arbres, d’anthropomorphisme comme les auteurs l’ont souvent fait : Le chêne et le roseau dans la fable de Jean de La Fontaine. Des dessins animés montrent les arbres de la forêt, en pleine nuit, comme des pièges pour les enfants perdus qui butent contre leurs racines. A contrario, le prince Casse-Noisette, dans le ballet-féérie a pu être représenté en arbre sauvé par la belle Clara.
    Or, nous savons, nous dit J-L Doucet, que les arbres communiquent grâce à des molécules volatiles, ou à des échanges souterrains, notamment grâce à un réseau internet de champignons. Les arbres perçoivent la lumière et les sons. Ils peuvent donc s’adapter à un environnement changeant, ce qui traduit une certaine forme d’intelligence.
    Des dieux comme la déesse lithuanienne Medeina protège la forêt et ses occupants. Les hommes vénèrent les arbres et leur ont attribué des divinités au fil des civilisations et sur les différents continents.
    Alors, si les arbres deviennent des ennemis et mettent les hommes en danger, que ce soit au plus valeureux de gagner !

  10. iris79 dit :

    C’était bien après les changements climatiques, les arbres menaçaient l’homme.
    Partout, on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite…
    « On s’était aperçu que des espèces mutantes colonisaient les troncs de toutes les espèces de la planète et empoisonnaient toutes les terres alentour. La panique était mondiale et l’on ne trouva que ce moyen pour ralentir, freiner le génocide qui se préparait. Le monde était fou, les spécialistes ne savaient plus quelles thèses accréditer ou réfuter. Ne trouvant pas de solution ils se résolurent à ces instructions sans retour. Des voix s’élevèrent rappelant le rôle indispensable des arbres et affirmant que l’on s’acheminait vers un suicide collectif. D’autres résignés déploraient ce qui leur paraissait être le jugement dernier. Le chaos était total, la panique réelle. »
    « -c’est ça le pitch de ton livre ? Tu plaisantes ?
    -ben quoi, c’est une dystopie prometteuse si je puis dire non ?
    -Laisse tomber, ton axe est limité. Fais plutôt de tes arbres des monstres féroces qui se vengent de l’espèce humaine en en faisant des êtres en mouvement. Fais-les sortir de terre et transforme-les en monstres gigantesques qui viennent avaler les hommes. Je ne sais pas moi, une idée comme ça…
    -tu n’y vas pas un peu fort là ? Et pourquoi ne pas en faire des bouffeurs d’être humains pendant qu’on n’y est ?
    -méfie-toi, on a vu des histoires prophétiques.
    -Oui, tu as raison. Mais je suis crevé là. Je ne trouve pas d’inspiration.
    -va donc faire un tour en forêt, tu as la chance qu’elle soit à ta porte. Promène-toi en regardant les arbres comme si tu les voyais pour la première fois, laisse-toi guider, écoute-les, sens-les, touche-les.
    -ça c’est un bon conseil ! Et tu sais quoi, je crois que je n’ai pas besoin de grossir le trait pour révéler toute l’ignorance des hommes et la rébellion des arbres.

  11. Nadine de Bernardy dit :

    C’était bien après les changements climatiques,les arbres menaçaient les hommes.Partout on s’échinait à les déraciner et les abattre.
    Le vieil ermite soupira dans sa barbe en entendant les nouvelles dans son poste à galène, qu’il éteignit d’un geste las.
    Sa femme préparait le repas du soir:
    Quoi de neuf aux infos? s’enquit-elle
    Toujours la même chose,ça déracine,ça abat tant et plus.Tout le sud du pays à réussit à brûler des kilomètres carrés de pinède,mettant en danger la vie des gens alentour.Dans les Vosges ils ont rasé la moitié de la magnifique forêt.Fontainebleau s’y met et la Sologne entre en action.Si c’est pas un malheur d’en être arrivé la
    Arrête d’écouter ces infos,ce ne sont que raisons de désespérer.
    C’est vrai ma mie,je vais plutôt aller faire un tour avant le diner.
    Le bonhomme sortit du chalet,le ciel était bas,devant lui s’étendait la canopée couvrant le versant de la colline.Un silence lourd régnait .On sentait venir un orage.
    Ah! mes amis,mes frères ,quelle folie saisit vos semblables et les miens envoya- t-il aux arbres en contre bas.Ne sommes nous pas heureux,vivant en bonne intelligence dans cette enclave paisible préservée du mal?
    L’ermite descendit vers le bois,les branches s’écartèrent pour le laisser passer et mieux se refermer solidement derrière lui.
    Il y avait là toutes sortes d’essences centenaires, des jeunots aussi qui se haussaient pour trouver la lumière.Emerveillé comme à l’habitude par cette atmosphère sylvestre,l’homme marcha jusqu’à sa clairière favorite.
    Il s’assit sur la mousse,humant les effluves du sous bois,un papillon vint se poser près de lui.
    Pas un chant d’oiseau,pas un bruissement au passage d’un animal.
    Il se laissait aller à la quiétude du moment quand il vit un grand mélèze sortir ses racines de terre et s’abattre à quelques mètres de lui dans un fracas épouvantable,suivit par un hêtre,puis un pin.
    Epouvanté, le malheureux n’eut que le temps de s’enfuir en courant,trébuchant,enjambant des branches devenues obstacles hostiles.
    Dans un dernier effort, à bout de souffle, il monta jusqu’au chalet,poursuivi par les ahanements des arbres qui se déracinaient.
    Ca y est, ma femme,c’est le chaos !!!! ILS nous déclarent la guerre à leur tour, lui montrant leurs arbres soulevant leur fût pour se laisser tomber à terre ,tel un monstrueux mikado.

  12. Roch92 dit :

    C’était bien après les changements climatiques, les arbres menaçaient l’homme.
    Ils prenaient feu subitement, gaspillaient l’eau énormément, écrasaient les maisons, abritaient les pires insectes.
    Partout, on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite, très vite.
    Tous étaient réquisitionnés sans distinction d’âge ou de sexe. Ils arrivaient en bus, en métro, de campagnes voisines ou plus lointaines. Eux, ce sont les bûcherons.
    Ils avaient pour mission d’arracher tous les arbres de Paris et de ses arrondissements, particulièrement ceux qui menaçaient trottoirs et bâtisses.
    Des murs de plus en plus hauts s’érigeaient autour des parcs. Les citoyens mobilisés incendiaient en Jets Paks la faune végétale recouverte de larves.
    L’éradication du feu par le feu, l’arbre contre l’homme, la réduction en cendre de tout élément naturel indésirable.
    Tous portaient l’insigne du ministère symbole de soumission au gouvernement actuel administré d’une main de maître par la Députée, Madame Nassau. Depuis son arrivée au pouvoir, on pouvait penser qu’elle était dotée du don de bilocation. Elle se trouvait ici et là à chaque coin de rue et à toute heure de la journée, surveillant les travaux qui avançaient presque à coup de cravache.
    Des agents assermentés, postés à l’entrée de chaque camp de travail, vérifiaient les QR-Code. Le Covid-astre + avait muté lors d’un voyage sur Mars.
    Les arbres grouillaient d’horribles créatures telles des chauves-souris monstrueuses noires et crochues qui s’infiltraient par les fenêtres dès le crépuscule. Elles se plaquaient au mur et se confondaient avec les couleurs quelles qu’elles soient.
    C’était la naissance d’un Nouveau Monde.
    Ce gouvernement géré par une majorité de femmes et de jeunes ne plaisait guère aux anciens qui y voyaient là une véritable conspiration contre la démocratie. La moindre rébellion, ils se retrouvaient dans des centres de conditionnement « agir au mieux agir pour le gouvernement » et envoyés quelque temps après en exil dans des lieux très éloignés sous haute surveillance. Une dérive de l’un des expatriés était toujours envisageable.
    Absorbé par la végétation, le niveau de la Seine s’abaissait considérablement.
    La Présidente de la République, Madame Niort dont le genre était indéfini, homme ou femme, personne ne le savait, s’imposait en ingénieur afin de construire un barrage. Mais rien n’y faisait, les racines des plantes pompaient au plus profond de la terre l’eau du fleuve.
    La gent féminine avait pris le pouvoir et la moindre critique à leur égard était susceptible d’emprisonnement, de poursuites judiciaires ou d’isolement.
    Le ministère veillait sur tout. Les anciens se réunissaient toutes les nuits dans les pénombres des souterrains parisiens. Ils étaient les futurs résistants de ce siècle chaotique.
    Une guerre civile se préparait

  13. Dominique PORHIEL dit :

    Moi, j’en avais vu … plein ! Des géants, des mastodontes, des plus que centenaires ! Pffffft ! Centenaires ! Tu parles !
    Des antiquités, oui !
    Heureusement, l’ordre nouveau est en train de s’établir. Finies les vieilleries en tous genres, y compris les arbres et autres manifestations d’une pseudo nature qui avait peut être fait rêver les anciens mais qui les aurait bien fait crever si elle l’avait pu. Mais pour nous, c’est bien fini tout ça.
    On a bien maté cette « nature » ! on l’a même é-ra-di-quée !
    Plus besoin de ces mièvreries : de champs de coquelicots, de bouquets de fleurs, de roses en boutons … Tu parles ! mes enfants ne savent même pas ce qu’est une rose. Et ils s’en portent très bien.
    Ils ont dans leurs chambres une telle quantité de jouets – tous en PPS, une nouvelle matière, très souple et de couleur uniforme – noire. Elle ne sent rien. Elle n’a bien sûr aucun goût ! Manquerait plus que ça !
    Autour de ce que nous appelons la maison, il y a un « jardin sec ». On ne peut pas tout révolutionner d’un seul coup. Donc moquette imitation gazon et ardoises pilées – enfin ! « ardoises » ! non des plaques de PPS. J’ai installé au milieu une sorte de rappel d’un végétal vertical ; ce qu’on nommait autrefois un « arbre » mais là rassurez-vous ! Il n’a aucune excroissance (ou branche si vous préférez) non ! C’est un tronc lisse et élancé.
    Comment ? … euh oui ! c’est bien ça : c’est un poteau en PPS, noir. Du meilleur effet !
    J’ai senti une pointe de jalousie chez mes voisins.

  14. Fanny Dumond dit :

    C’était bien après le réchauffement climatique, les arbres menaçaient l’homme. Ils prenaient feu subitement, gaspillaient l’eau énormément, écrasaient les maisons, abritaient les pires insectes. Partout, on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite pour échapper à leur fureur incompréhensible.

    Une nuit, le gouverneur de la terre reçut un message qu’il ne comprit pas tellement il avait du mal à sortir des vapeurs de l’alcool. Il réunit son équipe dans son bureau et lut la missive.

    – « Expédition « DERNIÈRE CHANCE ». Nous venons de décongeler et ici, c’est vivable. Nous vous attendons »

    – C’est une blague ! Jamais entendu parler de ce truc, s’exclama-t-il.

    – Mais si, s’interposa un jeune fraîchement diplômé d’une célèbre école. Après la fin de la pandémie en 2025, un équipage est partie pour voir si l’herbe était plus verte ailleurs.

    – J’ai mal au crâne, je ne comprends pas ce que vous racontez, jeune-homme !

    – C’est une métaphore pour dire que l’humanité devait trouver un autre lieu pour vivre, car en plus de cette saleté qui l’a décimée, vivre sur notre planète bleue était plus que mal barré à cause du climat qui mélangeait toutes les saisons et qui n’en faisait plus qu’à sa tête.

    – Ils viennent juste d’arriver ! s’étonna la secrétaire échevelée qui n’avait eu que le temps d’enfiler une robe de chambre sur sa nuisette. Nous sommes en 2084. Attendez, je sors ma calculette. Waouh ! ça fait 59 ans qu’ils sont partis !

    Un grand silence se fit dans le bureau. Chacun cogitait dans son coin sur ses chances de partir à l’aventure. Subitement, le gouverneur lança :

    – Je n’avais pas terminé de lire le message. Il y a une suite au verso.

    « Notre logiciel nous indique que vous pouvez nous rejoindre en à peine deux mois à condition de naviguer à bord d’arches en bois »

    L’assemblée en resta coite.

    – Nom d’un chien ! s’écria le gouverneur. Général, réunissez mon armée, je dois en découdre avec ces fichus arbres. Leur rébellion commence vraiment à me casser les…

    – Ne serait-il pas plus sage de parlementer avec ceux qui sont encore en bon état pour construire nos arches. Ça pourrait fonctionner, si nous leur promettions des jours meilleurs, sans nous les humains ? osa émettre le militaire.

    – Faites comme bon vous semble, je m’en lave les mains comme disait je ne sais plus qui. Moi, je retourne me coucher. Serge, descendez à la cave pour mettre en perce mon dernier tonneau.

  15. Kyoto dit :

    C’était bien après les changements climatiques non anthropiques. Après tous ces violents séismes dévastateurs. Après toutes ces innombrables éruptions volcaniques destructrices. Une catastrophe mondiale qui détruisit les trois-quarts des êtres humains. Sans oublier la faune et la flore.

    Depuis, l’homme se méfie de la Nature. C’est maintenant écrit dans la mémoire collective et dans leurs gènes. Alors quand ils prirent conscience que les arbres les menaçaient, la peur les avait envahis.

    Pourtant, les arbres étaient choyés, chouchoutés. Pourquoi prenaient-ils feu subitement ? C’était incompréhensible ! Ce n’était pas la main d’un dieu, mais sûrement celle d’un diable d’homme. Ils gaspillaient l’eau énormément alors qu’ils étaient bien abreuvés. Ils écrasaient les maisons alors qu’ils étaient sains et qu’aucune tempête ne se levait depuis des millénaires.
    En plus, ils abritaient les pires insectes qui apportaient les pires maladies à ceux qu’ils attaquaient.

    Pourquoi la Nature laissait faire ?

    Alors l’Homme se redressa.

    Partout, il s’échina à déraciner les arbres, à les abattre, à les brûler. Il fallait faire vite, bien, efficacement. Un travail de bénédictin. Un travail de titan. Dix longues et harassantes années passèrent. Les arbres avaient perdu.

    Alors l’Homme put s’asseoir.

    Au fil du temps, le renouveau s’installait. Les forêts resplendissaient. La joie de vivre en harmonie entre hommes et avec la nature devint une évidence.

    Enfin, l’Homme s’endormit sereinement.

  16. Antonio dit :

    Partout, on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite car l’inimaginable était en train de se produire. Toutes les unités d’oxygène, lancées dans la bataille de la reconquête de l’air, étaient faites prisonnières par la machine de guerre qu’était devenue la photosynthèse, privant l’homme de sa principale ressource. Les arbres, mais aussi les fleurs, les plantes de toutes espèces, absorbaient le dioxyde de carbone pour n’en rejeter qu’une substance âcre et grise, irrespirable, asphyxiant les espèces vivantes alentours, et bientôt toute la planète. Tous végétaient dans leurs chambres vertes, se goinfrant de glucides qu’ils consommaient en abondance, à coup de selfie de synthèse, grossissant à vue de mauvais œil par lequel les hommes voyaient la catastrophe venir.

    Il était trop tard, comme pour le premier changement climatique, il y avait cent cinquante ans, où l’air courant avait rejoint l’eau dans les foyers, et les bouteilles sur le dos étaient devenues indispensables pour circuler à l’air libre.

    Mais voilà, l’oxygène n’était plus libre et les stocks de la société VéO2lia se raréfiait, obligeant la multinationale de la dynastie Bezos à la distribuer au compte bulle, en privilégiant les stations spatiales des amis dans lesquelles des centaines de personnes avaient déjà fui la guerre d’air sur terre pour rejoindre ensuite la station lunaire, où trois mille logements avaient déjà été vendus à prix d’air.

    Car les guerres pour l’oxygène entre les hommes faisaient rage et autant de victimes que celles des arbres qui gagnaient du terrain. L’Amérique du sud s’appelait désormais Terre Hostile d’Amazonie et les migrations s’ajoutaient aux guerres civiles qui ne savaient plus où donner de la tronçonneuse. On déracinait à tout va, les civilisations plus vite que les arbres, dans un bruit sourd de fin du monde.

    Et puis, c’est là qu’il arriva. Un petit bonhomme, haut comme trois pommes. Il dit aux aviateurs qui bombardaient la forêt.

    « Connaissez-vous le drame des baobabs ? »

    Tous hochèrent la tête négativement.

    « C’est terrible, les graines de baobab, ajouta-t-il. Si l’on s’y prend trop tard, on ne peut jamais plus s’en débarrasser. »

    Tous restèrent interloqués car aucun ne voyait de baobab dans la forêt.

    « Laissez la planète finir sa toilette, c’est une question de discipline. Et quand il n’y aura plus de baobab, vous pourrez arrosez les rosiers. »

    Et il leur tendit une rose qui venait de sa planète. Elle sentait si bon qu’ils se mirent tous à pleurer.

  17. Durand JEAN MARC dit :

    X23 était dans son rôle. Il démarra la tronçonneuse nucléaire. Son horizon plat s’avérait correctement réglé sur l’objectif. Le dernier arbre du planning. C’était un très grand arbre avec des racines perforatrices trempant dans le prémagma. Sa cime suçait les orages, emmagasinait les pluies dans ses rameaux. De bas en haut, l’arbre pompait toutes les énergies. Les hunains, petite déclinaison d’une race en perdition en étaient réduits à mâcher les écorces pour en extraire le préjus de la survie. Beaucoup mourraient au pied des fûts et l’arbre s’abreuvait aussi de leur pâle humidité résiduelle.

    X23 avait bien enregistré les directives. Elles venaient toutes des mêmes têtes penchantes, les réductions de méninges grises alignées dans le Bigbunker. En obéissant à ses concepteurs, X23 espérait bien monter dans l’ascenseur social et devenir un robot de stade H.

    Il s’appliqua donc à finaliser le vaste projet. Dégager une zone de 55kms/cube pour permettre à la vaisselle galactique de mieux circuler. Faute de pouvoir voyager dans un nouveau modèle de soucoupe, il espérait pouvoir embarquer dans un petit betteravosucrier, et qui sait, peut être décrocher l’autorisation de conduire une antique thermosoupière.

    X23 penché sur son engin de désobstruction ne sentit pas les ramilles lui caresser les épaules. Une branche maîtresse le saisit par les crochets d’avant bras et le projeta dans l’intervalle de sa chute. Il s’écrasa sans bruit, avala plusieurs boulons de travers et balança un dernier souffle fétide.

    On était en 2082 après EM. L’arbre se souvenait vaguement avoir été planté bien plus tôt, pour fêter l’anniversaire d’une révolution, cette convulsion d’un peuple pour changer d’administrateur. On l’avait planté comme arbre de la liberté, il en avait bien profité et avait décidé de poursuivre son chemin.

  18. Laurence Noyer dit :

    C’était bien après les changements climatiques, bien après que l’homme ait sacrifié l’arbre pour son profit
    Maintenant les arbres menaçaient l’homme.
    Ils gaspillaient l’eau énormément, abritaient les pires insectes.
    Partout, on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite…

    Kamikaze
    Le 18 au matin, deux sections de grands arbres font route vers la ville. Dans la zone de patrouille une escouade en racine part en éclaireur. Ils sont rejoints progressivement par tous les autres corps d’arbre arrivés en renfort et encerclent les quartiers.
    Prêt à l’attaque. Le piège se referme
    A 10h, l’assaut est donné, les arbres font feu.
    Ils s’enflamment, et la ville s’embrase.
    A 18h il ne reste qu’un tas de cendre
    Les arbres peuvent se sacrifier sans profit
    Mais ils condamnent le monde au bucher

  19. LURON'OURS🐻 dit :

    🐻 ÉVEILLEZ-VOUS

    Ça urge. Panurge jette son mouton par-dessus bord. Plus d’herbivores, par conséquent, plus de gazon. Et plus, toujours plus de forêts. Entre l’arbre et les corses, y a le feu. Le maquis gagne du terrain ! Ceux qui le prennent ne veulent pas être pris. Alors, comme on dit chez le coiffeur, on déboise ? Assez de bergeries, de crinolines, de quenouilles et de fuseaux, de rêveries du promeneur solitaire. L’heure est à la conquête. Le modèle, la planète rouge qui nous fait de l’œil. Venez, venez, petits humains nous coloniser. Y a matière, se vante Mars, de plus, je suis décarbonée.
    Un petit saut dans l’espace, un grand pas pour l’homme ! De là, on voit mieux la frangine Terre, ses éoliennes, ses autoroutes éclairées, et comme quelques réserves indiennes, des Disneyland, souris voraces qui se tapent une part de Brie…🐻

  20. Souris bleue 🐀 dit :

    🐀 LE CATASTROPHISME
    Dans un esprit teinté de noir est né ce ‘non’ avenir.
    Dans le journal pas local, ne voilà-t-il pas qu’un savant nous menace d’une terre rêche, cuisant sous un soleil même plus de plomb car plombés, c’est nous qui le serions. Sur cette terre sans ombre et sans oxygène se déplaceraient ce qui reste des hommes secs comme les branches d’un viel arbre décati. Dans cet avenir sans joie, les végétaux predraient le pas sur l’humain, les enveloppant à les étouffer. Les gens devenus poireaux, certains d’ immenses asperges, les moins fréquentables des bosquets urticants, les arbres caducs deviendraient persistants dans leur volonté de nuire. Il faudrait les déraciner vite fait si, en bas on ne voulait pas rester dans la ‘ sombritude ‘. Plus de jours, plus de nuits, voilà ce que nous prédit ce savant maudit.
    Oublions tout ça je vais faire les vendanges et boire modérément à la santé de tous.🐀

  21. camomille dit :

    C’était bien après les changements climatiques, 
    les arbres menaçaient l’homme.
    Ils prenaient feu subitement, gaspillaient l’eau énormément, écrasaient les maisons, abritaient les pires insectes.
    Partout, on s’échinait à les déraciner et les abattre. Il fallait faire vite…
    car ils prenaient le pouvoir et l’homme vivait dans la terreur.
    Mais trop tard….la lutte était inégale…et l’homme fut détruit par les arbres en colère.
    Les humains ayant été totalement anéantis, les arbres pouvaient enfin cesser leur combat et reprendre une vie normale.

    Le chef des arbres fit donc circuler le message suivant :

    – Arrêt total des hostilités,
    – Espèce humaine exterminée,
    – Vengeance accomplie,
    – Opération réussie,
    – Bravo !

    Soulagés, les arbres se calmèrent,
    Ils secouèrent leurs branches,
    Coupèrent l’eau et le feu,
    Respirèrent un bon coup,
    et allèrent se coucher.

    – Et après ? Interrogea Jules, et après ?

    – Ben après mon chéri…. Après, c’est à toi d’écrire la suite de l’histoire.
    Fais dodo à présent, on verra ça demain.

    – Ok Mamie !

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